Le Groupe “Pink Floyd”.

Pink Floyd est un groupe britannique de rock originaire de Londres. Le groupe débute avec un premier album de musique psychédélique pour ensuite bifurquer vers le rock progressif. Formé en 1965, il est considéré comme un pionnier et représentant majeur de ces styles musicaux. Il est reconnu pour sa musique planante et expérimentale, ses textes philosophiques et satiriques, ses albums-concept et ses performances en concert originales et élaborées. De ses débuts à aujourd’hui, le groupe vend plus de 360 millions d’albums à travers le monde. Aux seuls États-Unis, les ventes des albums de Pink Floyd sont dénombrées par la RIAA à hauteur de 85 millions d’exemplaires.

Initialement mené par le guitariste, chanteur et auteur-compositeur principal Syd Barrett, le groupe connaît un succès modeste au milieu des années 1960, puis devient l’un des groupes underground londoniens les plus populaires de la scène psychédélique. Cependant, le comportement de plus en plus instable de Barrett — principalement dû à son importante consommation de LSD — conduit les autres membres à le remplacer par David Gilmour, un ami d’enfance de Barrett. Le bassiste Roger Waters deviendra progressivement le meneur du groupe, signant toutes les paroles à partir de 1972. Pink Floyd acquiert l’année suivante une célébrité mondiale avec The Dark Side of the Moon (1973), troisième album le plus vendu de tous les temps, derrière Back in Black (1980) d’AC/DC et Thriller (1982) de Michael Jackson.

Le groupe enchaîne les succès au cours des années 1970 avec Wish You Were Here (1975), Animals (1977) et The Wall (1979), ce dernier donnant lieu à une adaptation cinématographique. Néanmoins, des tensions dans le groupe apparaissent au fil du temps alors que Waters en prend de plus en plus le contrôle. Pendant l’enregistrement de l’album The Wall,  le claviériste Richard Wright est renvoyé du groupe, mais participe tout de même à la tournée. Waters quitte le groupe en 1985, après la sortie deux ans plus tôt, de l’album The Final Cut dont il est l’unique auteur. En 1987, David Gilmour et Nick Mason décident d’enregistrer un nouvel album sous la bannière Pink Floyd et réintègrent Richard Wright pour A Momentary Lapse of Reason (1987) puis sur The Division Bell (1994) tout en recommençant à se produire en concert. Le groupe met ses activités en sommeil en 1996.

Les différents membres se réunissent ensuite à quelques occasions dans les années 2000. Pink Floyd dans sa formation la plus connue (avec Gilmour, Mason, Waters et Wright) donne sa dernière prestation publique le 2 juillet 2005 lors du Live 8 à Londres. L’événement suscite de nombreuses rumeurs de reformation, démenties par Gilmour et devenues caduques avec la mort de Wright en 2008. Un ultime album portant le titre The Endless River, constitué principalement d’enregistrements non utilisés lors des séances de The Division Bell, est publié en novembre 2014.


En 1962, Roger Waters, Syd Barrett et David Gilmour habitent la même ville, Cambridge. Ils s’initient mutuellement à l’apprentissage de la guitare acoustique et électrique. Roger Waters fait la connaissance de Nick Mason et Richard Wright, alors qu’ils y étudient l’architecture, à la Regent Street Polytechnic de Londres. Syd Barrett va étudier les Beaux-Arts au Camberwell College of Arts de Londres et David Gilmour, dont les parents ont émigré aux États-Unis, s’installe en France.

En automne 1965, Waters, Mason et Wright forment un groupe pop, les Architectural Abdabs, après un essai manqué sous le nom de Sigma 6. Le groupe se compose également de Clive Metcalf (guitare), Juliette Gale et Keith Noble au chant. Le style de cette formation est plutôt rhythm and blues. Six pièces sont enregistrées par la formation comprenant Syd Barrett, Rado Klose, Nick Mason, Roger Waters, Richard Wright et Juliette Gale, dont une reprise de I’m a King Bee de Slim Harpo. Ils sont publiés en 2015 sous le titre 1965: Their First Recordings.

Le groupe se retrouve chez un de leurs professeurs à la Polytechnique de Londres, Mike Leonard, et prend le nom de Leonard’s Lodger pour un temps. Leonard fabrique des machines à éclairage projeté sur les murs, formant des mouvements psychédéliques. Le groupe décide de commencer à jouer de leurs instruments en s’inspirant des formes affichées sur le mur. Au printemps 1966, les Architectural Abdabs, ou Leonard’s Lodgers, qui ont également utilisé les noms de Screaming Abdabs, The Meggadeaths et The Tea Set, se séparent car Keith Noble et Clive Metcalf abandonnent cette carrière. Juliette Gale épouse Richard Wright. Ce dernier décide, avec Waters et Mason, de reformer un nouveau groupe, tandis que Bob Klose les quitte très rapidement, permettant au groupe de développer le psychédélisme dans leur musique.

