Le guépard.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Faune
  • Commentaires de la publication :0 commentaire
  • Temps de lecture :13 min de lecture

Le guépard (Acinonyx jubatus) est un grand mammifère carnassier de la famille des félidés vivant en Afrique et en Asie de l’Ouest. Le guépard a une allure svelte et fine, avec de longues pattes élancées (aux griffes semi-rétractiles ou non-rétractiles selon les sources), et une face au museau court marquée par deux traces noires partant des yeux. Son pelage est entièrement tacheté de noir sur un fond fauve à beige très clair ; les petits sont pourvus d’une courte crinière qui disparaît à l’âge adulte. Il est considéré comme l’animal terrestre le plus rapide au monde, sa vitesse à la course pouvant atteindre 112 km/h.

Classé vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature, le guépard fait actuellement l’objet de diverses tentatives de protection, incluant des procédés de clonage. L’espèce est divisée en cinq sous-espèces présentant des différences mineures de morphologie ou de comportement. Parmi celles-ci, le guépard asiatique et le guépard du Sahara sont classées en danger critique d’extinction. La population de guépards est passée de 100 000 individus au début du XXe siècle à 7 100 en 2019.


Guépard, carte maximum, Tchécoslovaquie.

Le corps, musclé, est très aérodynamique et ressemble à celui d’un lévrier : svelte, presque maigre, avec de longues pattes fines. Sa poitrine est profonde et sa taille étroite. Les os sont légers et la colonne vertébrale, extrêmement flexible, lui permet de projeter ses membres postérieurs très loin et, ainsi, de courir très vite.

Sa queue agit comme un balancier et un gouvernail lorsqu’il prend des virages brusques en poursuivant sa proie2. Les griffes du guépard ne sont pas totalement rétractiles3 ni crochues, contrairement à celles des autres félins (d’où le nom latin du genre « acinonyx », cf. infra). Cette particularité lui permet d’avoir une très bonne adhérence au sol pour courir très vite, mais a aussi pour effet qu’elles s’usent rapidement, ce qui l’empêche de grimper aux arbres pour y cacher ses proies par exemple, ou de s’en servir pour se battre. Seuls les petits peuvent grimper aux arbres, et ils n’y semblent pas très habiles.

Un gros cœur et des poumons développés favorisent les échanges gazeux. Le guépard a de larges fosses nasales, lui assurant une bonne oxygénation pendant sa course.

Il a une petite tête et un museau court, des yeux haut placés et bien déterminés, soulignés par une ligne noire ressemblant à une larme qui chemine du canthus interne des paupières jusqu’à la commissure des lèvres, et qui permet de différencier à coup sûr le guépard des autres grands félins tachetés, tel que le léopard. Ces traînées amélioreraient sa vision en minimisant les reflets de la lumière du soleil.

Les oreilles sont petites et rondes. Comparativement aux autres grands félins, son crâne est de plus petite dimension, et la structure de sa mâchoire supérieure permet un bon passage de l’air, grâce aux canines peu développées, mais réduit la puissance de la morsure. Le faible développement de ses crocs et de leurs racines favorise les voies respiratoires : c’est un atout indéniable pour la course, mais un handicap pour le combat.

La couleur de base des parties supérieures d’un adulte s’étend du fauve au beige pâle ou au blanc grisâtre, les parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La fourrure est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre centimètres de diamètre. Seul le blanc de la gorge et de l’abdomen est exempt de taches. La fourrure est épaisse avec des poils légèrement plus longs sur la nuque qu’ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une identification individuelle.

Le guépard royal (Acinonyx jubatus f. rex) est parfois considéré comme une sous-espèce, mais il s’agit d’une simple forme qui résulterait d’une mutation récessive. En effet, il peut apparaître dans une portée de guépards normaux.

Il se rencontre dans les zones les plus boisées d’un petit secteur de l’Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Son aspect est différent de celui des autres guépards : ses taches sont nettement plus grandes et forment des lignes par endroits, avec une bande noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. Ce pelage, marbré plutôt que moucheté, semble lui assurer un excellent camouflage dans le miombo8 du Botswana et du Zimbabwe.

Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et accomplit quatre foulées à la seconde. Cela en fait un des mammifères quadrupèdes les plus rapides. Un sprint l’amène à 70 km/h en deux secondes puis 90 km/h une seconde plus tard. Une étude publiée en 2013 dans la revue Nature portant sur l’analyse statistique de 367 courses de chasse réalisées par cinq guépards en liberté dans la nature, munis de colliers d’enregistrement couplés à des GPS, a montré que si une vitesse maximum unique de 93 km/h a pu être enregistrée, la moyenne des courses des animaux se situe à 49,89 km/h et que très peu d’entre elles dépassent les 72 km/h. En revanche, les données ont montré des accélérations et décélérations latérales les plus importantes jamais enregistrées pour un animal terrestre démontrant que le succès de la chasse pour le guépard repose plus sur la puissance musculaire, son adhérence au sol et la manœuvrabilité de son corps que sur sa vitesse linéaire maximale.

Par ailleurs, un guépard en captivité a atteint la vitesse record de 112 km/h, mais on estime cependant qu’il ne peut maintenir sa vitesse que sur 300 à 400 mètres. Sur une distance plus longue, il serait largement dépassé par une antilope. En 2009, Sarah, un guépard femelle du zoo de Cincinnati a parcouru le 100 mètres en six secondes et 13 centièmes, soit une vitesse moyenne de presque 60 km/h. Le 20 juin 2012, Sarah a battu son propre record du monde du 100 mètres, en 5,95 secondes, terminant à plus de 98 km/h.

Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il lui arrive souvent de lui faire un simple croc-en-jambe et, ainsi, de la déséquilibrer afin qu’elle fasse une chute fatale du fait de la vitesse.

Les pattes des guépards sont moins arrondies et plus solides que celles de la plupart des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les griffes, non-rétractiles15,16,17 ou semi-rétractiles3,18, fournissent traction et adhérence lors d’une course et contribuent ainsi à maintenir les accélérations. Enfin, sa petite tête est plus aérodynamique.

Les femelles (parfois appelées guépardes) mettent bas de trois à cinq petits (guépardeaux) et même parfois jusqu’à huit. Mais cela est très rare, et souvent uniquement trois ou quatre petits arrivent à survivre. La période de gestation dure de 90 à 95 jours. Les petits pèsent de 300 à 500 grammes à la naissance, mesurent environ 30 cm et sont aveugles.

Les femelles adultes sans petits vivent souvent seules. Les mâles forment parfois de petits groupes, surtout lorsqu’ils sont issus de la même portée.

Les femelles sont polyœstrales, avec un cycle menstruel moyen de 12 jours. La période de fertilité s’étale sur une à trois journées. La reproduction a lieu pendant toute l’année. Un pic des naissances a toutefois été constaté de mars à juin.

Les jeunes guépards possèdent un manteau de poils ressemblant à une crinière le long de leur dos. On suppose que ce manteau permet un meilleur camouflage des petits dans l’herbe. Ce pelage, qui les fait ressembler à un ratel, un féroce blaireau, serait une manière d’éloigner les prédateurs. Le manteau commence à disparaître à trois mois, mais peut encore être vu à l’âge de deux ans. Pendant leurs toutes premières semaines de vie, les petits sont déplacés presque tous les jours par leur mère pour éviter les prédateurs.

Le taux de mortalité infantile est très élevé. Durant les premières semaines après la naissance, jusqu’à 70 % des jeunes sont tués par d’autres prédateurs. Les petits commencent à suivre leur mère à l’âge de 6 semaines. Ils sont sevrés à trois ou six mois. Ils restent en général avec leur mère pendant 13 à 20 mois, période pendant laquelle elle leur apprend à chasser. Les membres d’une fratrie peuvent parfois demeurer plusieurs mois ensemble.

