Le crocus.

Crocus est un genre botanique de la famille des Iridaceae, qui comprend 90 espèces, dont un tiers fleurit en automne. Les espèces sont en majorité originaires des montagnes de la région méditerranéenne ; la plus grande concentration se trouvant dans les Balkans et en Asie mineure. Font exception Crocus vernus (L.) Hill, qui remonte jusqu’en Europe centrale (Alpes et Carpates) et quelques espèces, notamment Crocus alatavicus Semenova & Reg. et Crocus korolkowii Regel ex Maw, originaires des montagnes d’Asie centrale.

Des taxons semblables, mais n’appartenant pas à la même famille, sont parfois appelés à tort crocus ; c’est le cas du Crocus d’automne (Sternbergia lutea).


La classification proposée en 1982 par Brian Mathew n’est certes pas idéale, mais a l’avantage d’être basée sur des caractéristiques faciles à reconnaître, surtout la présence ou l’absence de prophylle (spathe basale) et l’aspect du style et de la tunique des cormes. Les 7 espèces découvertes dans l’intervalle ont été ultérieurement intégrées dans cette classification.

Des analyses moléculaires réalisées récemment à l’université de Copenhague suggèrent en effet que cette classification devrait être revue.
L’examen des données de l’ADN suggère qu’il n’y a pas de raison d’isoler Crocus banaticus dans le sous-genre Crociris, même si cette espèce est unique morphologiquement parlant. Comme elle possède un prophylle à la base du tube floral elle devrait dès lors être placée dans la section Crocus, bien que sa relation exacte au reste du sous-genre Crocus reste à préciser.
Une autre espèce anomale, Crocus baytopiorum, devrait être dorénavant placée dans une série propre, à savoir la série Baytopi. La position de Crocus malyi reste par ailleurs à préciser. Crocus gargaricus subsp. herbertii a été entre-temps élevé au rang d’espèce, en tant que Crocus herbertii B. Mathew.

Peut-être moins surprenant, le crocus automnal Crocus longiflorus, l’espèce type de la série Longiflori (considérée longtemps par Mathew comme « un assemblage disparate »), semble devoir être rattaché à la série Verni.

L’étude suggère en outre que les séries Reticulati, Biflori et Speciosi devraient être regroupées. Crocus adanensis et Crocus caspius devraient en outre quitter la série Biflori. Crocus adanensis rejoindrait ainsi Crocus paschei dans la série Flavi, et Crocus caspius serait rattaché à la série Orientales.

L’étude montre par ailleurs que malgré les inconsistances notées entre la classification de Mathew et l’hypothèse actuelle, l’assignation des espèces à des sections et des séries reste supportée. La reclassification future concernera vraisemblablement tous les niveaux infra-génériques (sous-genres, sections et séries). Des études supplémentaires sont toutefois à effectuer avant de prendre une décision ferme concernant un système de classification hiérarchisé.

Avec sa grande fleur mauve, le Crocus sativus, dont on extrait le safran et qui a besoin de chaleur pour bien fleurir, est un triploïde stérile issu vraisemblablement de Crocus cartwrightianus.

Crocus mathewii H. Kemdorff & E. Pasche, une espèce trouvée en 1994 dans les monts Taurus du sud de la Turquie. Cette espèce à floraison automnale, nommée d’après le spécialiste des crocus Brian Mathew, est remarquable par son périgone blanc à gorge bleue. Cette espèce rare a entre-temps peut-être disparu à l’état sauvage, à la suite d’une récolte exagérée.

Les cormes des crocus doivent être plantés dans un sol bien perméable en situation ensoleillée ; les crocus d’automne dès la fin juillet, ceux à floraison hivernale et printanière dès le mois de septembre. Leurs pires ennemis sont les mulots et les campagnols qui en sont friands. Outre les banals crocus de Hollande, issus de sélections de Crocus vernus, le crocus printanier, et de Crocus flavus, et les crocus dits botaniques, obtenus surtout à partir de sélections et d’hybrides de Crocus chrysanthus, les producteurs spécialisés proposent un bon nombre d’autres espèces.

Dans les pays tempérés, il est parfaitement possible d’avoir des crocus en fleur dans un jardin de manière quasi ininterrompue de septembre à avril. Les espèces botaniques et leurs cultivars sont proposés par des producteurs spécialisés.

Certaines variétés supportent les longs hivers nordiques (Scandinavie, Canada), et des espèces printanières (notamment Crocus vernus et Crocus flavus) peuvent y fleurir en mars ou avril, parfois quelques heures seulement après que leur couverture neigeuse a fondu.

Dans la Bible, il y aurait deux allusions au crocus, situées toutes deux dans l’Ancien Testament.

Dans le Cantique des Cantiques, il y aurait une allusion au crocus, peut-être le Crocus sativus ou safran. Certains traduisent Cantique des Cantiques 2.1 ainsi : « Je suis un crocus de la Plaine, un lotus des Vallées. » Plusieurs traducteurs traduisent la première fleur, celle qui est de la plaine ou région du Sharôn en Israël, par “narcisse” (habatseleth en hébreu), mais d’autres considèrent que le crocus pourrait être une meilleure traduction. Michael V. Fox, professeur au département des études hébraïques et sémitiques à la University of Wisconsin-Madison et auteur du livre The Song of Songs and the Ancient Egyptian Love Songs, préfère traduire le terme par “crocus”, car c’est le sens du terme akkadien qui y correspond, habassillatu. Dans le passage de Ct 2.1, une jeune femme serait symbolisée par le crocus et une autre fleur, qui diffère elle aussi selon le choix de traduction.

Dans le Livre d’Isaïe, on parlerait aussi du crocus : Le désert et le pays aride se réjouiront ; la solitude s’égaiera, et fleurira comme un crocus. (Isaïe 35.1) Il s’agit ici du même terme que pour le Cantique des Cantiques, habatseleth. Dans ce second passage, le crocus serait un symbole de la bénédiction divine.

Dans la mythologie grecque, on a le récit d’un jeune homme amoureux de la nymphe Smylax, qui ne répondait pas à son amour, et qui fut changé en crocus par les dieux pour apaiser sa peine. D’après l’Iliade, cette fleur formait aussi la couche de Zeus et d’Héra. De plus, Europe, une Phénicienne de haut rang séduite par Zeus métamorphosé taureau, en ayant respiré de sa bouche un crocus de safran. On représentait aussi les dieux et les héros grecs comme portant des vêtements de couleur jaune safran.

Dans la mythologie romaine, on affirme que, sur tous les lieux où s’aimèrent Junon et Jupiter, la semence se répandit sur le sol donnant naissance à un crocus de safran.

 

 

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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