Le grand port maritime de Dunkerque (Nord).

Le grand port maritime de Dunkerque (GPMD), issu de la transformation du port autonome de Dunkerque (PAD) situé à 90 minutes de navigation du pas de Calais est un établissement public qui exerce conjointement des missions de service public administratif et des missions de service public industriel et commercial, qui est géré comme un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) et dont la tutelle de l’État est exercée par la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer3 du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.

Ce port a une vocation énergétique affirmée (centrale électrique, terminaux pétroliers et terminal méthanier gazoduc, proximité de la plus grande centrale nucléaire d’Europe, usines très consommatrices d’énergie..).

Le port maintient aussi un trafic roulier vers la Grande-Bretagne avec la compagnie DFDS Seaways (12 départs par jour).

Le premier port de Dunkerque date du XIe siècle, il est alors destiné à la pêche au hareng. À partir de 1350, le port développe une activité commerciale grâce aux relations avec la Hollande et l’Angleterre.

Port maritime de Dunkerque, carte maximum, 24/03/1962.

Au XVIe siècle, le port se résume à son entrée, deux longues jetées de 350 m et un quai de 450 m de long. Les navires qu’ils abritent sont destinés alors à la course.

Au début du XVIIIe siècle, la ville et ses corsaires sont si redoutés que lors du traité d’Utrecht mettant fin à la guerre de Succession d’Espagne, Louis XIV est contraint d’approuver la destruction des fortifications et du port de Dunkerque. Le trafic commercial est alors quasiment réduit à néant.

Au cours du règne de Louis XV, il est entrepris des réparations des quais et des bassins. Au milieu du siècle, la paix permet à la ville de redévelopper son commerce, de nouvelles industries sont créées : verrerie, faïencerie, fabrique de toiles.

Mais les Anglais détruisirent le port lors de la guerre de Sept Ans quelques années plus tard. Louis XVI souhaita reconstruire le port. Vu le niveau des finances locales, le port passe sous la direction des Ponts et Chaussées.

Du fait de la Révolution et surtout du siège de 1793, l’activité du port est fortement réduite.

À la suite de la Paix d’Amiens, le trafic commercial avec le Royaume-Uni est de nouveau possible, l’activité redémarre rapidement dans le port. Cependant, il n’y aura pas de grands travaux dans le port au cours du Premier Empire car Napoléon préfère développer le port d’Anvers (qui est alors français). En 1822, la rénovation du port de Dunkerque, décidée par le ministre des Finances Joseph de Villèle, constitue le premier investissement public de la Caisse des dépôts et consignations.

Port de Dunkerque, essais de couleurs.

En 1848, l’arrivée du chemin de fer à Dunkerque permet de doubler le trafic du port. Quelques années plus tard, la compagnie de remorquage est créée.

La fin du XIXe siècle voit la réalisation de nombreux travaux qui donnèrent l’agencement du Port-Est que l’on connait aujourd’hui. En 1880 a lieu l’inauguration du Bassin de Commerce. À l’initiative de Charles de Freycinet, les darses II, III et IV sont creusées. Il fait également construire quatre forme de radoub. Enfin en 1896, l’écluse Trystram est achevée. Elle permet le passage de bateau de 170 m de long pour 25 m de large.

Au début du XXe siècle, le port de Dunkerque est le 3e port de France. L’installation de diverses entreprises favorise l’activité : huilerie (trafic d’oléagineux), scierie, industrie du jute, les Ateliers et Chantiers de France, usine de Borax, usine Lesieur, métallurgie.

Le port de Dunkerque devient également une plateforme majeure de transport pour la région. Il voit transiter la laine d’Argentine pour l’industrie textile de Roubaix, le lin de Russie pour Armentières et Lille, et les minerais pour les industries métallurgiques du bassin houiller du Valenciennois.

Au cours de la Première Guerre mondiale, les forces de la Triple-Entente arrêtent les Allemands dans leur course à la mer au cours de la bataille de l’Yser. Le port de Dunkerque ne pouvant être pris, la ville est sévèrement bombardée. Les Anglais voulant détruire le port pour qu’il ne tombe pas entre les mains allemandes, les installations portuaires encore intactes doivent leur salut au général Foch qui a convaincu les Anglais de garder le port.

L’ancien port et la ville étaient autrefois réunis dans une enceinte fortifiée considérée par les militaires comme d’enjeu stratégique dans les années 1920, époque à laquelle elle a perdu son utilité en raison des progrès de l’artillerie et de l’aviation. Le port, trop à l’étroit pour se développer industriellement s’est étendu dans les dunes à l’Ouest de la ville, les fortifications ayant été détruites lors de la reconstruction et entre 1928 – 1931.

Durant l’entre-deux-guerres, on entreprend de nouveaux aménagements dans le port. On construit un nouvel avant-port. L’écluse Watier plus grande que Trystram est percée. Une gare maritime voit également le jour, elle permet à des ferrys d’assurer la liaison Dunkerque-Douvres. Enfin les autorités portuaires font l’acquisition d’un dock flottant et d’un silo à grain.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Dunkerque est bombardée par les forces allemandes. La ville est détruite à plus de 90 %. Le port n’est plus qu’une lagune envasée pleine d’épaves de navire. À la fin de la guerre, les travaux de reconstruction du port sont estimés à 1 200 000 000 francs, soit 1 830 000 euros.

En 1958, l’augmentation des besoins de matières sidérurgiques pousse l’État à construire une usine sidérurgique “les pieds dans l’eau”. Le port rafle la mise, l’installation d’Usinor nécessite la construction d’un nouveau bassin maritime de 100 ha ainsi qu’une nouvelle écluse, l’écluse Watier pouvant accueillir des bateaux de 55 000 tonnes. Le développement du port provoque la naissance de villes-champignons telles que Grande-Synthe et Petite-Synthe.

De plus, le bassin maritime est relié au canal de Bourbourg via une dérivation de 11 km, cela permet de mettre au gabarit européen l’axe Dunkerque-Escaut.

Un timbre postal, d’une valeur de 95 centimes, a été émis en 1961 pour célébrer le tricentenaire du port.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=ENPohR6zND0

Sources : Wikipédia, YouTube.