Le collège de France à Paris.

Le Collège de France, anciennement nommé Collège royal, est un grand établissement d’enseignement et de recherche, institué par François Ier en 1530. Il est situé place Marcelin-Berthelot dans le 5e arrondissement de Paris, au cœur du Quartier latin.

Recherche et enseignement y sont étroitement liés, et son ambition est d’enseigner « le savoir en train de se constituer dans tous les domaines des lettres, des sciences ou des arts »[pas clair]. Il dispense des cours de haut niveau qui sont gratuits, non diplômants et ouverts à tous sans condition ni inscription. Cela en fait un lieu à part dans le paysage intellectuel français.

Être élu professeur au Collège de France, c’est-à-dire être titulaire d’une chaire, est l’une des plus hautes distinctions de l’enseignement supérieur français. Le Collège compte une cinquantaine de chaires, dont l’objet change en fonction des derniers développements de la science (une chaire pouvant par exemple être consacrée à la littérature après l’avoir été aux mathématiques), et dont le titulaire est élu par ses pairs en fonction de ses travaux antérieurs et non de ses titres universitaires. Elles confèrent à leur titulaire un rayonnement particulier dans sa discipline, en France et aussi à l’étranger.

Collège de France, carte maximum, Paris, 18/10/1997.

D’abord appelé « Collège royal », l’institution a connu différentes appellations (« Collège impérial »), avant de recevoir son nom actuel en 1870.

Sa fondation remonte à l’époque de François Ier, lorsqu’en 1530 son « maître de librairie », le grand traducteur d’œuvres antiques Guillaume Budé, lui suggère d’instituer un collège de « lecteurs royaux », en se basant sur ce qui se fait au collège des trois langues de Louvain. Des humanistes payés par le roi sont chargés d’enseigner des disciplines que l’université de Paris ignore.

Deux postes de lecteurs sont initialement créés, un pour le grec et un pour l’hébreu, mais en 1530 on trouve cinq lecteurs rapidement devenus six :

  • deux lecteurs en grec : Pierre Danes et Jacques Toussain,
  • deux puis trois en hébreu : François Vatable, Agacio Guidacerio puis Paul Paradis,
  • un en mathématiques : Oronce Fine,

puis ce nombre passe à dix avec :

  • l’éloquence latine, avec Bartholomaeus Latomus, en 1534,
  • les langues orientales, avec Guillaume Postel, en 1538,
  • un lecteur de philosophie grecque et latine, avec Francesco Vimercato, en 1542,
  • un lecteur en médecine, avec Guido Guidi, en 1542.

Dès lors le Collège royal, dont la devise est « Docet omnia » (Il enseigne tout), reste un des lieux d’excellence de la transmission du savoir en France1. Les lecteurs royaux bénéficient des privilèges attachés aux conseillers du roi et à ses commensaux, avec droit de committimus. Une chaire de mathématiques est remplie à partir de 1576 en application du testament de Pierre de La Ramée appelée chaire de Ramus (Maurice Bressieu). Il y a dix-sept chaires à la fin du XVIe siècle avec la création de la chaire d’arabe (Arnoult de Lisle), ramenées à quatorze par Henri IV, mais qui spécialise une chaire de médecine en chaire d’anatomie, botanique et pharmacie (Pierre Ponçon). La chaire de droit canon (Hugues Guijon) est créée par Louis XIII ; Louis XIV ajoute la chaire de syriaque (Barthélemy d’Herbelot de Molainville). Une charge d’inspecteur est créée en 1688 en faveur d’un des professeurs pour représenter le collège auprès des différentes autorités publiques.

Les premiers lecteurs royaux ont été nommés par le roi sous l’influence de Guillaume Budé. À la suite de la contestation par Pierre de La Ramée de la compétence de Jacques Charpentier à occuper la chaire de mathématiques, Charles IX a instauré en 1566 la publicité de la vacance des chaires de professeurs. On constate cependant que les chaires ont continué à être acquises par un disciple d’un titulaire par survivance quand il a assuré l’intérim de certains cours. Le Grand aumônier de France, Jacques Amyot, a eu un grand pouvoir sur le collège qui a été conservé par ses successeurs jusqu’en 1671.

Le Collège de France a inspiré, à la fin du siècle des Lumières, les fondateurs du Conservatoire national des arts et métiers.

C’est sous le règne d’Henri II que le Collège royal occupe son emplacement actuel, d’abord abrité dans les Collèges de Tréguier et de Cambrai. Leur réunion est décidée par Henri IV et le projet d’un édifice unique arrêté pour les remplacer et installer également la Bibliothèque royale. Claude Chastillon doit en dessiner l’aspect. L’assassinat du roi limite l’exécution du projet et seule une partie du collège prévu est réalisée sous la régence de Marie de Médicis (1612).

Ce n’est qu’en 1772 que des travaux, menés par l’architecte Jean-François Chalgrin, apportent des agrandissements autour de la cour d’honneur. Les dernières modifications datent du milieu du XIXe siècle. Elles sont dirigées par l’architecte Paul Letarouilly qui donne son aspect actuel au Collège de France8. À partir de 1996 sont effectués des travaux dont le but est de créer de nouveaux espaces en sous-sol.

Collège de France, épreuve de luxe.

Dans le cadre de sa politique internationale, le Collège de France installe en 2009 une chaire d’accueil au Collège Belgique, une initiative de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts, de langue et de littérature françaises et de médecine de Belgique. L’année suivante, en 2010, pour la première fois de son histoire, le Collège de France s’associe à d’autres institutions d’enseignement supérieur et de recherche en créant la fondation Paris Sciences et Lettres – Quartier latin. Le succès du projet présenté par Paris Sciences et Lettres aux Initiatives d’excellence (Idex) en 2011 engage le Collège de France dans la constitution d’une université de recherche internationale.

À l’heure actuelle, le Collège est divisé en sept ensembles de disciplines (sciences mathématiques, sciences physiques, sciences naturelles, sciences philosophiques et sociologiques, sciences historiques, philologiques et archéologiques). Il compte 45 chaires regroupées en cinq départements (mathématiques et sciences numériques, physique et chimie, sciences du vivant, sciences humaines, histoire et littérature) et un groupe de cinq chaires renouvelées annuellement, auxquelles il faut adjoindre les nombreuses sommités scientifiques européennes qui sont régulièrement invitées.

Le Collège de France dispense des cours non diplômants de haut niveau dans ces disciplines scientifiques et littéraires. L’enseignement est gratuit et ouvert à tous sans inscription, ce qui en fait un lieu à part dans l’enseignement supérieur français.

Le Collège de France favorise l’interdisciplinarité comme en témoignent, par exemple, les travaux de la chaire de philosophie de la connaissance, occupée par Jules Vuillemin de 1962 à 1990, et abordant des champs disciplinaires aussi divers que les mathématiques pures, la physique théorique, les sciences de l’ingénieur, la philosophie et les humanités grecques et latines. De même, en 2006, est créée la chaire de psychologie cognitive expérimentale occupée par Stanislas Dehaene qui croise les neurosciences et la psychologie, voire la philosophie ou les mathématiques.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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