Le citron.

Le citron (ou citron jaune) est un agrume, fruit du citronnier (Citrus limon). Il existe sous deux formes : le citron doux, fruit décoratif de cultivars à jus peu ou pas acide néanmoins classé Citrus limon (L.) Burm. f. (classification de Tanaka) ; et le citron acide, le plus commun de nos jours, dont le jus a un pH d’environ 2,5.

Ce fruit, mûr, a une écorce qui va du vert tendre au jaune éclatant sous l’action du froid. La maturité est en fin d’automne et début d’hiver dans l’hémisphère nord. Sa chair est juteuse, le citron acide est riche en vitamine C, ce qui lui vaut – avec sa conservation facile – d’avoir été diffusé sur toute la planète par les navigateurs qui l’utilisent pour prévenir le scorbut. De l’écorce on extrait une huile essentielle qui contient entre autres substances du limonène et du citral.


Phanias d’Érèse semble soupçonner que le citron puisse tirer son nom du mot Cédron.

L’origine du citron jaune est longtemps restée inconnue, notamment en raison de son polymorphisme et de sa diversité inter-variétale. Les chercheurs situaient son ancêtre sauvage dans la région d’Assam, la région indo-birmane ou en Chine. Des études phylogénétiques en 2016 montrent qu’il est né en Méditerranée et est issu d’un hybride entre la bigarade (ou orange amère) et le cédrat vers le Ve millénaire av. J.-C.

Le citronnier servait à l’origine de plante ornementale dans les jardins de plaisance au Moyen Âge, notamment les jardins islamiques. Le citron est progressivement introduit dans l’alimentation médiévale où il est utilisé comme fonds acide destiné essentiellement aux aménagements de légumes crus ou d’assaisonnement de toute nourriture au même titre que le verjus, le vinaigre ou le jus d’orange. Il est cependant probable qu’il ait servi de technique de conservation de la viande par l’acide depuis l’Antiquité.

Au niveau de la morphologie externe, le citron est un fruit charnu particulier, un type de baie appelé hespéride, issu du développement d’un ovaire multicarpellé. De forme ovale, il est doté chez de nombreuses variétés, d’un mucron ou d’un mamelon cerné d’une aréole, dépression circulaire plus ou moins profonde et large à l’extrémité stylaire. La croissance du pédoncule au cours de la fructification donne naissance à la columelle, axe central plus ou moins fibreux du fruit qui comporte autant de faisceaux libéro-ligneux qu’il y a de carpelles auxquels ils aboutissent. Le calice persistant au niveau de la région pédonculaire, possède 5 sépales verts, soudés en forme de coupe.

Au niveau anatomique, le péricarpe de cet agrume, appelé aussi écorce, est composé de deux couches superposées : la couche externe, également nommée « flavedo » (riche en flavonoïdes, pigments jaunes, du latin flaveo, « jaune »), est formée de l’épicarpe et du mésocarpe externe, et correspond au zeste ; la couche interne blanche et spongieuse, également nommée « albédo » (du latin albedo, « blancheur »), est le mésocarpe interne qui constitue la source la plus importante en pectines et en glucides. Selon la maturité du citron, la couleur du flavedo varie de vert à jaune vif. Il renferme de nombreuses glandes à huile essentielle à l’arôme très typé. Ces glandes, riches en terpènes, constituent une véritable barrière chimique contre les insectes et les microorganismes et permettent de protéger le fruit des attaques extérieures. L’écorce est formée de l’épicarpe et du mésocarpe.

L’endocarpe mince limite la pulpe charnue. Il émet vers l’intérieur des sacs ou vésicules à jus (ces sacs sont des poils endocarpiens, cellules fusiformes constituées d’une grande vacuole où s’accumulent eau, glucides et acide citrique) contenues dans 8 à 12 quartiers (ou segments) bien différenciés séparés par un septum, mince membrane formée à partir de l’épiderme interne des carpelles (cette paroi carpellaire contenant de la cellulose, de l’hémicellulose et des pectines délimite les segments correspondant aux loges carpellaires). Les graines de type pépin se forment dans les loges carpellaires à partir de deux rangs d’ovules placés sur les côtés de l’angle formé par les septa à leur confluence avec la columelle.

Un phénomène singulier peut parfois se manifester sur certains individus : la navelisation (de l’anglais navel, cette variété se caractérisant par la présence fréquente d’un second petit fruit qui fait penser à un nombril) qui est analogue à la superfétation chez l’homme. La fleur comporte plusieurs étages de carpelles, le second étage se formant au-dessus et à l’intérieur du premier et donnant naissance à un petit fruit plus ou moins avorté. Ce second fruit peut se former entièrement à l’intérieur du fruit principal ou, au contraire, être repoussé vers l’extérieur en donnant naissance à une protubérance plus ou moins accentuée.

Certains citronniers dits « variegata » produisent des citrons présentant des panachures durant la phase de mûrissement. Les fleurs et la chair des fruits sont roses.

Le citron vert est une variété de citron.

Les couleurs, arômes, saveurs, degré d’acidité ou sucre, la richesse en huile essentielle varient selon les variétés, les terroirs, les climats, la maturité, l’âge du citronnier et le type de porte-greffe, formant une palette de goûts insoupçonnée.