En 1966, le groupe est donc constitué de Syd Barrett (guitare, chant, composition), Richard Wright (claviers), Roger Waters (basse) et Nick Mason (batterie et percussions). La formation commence à se produire dans la région de Cambridge. Pendant ce temps, David Gilmour joue en France au sein des Flowers. L’un des noms originaux du groupe, Tea Set, est  abandonné après que le groupe s’est trouvé à l’affiche avec un autre groupe du même nom. Barrett propose sur le coup un nouveau nom, The Pink Floyd Sound, une référence à deux musiciens de blues, Pink Anderson et Floyd Council.

Contrairement à une idée reçue française persistante, Pink Floyd ne signifie donc pas « flamant rose », « flamant » se traduisant en anglais par « flamingo ». Il exprime plutôt et rappelle l’importance du blues et du rhythm and blues américains pour la scène rock anglaise des années 1960. De fait, le son si particulier du premier quatuor s’est forgé lors des longues  improvisations de standards de blues que le groupe jouait sur scène. Le Sound et le The seront d’ailleurs assez vite abandonnés. Propulsé au-devant de la scène underground londonienne grâce au périodique International Times et aux concerts à l’UFO Club organisés par John Hopkins et Joe Boyd, le groupe développe des compositions principalement dues à Syd Barrett, qui proposent un mélange de rock psychédélique américain, de whimsy britannique et bien sûr de blues, particulièrement dans les solos de guitare. Des années après, il arrivera encore au groupe de finir le concert sur une improvisation de blues.

Le 6 mars 1967, le groupe passe pour la première fois à la télévision britannique, sur Granada TV, à Manchester, et y interprète Interstellar Overdrive. Le groupe signe un contrat avec la maison de disques EMI en 1967 et sort deux 45 tours, Arnold Layne le 11 avril et See Emily Play le 16 juin. Arnold Layne est banni des ondes radio pour ses paroles supposément explicites, mais atteint quand même le top 20.

Sorti le 5 août 1967, le premier album du groupe, The Piper at the Gates of Dawn (nom tiré d’un chapitre du Vent dans les saules de Kenneth Grahame), est considéré comme un exemple typique de folk psychédélique britannique. L’album est un succès au Royaume-Uni, mais pas aux États-Unis. Le 14 novembre, le groupe entame une tournée avec Jimi Hendrix — ce qui lui vaut une certaine notoriété — les Move, Amen Corner et les Nice. Au Royal Albert Hall de Londres, le guitariste des Nice, David O’List, remplace Syd Barrett, diminué depuis son retour des États-Unis. Vers la fin de l’année, le groupe publie Apples and Oranges, le dernier single avec Barrett.

En 1969, Pink Floyd se trouve privé de son leader. L’enjeu est alors  important : le groupe doit se refaire une identité, en gardant la paternité de Syd Barrett tout en renouvelant son répertoire. À partir de ce moment, Roger Waters va graduellement prendre de plus en plus d’importance dans le groupe, en termes de direction créatrice, ultimement jusqu’à ne considérer le groupe que comme un simple exécutant de ses compositions, dans The Final Cut.

Le premier disque sans Syd Barrett sera la bande originale du film More de Barbet Schroeder. Cette dernière se distingue par un son acid folk et même heavy metal avec The Nile Song. La bande originale paraît le 27 juillet chez Columbia. Le disque suivant, Ummagumma (septembre-octobre 1969) est un double album. Il présente sur le premier disque des enregistrements de prestations scéniques du groupe et, sur le second, des expérimentations signées séparément par chacun des membres. C’est la première fois que le public découvre sur disque, en dehors des enregistrements pirates, le son du groupe en concert.

Au cours de l’année 1969, les quatre musiciens de Pink Floyd ont l’idée de coller bout à bout des morceaux tirés de leur répertoire, d’en adjoindre d’autres inédits, et de présenter ainsi sur scène des suites conceptuelles autour d’une idée-force. Deux œuvres voient ainsi le jour : The Journey, et The Man, prémices des futures créations du groupe. Elles sont jouées du printemps 1969 jusqu’au début de l’année 1970. Après cet album, Pink Floyd s’écarte progressivement du psychédélisme pour produire des compositions plus nettement marquées de rock progressif.