Son régime alimentaire est carnivore, essentiellement constitué de mammifères de moins de 50 kg, dont plusieurs variétés d’antilopes, tels des gazelles, springboks, Péléas, impalas, petits koudous, cobes, jeunes des gnous et des topis, steenboks, ourébis, mais aussi jeunes des phacochères et des autruches, lièvres, lapins, et parfois des pintades[réf. nécessaire].

En Afrique de l’Est, les petites gazelles de Thomson et leurs faons constituent 80 % de son alimentation. Ce taux est élevé en comparaison des autres espèces de gazelles qui vivent dans la même région. En effet, la gazelle de Thomson est plus abondante dans cette région.

En Inde, il chasse la gazella bennettii, l’antilope cervicapre et le cerf axis.

La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l’affût adoptée par la plupart des grands félins : pour attraper sa proie, il s’approche du troupeau après avoir scruté le terrain depuis une branche d’arbre, le sommet d’une termitière ou même depuis les toits des voitures. Une fois qu’il a repéré un animal qui s’est éloigné de son groupe, le guépard s’en approche patiemment à moins de 50 mètres. Il accélère alors subitement, durant quelques dizaines de secondes jusqu’à atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui permet d’attraper des animaux rapides.

Le guépard chasse surtout pendant le jour (dans le début de la matinée et dans la fin de l’après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu’il se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa proie ; même les vautours peuvent forcer un guépard à abandonner une carcasse. C’est pourquoi le guépard tire sa proie à l’abri pour pouvoir la dévorer en paix. Lorsqu’il est repu, il abandonne les restes aux charognards. Les guépards des montagnes du Sahara constituent une exception puisque ce sont des chasseurs nocturnes.

Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il se sert de sa patte, pourvue de grosses griffes solides. Il lui fait ainsi un croc-en-jambe et la déséquilibre afin qu’elle tombe. La vitesse lors du choc suffit souvent à tuer les gazelles, sinon le guépard s’empresse de la plaquer au sol et enserre la gorge de la victime. Il exécute ses proies par strangulation. Une fois sa victime achevée, le guépard doit toutefois attendre pour manger. Il est épuisé par l’effort qu’il a fourni. Pendant la course, son corps s’est dangereusement échauffé, sa température corporelle monte alors jusqu’à 41 °C. Par ailleurs, il est essoufflé. Il se repose donc pendant de longues minutes, toujours aux aguets, avant de pouvoir enfin dévorer sa proie. Cette explication est contestée par une étude récente.

Le guépard est un chasseur efficace, bien que son taux de réussite varie fortement selon le type de proie, l’expérience et le sexe du chasseur. La chasse aux faons de gazelles est couronnée de succès dans 76 à 100 % des cas selon les études, tandis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %. Une fratrie de jeunes guépards tue dans 75 % des poursuites lorsque les membres chassent ensemble, tandis qu’individuellement, ce taux tombe à 15 %. L’association de mâles adultes n’est cependant pas plus efficace lorsque la chasse est réalisée seul, en paire ou en trio ; les félins tendent juste à chasser de plus grosses proies. En comparaison, le taux de réussite du lion varie de 15 à 52 %.

À la fois patient et véloce, il a mérité son nom arabe « targui ». Après sa course, épuisé, le guépard est à la merci des prédateurs plus puissants que lui, tels que le lion ou la hyène qui n’hésitent pas à voler la nourriture des autres. Mais le guépard est meilleur pour la course que pour les combats. Il est bien trop léger et trop fragile pour se battre ainsi. Risquer une blessure l’empêcherait de chasser et le condamnerait à mourir de faim… Aussi, lorsqu’un carnivore plus fort que lui veut lui voler sa proie, le guépard n’a guère d’autre choix que de fuir.

Voir aussi cette vidéo [wpicons-icon icon=”wpicons-video-camera” size=”28px”]

Sources : [wpicons-icon icon=”wpicons-wikipedia1″ size=”30px”] [wpicons-icon icon=”wpicons-youtube2″ color=”#dd3333″ size=”29px”]

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.