Le Fou de Bassan.

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Le Fou de Bassan (Morus bassanus) est une espèce d’oiseaux de mer de la famille des sulidés. Cet excellent plongeur se nourrit de poissons et céphalopodes. Indigène à l’Atlantique nord, il est le plus gros des oiseaux de mer d’Europe.


Cet oiseau au plumage d’un blanc éclatant a la tête et le cou jaune pâle. Ses yeux sont gris clair cerclés de bleu clair électrique. Son bec gris-bleuté très clair, presque blanc, en forme de poignard, est souligné de fines lignes noires, comme tracées au crayon, se prolongeant en un masque noir autour des yeux. Le bout de ses longues ailes étroites est noir. Ses courtes pattes palmées sont verdâtres. La queue est cunéiforme.

Les adultes mesurent entre 85 et 90 cm de longueur et leurs ailes ont une envergure de 165 à 180 cm ; ils pèsent entre 2,8 et 3,2 kg. Il s’agit du plus grand oiseau de mer d’Europe.

Les mâles et les femelles se ressemblent ; il n’y a pas de dimorphisme sexuel marqué : seuls le cou jaune et les yeux bleus sont des caractères sexuels secondaires dont la coloration peut légèrement varier pendant la saison de reproduction. Les juvéniles sont brun foncé la première année, avec une bande de couleur claire à la base de la queue, puis apparaissent  graduellement de plus en plus de plumes claires, sur la tête d’abord puis sur le dos, le ventre, et la partie de l’aile située entre le poignet et le corps, jusqu’à acquérir leur plumage d’adulte au bout de cinq ans.

Par vent modéré, le Fou de Bassan a un vol aux battements puissants et réguliers, mais par vent fort, il plane et se laisse glisser dans les airs. Il peut parcourir quotidiennement une distance d’au moins 450 kilomètres. Très puissants, et agiles en vol, ils sont cependant assez maladroits au décollage et à l’atterrissage.

Très spectaculaires à observer, les Fous de Bassan planent haut dans les airs avant de plonger comme des flèches dans la mer à grande vitesse, de l’ordre de 90 km/h, lorsqu’ils aperçoivent une proie (sa vue est si perçante que cet oiseau repère un banc de poissons à 40 mètres de hauteur). Une fois sous l’eau, il attrape son poisson et n’a plus qu’à l’avaler, avant même de regagner la surface.

Lors du plongeon, des sacs aériens situés sous la peau protègent la tête et le poitrail de l’impact, tandis que les yeux sont protégés par la membrane nictitante et que les narines sont hermétiquement fermées. Le fou peut ainsi descendre à une quinzaine de mètres de profondeur et rester immergé pour une durée allant jusqu’à 20 secondes.

Le Fou de Bassan est piscivore, se nourrissant surtout de petits poissons tels que le maquereau, le hareng, le capelan et le lançon, ainsi que de calmars.

Chaque colonie a sa propre zone de pêche.

Les Fous de Bassan nichent en colonies denses sur les falaises et les îles rocheuses, d’avril jusqu’à septembre, parfois même jusqu’à la première semaine d’octobre. Le Fou de Bassan est un oiseau très territorial. Puisqu’il n’y a pas de différence entre le mâle et la femelle, les partenaires  reconnaissent mieux leur nid, plutôt que leur partenaire. Ceux-ci peuvent rester ensemble pour la vie, à condition que chacun retourne sur le même territoire chaque année. Pendant leur parade nuptiale élaborée, ils se font la révérence, se frottent le bec et s’étirent le cou et les ailes. D’abord un simple tapis d’algues, de brindilles et de mousse, le nid se transforme avec les années en un véritable amoncellement de plumes, de déchets de poisson, de carcasses d’autres oiseaux et d’excréments. La femelle y pond un seul œuf blanc bleuté, que les deux partenaires couvent à tour de rôle pendant  environ 44 jours.

La progéniture du Fou de Bassan est dite nidicole. Le poussin naît donc nu et très vulnérable. Nourri par ses parents pendant 90 jours, le jeune Fou de Bassan passe de 70 grammes à la naissance à 4 kilos.

Il vivra de 16 à 20 ans.

L’aire de nidification du Fou de Bassan est limitée à l’Atlantique nord et à la Mer du Nord. Une fois la période de reproduction terminée, ils migrent vers le sud et se dispersent le long des côtes jusqu’au Golfe du Mexique et l’ouest de la Méditerranée. On retrouve six colonies en Amérique du Nord, toutes situées dans le Golfe du Saint-Laurent et à l’est de Terre-Neuve. La plus grande colonie du continent américain se trouve sur l’île Bonaventure, en Gaspésie, et compte plus de 50 000 couples.

On trouve aussi des colonies dans les îles britanniques, en Islande, en Norvège et en France. Les plus grandes colonies du monde nichent en Écosse et au Québec. L’archipel de Saint-Kilda a longtemps été le lieu de nidification du Fou de Bassan le plus important au monde. En 2013, on y dénombrait un peu plus de 60 000 couples, un nombre que l’on retrouve également en Gaspésie, au Québec, sur l’Île Bonaventure, avec près de 61 000 couples (2008), et 55 000 selon des estimations en 2016 et 2017. En Écosse, Bass Rock accueille désormais la plus grande colonie, avec plus de 75 000 couples. Le rocher de Stac Lee héberge quant à lui environ 40 000 couples. La plus grande colonie française se situe en Bretagne dans l’archipel des Sept-Îles, sur l’île Rouzic où 20 000 couples se reproduisent tous les ans (données 2013).

Les populations de Fous de Bassan, aujourd’hui protégées, sont en  augmentation au rythme moyen de 2 % par an après avoir, dans le passé, fortement régressé à la suite de la perte d’habitat, de la récolte des œufs et de la chasse. Cependant la colonie de l’Île Bonaventure serait menacée en raison de son bas taux de reproduction (8 % en 2012) pouvant être dû à une difficulté à s’alimenter.

Source : Wikipédia.

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