C’est le 23 mars 1973 que sort The Dark Side of the Moon, qui, avec les trois albums suivants, Wish You Were Here, Animals et The Wall, forme une suite d’albums souvent considérés comme les plus aboutis de la carrière de Pink Floyd. David Gilmour réfute les accusations de tentation commerciale  lorsque l’album The Dark Side of the Moon connaît un succès massif en 1973, notamment grâce au titre Money. Cet album reste dans le Billboard 200 pendant mille sept semaines au total, soit plus de dix-neuf ans. C’est encore aujourd’hui un record historique. C’est le troisième album le plus vendu de tous les temps, avec des ventes estimées entre 45 et 50 millions d’exemplaires. Sa pochette est restée célèbre ; elle est œuvre de la firme graphique de Storm Thorgerson (Hipgnosis), ami du groupe qui a réalisé les pochettes des albums précédents, et représente la dispersion de la lumière au travers d’un prisme. The Dark Side of the Moon est un album-concept dont les thèmes dominants sont la vieillesse (Time), la folie (Brain Damage) et la mort (The Great Gig in the Sky). C’est un album techniquement très élaboré, avec l’utilisation d’un nouvel enregistreur de seize pistes aux studios Abbey Road, le talent de l’ingénieur du son et producteur Alan Parsons ; les titres sont méticuleusement enchaînés, la guitare de David Gilmour est envoûtante ; Richard Wright joue de ses synthétiseurs d’une manière tellement innovante qu’elle va donner l’exemple à tout un courant musical, en particulier en Allemagne.

À la fin de 1978, Roger Waters présente aux autres membres du groupe deux projets d’albums : The Wall dont les thèmes principaux sont le « mur » séparant l’artiste de ses fans et l’aliénation de l’individu par la société, et The Pros and Cons of Hitch Hiking qui décrit ses propres fantasmes. Trouvant ce dernier trop personnel, ils choisissent The Wall ; le second fera l’objet d’un album solo de Waters enregistré en 1984.

La critique salue avec enthousiasme The Wall lorsque l’album sort en novembre 1979. Quelques phrases extraites des textes vont marquer les esprits, comme We don’t need no education, we don’t need no thought control sur Another Brick in the Wall (Part 2). Il marque le début d’une collaboration entre le groupe, le compositeur Michael Kamen et le producteur Bob Ezrin.

Cet album, prélude à une série de concerts dont la logistique est tellement lourde que la tournée ne couvrira que quatre lieux et sera immortalisée en 2000 par la sortie d’un double album live Is There Anybody Out There? The Wall Live 1980-81, témoigne de l’influence grandissante de Roger Waters, malgré l’énorme travail musical, souvent sous-estimé, de David Gilmour (qui signe officiellement la musique de trois titres : Young Lust, Comfortably Numb et Run Like Hell mais ayant en réalité participé grandement à d’autres compositions et aux principaux arrangements). Les autres membres du groupe subissent la volonté dominatrice de Waters, non sans heurt. Pendant l’enregistrement de l’album, lorsque l’horaire doit être changé, le claviériste Richard Wright refuse catégoriquement de mettre fin à ses vacances en mer pour revenir en studio et terminer sa prestation. Waters, qui investit de nombreuses heures à ce projet, est furieux et décide, avec l’approbation des autres membres, de congédier son vieil ami. Le claviériste sera par contre engagé comme musicien d’accompagnement pour la tournée. Ironiquement, il sera le seul à retirer un bénéfice de cette courte tournée, les trois autres membres du groupe ayant dû payer de leur poche les lourds frais engendrés. Lors de la tournée The Wall, chaque musicien est doublé (guitariste, bassiste, claviériste, batteur) et une section de choristes est utilisée.

Le film The Wall, inspiré de l’album homonyme et réalisé par Alan Parker, sort en salles en 1982, mettant en vedette Bob Geldof dans le rôle de Pink. Il ne contient presque aucun dialogue, laissant la place aux morceaux de l’album, avec quelques variantes, par exemple When the Tigers Broke Free n’est jouée que dans le film, et Hey You seulement sur l’album. Les scènes filmées alternent avec des animations de Gerald Scarfe.