La diversité des citrons n’est pas reflétée par le catalogue des variétés inscrites. Il existe, du climat méditerranéen aux tropiques, de nombreux cultivars locaux résultant de la reproduction par semis. Ce sont notamment des citrons géants qui ne sont pas commercialisés car pauvres en jus.

Il existe actuellement sept IGP en Europe (six en Italie et une en France). Ce sont : Limone di Rocca Imperiale, Limone di Siracusa, Limone Interdonato Messina Jonica, Limone Costa d’Amalfi, Limone di Sorrento, Limone Femminello del Gargano et Citron de Menton.

La variété Malaga est un citron à jus doux au zeste aromatique qui se mange localement entier, au sel et à Pâques.

Ces cultivars sont souvent anciens, le citron étant cultivé depuis l’Empire romain, les Arabes andalous ont largement participé à la sélection. Les méthodes de culture sont parfois sophistiquées, les deux IGP de la côte amalfitaine sont ombragés pendant l’été.

Le Citron de Menton bénéficie d’une IGP depuis octobre 2015. Il s’agit d’une variété à petits fruits typique du golfe de Gênes, cultivée dans une zone protégée extrêmement septentrionale pour le citron.

La France consomme 130 000 tonnes de citrons par an soit environ 2,2 kg par personne et par an. La production française provenant des Alpes-Maritimes (dont 10 t à Menton où existe depuis 1928 la fête du Citron) et de Corse est très faible et ne représente qu’un peu plus de 1 % des citrons consommés, soit 1 700 tonnes. 80 % des volumes produits proviennent d’Espagne, d’Argentine (11 %) et de Turquie.

Le citron est transporté par navires ou conteneurs reefers à 10 °C. Après le chargement, la température peut être ajustée à -2 ou −3 °C pendant un laps de temps nécessaire pour tuer le chancre parasite du citron ou empêcher qu’il ne se développe dans la cargaison ou le conteneur, évitant ainsi leur perte par citrons chancrés.

Les citrons sont classés en calibres et en neuf catégories qualitatives dont trois pour la vente (Extra, I et II). Les calibres 4 (env. 125 g) et 5 (env. 100 g) sont les plus répandus.

Les citrons conventionnels font l’objet de traitements pré-récolte (pesticides, fongicides) et post-récolte : ils sont triés, lavés au savon alimentaire afin d’être débarrassés de la poussière qui les recouvre et d’une partie des insecticides qu’ils ont reçus pendant la période de croissance, séchés, puis recouverts d’une pellicule de cire (ce qui les rend plus brillants et évite leur déshydratation) et enfin à nouveau imprégnés avec des fongicides (orthophénylphénol, thiabendazole, imazalil) qui permettent à l’agrume de se conserver plus de 15 jours. Les recherches de variétés favorisant l’étalement de la période maturité n’empêchent pas le déverdissement artificiel des fruits avec de l’éthylène en chambre froide. Ce processus de maturation artificielle s’applique, selon les législations, sur les fruits suffisamment mûrs. Il uniformise l’évolution des agrumes provenant de lots différents et fournit un citron jaune conforme à l’attente du consommateur.

Depuis 2011, dans le cadre de sa législation sur les additifs alimentaires, le droit de l’Union européenne stipule que les colis d’agrumes les plus courants (oranges, citrons et mandarines mais pas les citrons verts, pomelos et pamplemousses) ont l’obligation de mentionner sur l’étiquetage les agents conservateurs et les autres substances chimiques utilisés en traitement post-récolte.

Les publicités concernant les bienfaits du citron peuvent contenir des allégations santé fausses, ambigües ou trompeuses. Ainsi, on prête au citron toutes sortes de vertus : fort en vitamine C, il gommerait toute fatigue, favoriserait la digestion, rendrait les dents blanches, serait diurétique. En plus de ses propriétés anti-infectieuses, antiseptiques et cicatrisantes, il réduirait la cellulite (aliment brûle-graisse), ralentirait le vieillissement et aiderait même à se protéger du cancer.

La plupart de ces allégations ne sont pas prouvées scientifiquement. Cependant, sa richesse en vitamine C favorise les cicatrisations. L’acide citrique du jus est antiseptique, d’où les gargarismes avec du jus coupé d’eau en cas de maux de gorge et l’ajout de quelques gouttes de jus de citron dans les fruits de mer consommés crus. Le citron frotté sur les dents, au lieu de les blanchir (éliminant les taches de thé, tabac), attaque l’émail sur lequel l’acidité répétée peut entraîner la déminéralisation des dents et créer des micropores suffisants pour laisser entrer les bactéries à l’origine de caries. Enfin, ce fruit reste intéressant pour la santé en raison de sa richesse en vitamine C, en calcium, phosphore et potassium dont l’assimilation est favorisée par l’acide citrique.

Le citron peut même avoir des effets néfastes importants. Le citron, comme tous les agrumes, est riche en furanocoumarines (psoralène, bergaptène surtout présents dans la pulpe, ces composants étant donc plus concentrés dans les jus de fruits frais que dans les jus de fruit pasteurisés) qui peuvent entraîner une photosensibilisation. Une consommation élevée d’agrumes augmente de 30 % le risque de mélanome. Ainsi, la consommation fréquente de jus de fruits frais permettrait de ralentir la progression de certains cancers mais favoriserait celui de la peau pour les personnes qui ne se protègent pas du soleil.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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