Le condor de Californie.

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Le Condor de Californie (Gymnogyps californianus) est une espèce de grand oiseaux charognards, qui vit sur la côte occidentale des États-Unis et en Arizona.

C’est la seule espèce du genre Gymnogyps.


Avec ses 1,40 mètre de longueur et 2,90 mètres d’envergure, c’est un des plus grands oiseaux du monde. En termes de poids, il rivalise avec le Condor des Andes avec 91 à 14 kg. Bien que robuste et ne comptant que peu de prédateurs, cette espèce a failli s’éteindre en 1985 lorsque seuls 22 individus survivaient dans la nature uniquement en Californie. Elle a été sauvée in extremis par l’élevage en captivité (incubation artificielle d’œufs et élevage de jeunes, avec mise à disposition de viande pour les jeunes), qui a permis une tentative de réintroduction dans la nature, rendue difficile en raison d’une exposition extrême au saturnisme. Elle s’est néanmoins soldée par un certain succès puisqu’on recense 128 individus sauvages en 2006, dont 78 en Californie et 60 en Arizona (2007). Il y avait 276 animaux en liberté et 170 en captivité en 2016.

Son espérance de vie est normalement de 50 ans. Devenu adulte, il vit en couple monogame durable. Il atteint sa maturité sexuelle à l’âge de 6 ans. à 8 ans. Il dépose un œuf unique à même le sol, sans construire de nid, dans une grotte ou dans une crevasse. L’œuf mesure en moyenne 12 à 13 cm et pèse environ 280 grammes. Le temps d’incubation est de 56 jours et le jeune quitte le nid vers 5/6 mois. Les femelles ne pondent qu’un œuf tous les deux ans environ, ce qui est très long, et a constitué une des causes du déclin de l’espèce.

Condor de Californier, carte maximum, 1963.

On le trouvait autrefois dans presque toute l’Amérique du Nord, de la Colombie-Britannique à la Californie et à la Floride. Il y a environ 10 000 ans, l’espèce connut un déclin important à la suite des extinctions massives de la fin du pléistocène. Leur nombre baissa de manière importante aux XIXe et XXe siècles : il disparut de l’Arizona dans les années 19205. Il ne restait que neuf individus en Californie en 1985. L’oiseau fut classé sur la liste fédérale des espèces en danger en 1967. L’aire de distribution actuelle est celle des zones de tentative de réintroduction : les montagnes de la Californie et le nord de l’Arizona, en particulier le parc national du Grand Canyon.

Le condor de Californie utilise les vents ascendants pour se déplacer : il peut atteindre la vitesse de 80 km/h et faire jusqu’à 160 km de trajet dans la même journée et sans effort particulier. Cet oiseau, qui peut faire de longs voyages pour se nourrir, remplissait une fonction écologique et sanitaire essentielle, proche de celle des vautours, en se nourrissant des charognes ou restes de charognes de bisons, cerfs, élans, etc. tués par les loups, lynx, couguars, coyotes ou par les hommes. Après la régression des bisons massivement tués par les colons, les cadavres de vaches et de moutons sont devenus importants dans son alimentation, avec les animaux mortellement blessés à la chasse ou par des véhicules (roadkill) et non récupérés par les chasseurs ou l’équarrissage.

Bien que ses plumes aient été utilisées pour les parures, il ne semble pas avoir pâti de la chasse par les Amérindiens. C’est avec l’arrivée des pionniers qu’il a brutalement régressé pour devenir rare au milieu du XIXe siècle et très rare au XXe siècle, en raison de la chasse, des collectes d’œufs, et à cause des appâts empoisonnés disposés par les éleveurs contre les prédateurs, mais aussi à cause de l’industrialisation de l’agriculture qui l’a privé des grandes carcasses dont il se nourrissait. Il est possible qu’il ait localement souffert de pollutions industrielles (mercure, plomb..), mais c’est surtout l’intoxication par le plomb de chasse qui est devenu sa première cause de disparition. Le Condor de Californie mange en effet les cadavres en commençant généralement par la plaie constituée par l’entrée de la balle quand l’animal a été tué ou blessé à la chasse. Il peut aussi ingérer la ou les balles qui sont restées dans le cadavre, ce qui explique que le saturnisme reste la première cause de mortalité des condors adultes, malgré les efforts plus importants et plus précoces pour réduire le plomb dans l’environnement en Amérique du Nord. La plupart des oiseaux ne sont intoxiqués que par la grenaille de plomb, mais les gros oiseaux tels que cygnes ou condors sont régulièrement victimes d’empoisonnement aigu par ingestion de balles de plomb ou de plomb (turlutte et autres agrès) de pêche (pour le cygne).

Condor de Californie, carte maximum, Paris, 20/06/2009.

La zone de réintroduction (Big Sur) est peu polluée et est l’une des moins chassées de l’Ouest des États-Unis. L’exposition au plomb de chasse y était donc jugée être un risque faible pour les condors. Mais l’observation au sol, par radiotracking et par satellite, a montré que, si les jeunes acceptaient de se nourrir des cadavres « propres » apportés par les hommes à proximité, les adultes, eux, pouvaient consommer des cadavres de cerfs communs jusque dans le comté du Sud-Monterey au nord et dans le comté de San Luis Obispo au sud, où les cervidés sont encore chassés avec – le plus souvent – des munitions au plomb. Les balles de plomb ou fragments de balles (parfois improprement nommés shrapnels en référence aux éclats d’obus de la Première Guerre mondiale) présents dans les carcasses de cerfs communs sont la cause probable de ce saturnisme.

On sait depuis longtemps que les rapaces situés au « sommet » de la chaîne alimentaire sont particulièrement touchés par le saturnisme lié à l’ingestion indirecte de plomb de chasse ou de pêche (100 % de 100 busards des roseaux testés en France dans deux grandes zones humides étaient atteints de saturnisme aigu[réf. souhaitée]), le pygargue nord-américain est également souvent victime de saturnisme induit par la chasse et la pêche, mais, les condors sont probablement encore plus sensibles au plomb que les autres rapaces, car ils ne régurgitent pas les plumes, os et autres fragments et objets indigestes qu’ils mangent. Or, chez la plupart des oiseaux, les plumes, mais surtout comme chez les mammifères, les os fixent et accumulent le plomb ingéré et non excrété (80 % de ce plomb est stocké dans les os). L’acidité élevée de ses sucs gastriques facilite le passage rapide du plomb dans son sang.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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