Le droit de vote des femmes.

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Le 29 avril 1945, tandis que la guerre contre l’Allemagne touche à sa fin, les élections municipales donnent l’occasion aux Françaises de voter pour la première fois de leur Histoire.

Il n’était que temps… En effet, les Françaises sont parmi les dernières femmes du monde occidental à acquérir le droit de voter et celui de se faire élire…

Le vote des Françaises résulte d’une ordonnance du 21 avril 1944 prise par le Gouvernement provisoire du général de Gaulle, à Alger : « Les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes ».

Aux premiers temps de la démocratie française, le droit de vote était naturellement réservé aux propriétaires de sexe masculin (suffrage censitaire masculin). On considérait que les femmes, les domestiques et les pauvres, du fait de leur dépendance économique, n’étaient pas en situation d’exercer un choix libre.

Droit de vote des femmes, carte maximum, Paris, 19/04/2019.

On considérait aussi que la citoyenneté « active », autrement dit le droit de vote, impliquait des devoirs et avant tout celui de défendre la Patrie et, s’il le faut, verser son sang pour elle. Les femmes n’étant pas requises pour porter les armes, elles ne justifiaient pas du droit de vote. CQFD.

Il a fallu attendre la loi du 5 mars 1848, au début de la IIe République, pour que s’impose le suffrage universel masculin. Mais nul ne songeait encore à accorder aux femmes ce droit de vote, malgré les revendications féministes portées par des personnalités comme Olympe de Gouges ou George Sand.

Les militaires étaient aussi exclus du droit de vote mais pour d’autres raisons (on ne souhaitait pas qu’ils prennent parti dans les luttes politiques) et l’armée avait gagné le surnom de « Grande Muette ». C’est seulement le 17 août 1945 – soit quelques mois après les femmes – qu’ils ont obtenu le droit de vote…

Entre les deux guerres mondiales, sous la pression des mouvements suffragistes et d’intellectuelles comme Louise Weiss, la Chambre des députés vote à plusieurs reprises en faveur du vote féminin. Mais ses propositions sont six fois repoussées par le Sénat.

Les motifs des opposants tiennent à des préjugés personnels et à la crainte paradoxale que les femmes ne renforcent le camp conservateur. La gauche radicale et socialiste craint en particulier que les femmes ne rallient le camp clérical et ne se soumettent aux injonctions de leur curé !

Cependant, les Françaises n’attendent pas le droit de vote pour accéder à des fonctions gouvernementales. Trois d’entre elles obtiennent un sous-secrétariat d’État dans le gouvernement constitué par Léon Blum, en 1936, après la victoire du Front Populaire : Cécile Brunschvicg, Suzanne Lacore, Irène Joliot-Curie. D’autre part, c’est au plus fort de l’Occupation, en novembre 1943, qu’une femme est nommée maire de son village. Il s’agit de Mlle Marie-Rose Bouchemousse, maire de Vigeois (Corrèze).

Il faut attendre les soubresauts de la Libération de 1945 pour qu’enfin les Françaises obtiennent le droit de vote. L’égalité des droits est aussi inscrite dans le préambule de la Constitution de la IVe République (27 octobre 1946) : « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ».

Des femmes sont dès lors régulièrement présentes dans les gouvernements. Mais la féminisation de la représentation parlementaire se fait attendre et le nombre d’élues à l’Assemblée nationale stagne aux environs de 30 (5% des députés) jusqu’en 1997, date à laquelle il passe à 59 grâce à un effort particulier du Parti socialiste.

La France se distingue ainsi de la plupart des grandes démocraties européennes par la très faible représentation des femmes dans la vie politique mais aussi l’âge moyen des parlementaires, de plus en plus élevé (en 2007, une douzaine de députés seulement sur 577 ont moins de 40 ans). Ces records peu enviables tiennent à un même défaut : le cumul des mandats politiques.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Hérodote, YouTube.

 

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