Le haras national du Pin.

Le haras national du Pin est situé sur le territoire de la commune du Pin-au-Haras, dans le département de l’Orne (61) en région Normandie. C’est le plus ancien des haras nationaux français.

Dès la fin du Moyen Âge, on trouve des haras à Sainte-Barbe et à Exmes, localités situées à proximité du Pin.

En 1665, Colbert crée, sous Louis XIV, l’administration des Haras royaux afin de pallier la pénurie de chevaux à laquelle doit faire face le royaume tout en améliorant les races équines françaises. En effet l’armée manque cruellement de chevaux et le royaume est obligé de les importer. Dès la création de l’administration, des étalons royaux sont sélectionnés et répartis en région et ils sont les seuls à pouvoir reproduire. À partir de 1668, l’armée manquant toujours de chevaux, les étalons privés sont autorisés à reproduire après avoir été approuvés par l’État.

Haras du Pin, prêt-à-poster.

Le site est choisi en 1714 par François Gédéon de Garsault qui est chargé de s’enquérir de l’implantation d’un établissement afin d’y bâtir le premier Haras royal1. La qualité de ses pâturages et les facilités d’approvisionnement en eau font du domaine du Buisson d’Exmes l’endroit parfait, d’autant que le roi y possède déjà un petit domaine appelé le Buisson ou la Haye d’Hyesmes1. Le domaine est acheté à Louis de Béchameil de Nointel, conseiller du roi, à la suite d’un échange avec d’autres terres en Picardie. Le 2 avril 1715, le transfert de l’ancien haras royal de Saint–Léger vers le Buisson d’Exmes est ordonné. Plusieurs cessions interviennent peu après qui portent la superficie totale du domaine à 1 100 hectares.

Haras du Pin, carte maximum, Pin-du-Haras, 16/07/2005.

Le domaine du Pin s’étend aujourd’hui sur plus de 1 000 hectares. Les premières écuries sont construites à partir de 1715 et les premiers étalons arrivent en 1717. Le style architectural correspond à celui de l’école de Versailles. C’est Pierre Le Mousseux qui réalise les travaux sur des plans de Robert de Cotte, premier architecte du Roi, successeur de Jules Hardouin-Mansart. Les bâtiments actuels (écuries et château) sont construits sous le règne de Louis XV, entre 1715 et 1730. L’écrivain Jean de La Varende l’avait surnommé le « Versailles du cheval ».

Les terrasses du château sont réalisées dans la tradition des jardins à la française.

Haras du Pin, prêt-à-poster.

Le 27 janvier 1790, la suppression et la destruction du haras est votée. Cependant, il y échappe de peu puisque l’Assemblée nationale décide, in-extremis, d’y installer un « dépôt des meilleurs étalons du royaume ». Les fonctions des haras ne seront toutefois rétablies que sous l’Empire, en 1810. Napoléon fait du haras un des principaux centres de reproduction. Il compte alors près de 70 reproducteurs1. L’École des Haras est fondée en 1840 et une loi organique du 29 mai 1874 impose d’en être diplômé pour prétendre à la fonction d’officier des Haras.

Au XIXe siècle, le haras du Pin joue un rôle majeur dans l’élevage des chevaux en France en introduisant du pur-sang anglais sur le territoire, en créant la race des trotteurs français et, plus généralement en améliorant les chevaux de course. Sous l’autorité de son directeur, Gabriel de Bonneval, il se spécialise dans la production de chevaux de course attelés et montés, avec du sang arabe ou anglais. Le directeur suivant, Éphrem Houël, forme des chevaux aptes au trot, de la race Hackney ou Norfolk.

À la même époque, un hippodrome est tracé sur le site où se retrouvent notamment Antoine-Henri-Philippe-Léon Cartier, vicomte d’Aure, figure importante de l’équitation française, et le comte de La Génevraye, officier de cavalerie de l’armée impériale qui inspira à Jean de La Varende son roman Nez de cuir.

Le haras est occupé par les Prussiens en 1871, puis par les Allemands entre juin 1940 et juin 1941. Il se retrouve ensuite au cœur du site de la bataille de Normandie, proche de Falaise, sans avoir subi aucun dommage.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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