En 1986, David Gilmour, voulant contredire l’idée que Roger Waters se faisait du groupe, décide avec Nick Mason de relancer Pink Floyd. Roger Waters entame alors des poursuites car il leur conteste le droit au nom du groupe sans sa présence. Cette bataille affecte profondément les membres, notamment Nick Mason qui déclare : « C’est malheureux de devoir arrêter les conflits par les tribunaux. »

Waters perdra sa cause et c’est sous le nom de Pink Floyd que le duo sort en 1987 l’album A Momentary Lapse of Reason. Gilmour et Mason ont été entre-temps rejoints, en studio puis sur scène, par Richard Wright qui sera officiellement réintégré seulement après la tournée, à cause de problèmes juridiques. Il est néanmoins crédité aux claviers sur l’album. Une pléthore de musiciens additionnels sont crédités sur l’album (ce qui est aussi le cas, par exemple avec Michael Kamen, sur The Wall et The Final Cut). Ainsi, Tony Levin, bassiste et stickiste de Peter Gabriel et de King Crimson, remplace Roger Waters à la basse. Scott Page, John Helliwell et Tom Scott y partagent les saxophones : Helliwell est un ancien membre de Supertramp dans lequel Page a été saxophoniste, guitariste et flûtiste durant leur tournée de 1983, ainsi que sur leur album Brother Where You Bound de 1985 auquel a participé David Gilmour. Les vétérans Jim Keltner et Carmine Appice épaulent Nick Mason à la batterie sur les titres qu’il ne peut pas jouer et pas moins de quatre claviéristes suppléent Rick Wright, dont Jon Carin qui deviendra le 2e claviériste attitré du groupe sur les albums et en concerts. L’album voit également la participation d’une section féminine de choristes que l’on retrouvera ultérieurement (dans différentes compositions) durant les tournées du groupe.

Du fait de l’absence de Waters, principal parolier du groupe depuis une décennie, le groupe doit se faire épauler à l’écriture des textes. À l’exception de Yet Another Movie coécrit avec Patrick Leonard, toutes les chansons de la face B de l’album sont signées David Gilmour aux paroles et à la musique, alors que sur la face A, il fait appel à Anthony Moore pour coécrire les paroles de Learning To Fly, On the Turning Away et Dogs of War et Phil Manzanera pour One Slip, tandis qu’il signe seul la musique à l’exception de Signs of Life, cosignée avec Bob Ezrin.

Cet album permet une gigantesque tournée qui voit Roger Waters remplacé par Guy Pratt et le groupe accompagné par un grand nombre de musiciens additionnels (aux guitares, saxophones, claviers et percussions) et un trio féminin de choristes. Pink Floyd exécute alors la totalité de l’album A Momentary Lapse of Reason et les chansons les plus connues du groupe, telles que Money, Shine On You Crazy Diamond ou Comfortably Numb. Cette tournée donne lieu à un disque et à un film nommés Delicate Sound of Thunder.

Le 15 juillet 1989, le groupe, composé de onze musiciens, joue à Venise sur une barge au milieu de la lagune devant près de 300 000 spectateurs en gondoles : en France, le concert est diffusé en direct sur Antenne 2.

La première reformation du groupe a lieu lors des funérailles du manager de Pink Floyd, Steve O’Rourke, le 14 novembre 2003 à la cathédrale de Chichester dans le Sussex, en Angleterre. David Gilmour interprète seul Fat Old Sun puis The Great Gig In the Sky, où il est rejoint par Nick Mason et Richard Wright.

En novembre 2016, deux ans après la sortie de l’album The Endless River qui signe la fin du groupe, le label publie un coffret The Early Years 1965-1972, comprenant des inédits, des enregistrements en public (dont le concert conceptuel The Man & The Journey), des remix (en particulier l’intégralité de l’album Obscured by Clouds) et des films de leur début de carrière.

Il a été suivi en décembre 2019 par The Later Years, compilant le travail de Pink Floyd après le départ de Roger Waters. L’ensemble comprend une réédition élargie et remixée de l’album en public Delicate Sound of Thunder et une version remixée de l’album A Momentary Lapse of Reason avec plus de contributions de Richard Wright et les parties de batteries réenregistrées par Nick Mason. Les nouvelles versions de ces deux albums seront rééditées séparément respectivement  en novembre 2020 et en octobre 2021 sur plusieurs formats. La performance Live at Knebworth 1990 de Pink Floyd, précédemment publiée dans le coffret The Later Years, est sortie sur CD et vinyle le 30 avril.

En 2018, Mason a formé un nouveau groupe, Nick Mason’s Saucerful of Secrets, pour interpréter les premiers morceaux de Pink Floyd. Le groupe comprend Gary Kemp du Spandau Ballet et Guy Pratt, collaborateur de longue date de Pink Floyd. Ils effectuent une tournée en Europe en septembre 2018 et en Amérique du Nord en 2019. Roger Waters a rejoint le groupe au New York Beacon Theatre pour interpréter le chant de Set the Controls for the Heart of the Sun.

Source : Wikipédia.

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