Le don d’organes.

Le don d’organes est le prélèvement d’organes et de tissus (on parle dans ce cas de don de tissus) d’un corps humain (appelé donneur) pour traiter des patients (appelés receveurs) dont les organes essentiels sont gravement atteints. Le prélèvement chirurgical peut s’effectuer sur des personnes mortes en état de mort cérébrale (don d’organes post mortem) ou sur des personnes vivantes (don d’organe de son vivant). Il s’agit de la première étape avant la réalisation d’une transplantation chez un receveur.

Un grand nombre d’organes peuvent être donnés et permettre ainsi de sauver des vies humaines, ou en améliorer grandement la qualité. La majorité des greffes sont réalisées à partir d’organes prélevés sur des personnes mortes, en état de mort encéphalique.

Sous certaines conditions bien précises (contraintes temporelles notamment) les organes (rein et foie) de personnes en arrêt cardiaque et respiratoire définitif, après échec de réanimation, peuvent être prélevés (voir Prélèvement d’organes à cœur arrêté). On sait aujourd’hui que les résultats des greffes de ces organes sont aussi bons que ceux provenant de donneurs en mort encéphalique.

Don d’organes, carte maximum, Paris, 22/06/2004.

La compatibilité HLA est de moins en moins indispensable, compte tenu des progrès des traitements immunosuppresseurs. Néanmoins, lorsque cette compatibilité est grande, le traitement peut être allégé.

Le don d’organe se différencie du don du corps à la science. Ce dernier a pour but de faire progresser la médecine ainsi que les connaissances et le savoir-faire des chercheurs et des étudiants. On peut être donneur d’organes et donner en même temps son corps à la science.


En France, la situation étant telle que le nombre de donneurs est largement inférieur au nombre de personnes dans l’attente d’une greffe, le régulateur cherche à augmenter le nombre de donneurs pour satisfaire le plus de demandeurs possible. “Le prélèvement et la greffe d’organes constituent une priorité nationale” (loi relative à la bioéthique de 2004).

Pour autant, le don d’organes est extrêmement réglementé en France. Les règles relatives au don d’organes sont très différentes selon qu’il s’agit d’un don post mortem ou d’un don d’organes de son vivant (don du vivant).

Le don post-mortem concerne les organes suivants : cœur, foie, reins, poumons, pancréas, os et cartilage, cornées, peau, intestin, veines-artères, tendons, ligaments, valves cardiaques.

Le don du vivant concerne les reins, la peau, des fragments osseux et exceptionnellement le lobe hépatique et lobe pulmonaire (en pratique, il s’agit essentiellement du rein). Ces prélèvements du vivant se font majoritairement dans le cadre du cercle familial après une recherche de compatibilité auprès des proches. Les donneurs volontaires cherchent souvent à sauver un être cher.

La majorité des prélèvements se font toutefois sur des donneurs décédés. Un protocole strict doit être respecté car le décès est attesté par la mort cérébrale et les organes doivent être en bon état.

En France en 2019, 3641 greffes d’organes étaient réalisées, dont 508 à partir de donneurs vivants, 1729 sur des donneurs en état de mort cérébrale, 459 sur des patients en état Maastricht 3, et le taux de personnes refusant de donner est de 30 % dans la population.

Le don d’organes post-mortem repose, depuis la loi Caillavet de 1976, sur le principe du « consentement présumé ». “Ce prélèvement peut être pratiqué dès lors que la personne n’a pas fait connaître, de son vivant, son refus d’un tel prélèvement” (loi de bioéthique).

Chaque Français est donc considéré comme un donneur potentiel après sa mort, à moins de s’y être opposé de son vivant en s’étant inscrit dans le Registre National des Refus, ce registre devant être obligatoirement consulté par les médecins dès qu’un prélèvement est envisagé. Cette inscription a valeur légale. Depuis le 23 janvier 2017, il est possible de s’inscrire en ligne à ce registre, en plus de la voie postale.

Conformément à la loi de bioéthique, si la personne morte n’était pas inscrite sur le registre national des refus ou n’avait pas fait part à ses proches de son opposition au don d’organes de son vivant, le prélèvement d’organes est possible.

Un prélèvement est envisagé uniquement sur une personne morte, établie :

en état de mort encéphalique, attestée soit par deux électro-encéphalogrammes à activité isoélectriques, établis à quatre heures d’intervalle, ou bien plus employé actuellement, un angioscanner (permettant simultanément une étude morphologique des organes)
ou sur des personnes décédées après arrêt cardiaque protocole Maastricht 3 (donneurs décédés après arrêt circulatoire suite à la limitation ou l’arrêt des thérapeutiques).

Don d’organes, carnet de 10 timbres, Belgique.

En pratique, lorsqu’un prélèvement d’organes est envisagé, si l’équipe médicale n’a pas directement connaissance de la volonté du défunt, elle doit s’efforcer de recueillir auprès de ses proches sa position sur le don de ses organes, éventuellement exprimée de son vivant, par tout moyen ; il s’agit du rôle du Médecin Réanimateur, assisté de l’Infirmier(e) Coordinateur de prélèvement d’organes, de l’établissement de soins.

La situation est beaucoup plus simple si la personne morte a fait connaître de son vivant sa volonté de donner ses organes.

Pour cela, différents organismes proposent gratuitement des cartes de donneur d’organes, comme la carte d’ambassadeur du don d’organes et de tissus de l’association France ADOT reconnue d’utilité publique depuis 1978. La carte SESAM Vitale II comporte également un champ permettant à tout médecin de mentionner que son titulaire est informé à propos de la loi sur le don d’organes.

Pour autant, les cartes de donneur ne sont pas des documents légaux (le consentement étant présumé) et, en pratique, ne sont retrouvées que très rarement lorsqu’un don d’organes est envisagé. Il est donc recommandé de faire connaître sa volonté à ses proches, pour qu’ils puissent en témoigner.

Le don d’organes post-mortem est totalement anonyme : le receveur ne connaît pas l’identité du donneur et la famille du donneur l’identité des différents receveurs. Il a cependant existé une exception notoire : lors d’une greffe de visage, la famille de la donneuse a su l’identité de la receveuse du fait de sa médiatisation a posteriori.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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