Le château de Malmaison (Hauts-de-Seine).

Le château de Malmaison est situé dans la commune de Rueil-Malmaison dans le département des Hauts-de-Seine et la région Île-de-France.

Le fief de La Malmaison est identifié depuis le Moyen Âge. Un aveu de 1376 révèle l’existence d’un manoir, avec cour, basse-cour, terres et vignes.

En 1390, Guillaume Goudet, marchand à Paris et sergent d’armes, achète le domaine qui va rester dans sa descendance jusqu’en 1763.

Au XVe siècle, La Malmaison se transmet à Agnès Goudet, épouse de Jean Dubois, notaire au châtelet de Paris. Leur fille, Marie Dubois épouse Jean Dauvergne, maître des bouchers de la grande boucherie de Paris. Viennent ensuite leur fils, Hugues Dauvergne, puis le fils de celui-ci, Claude Dauvergne, mort vers 1561.

La fille de ce dernier, Marie Dauvergne, épouse Jean Perrot et La Malmaison appartient en 1563 à leur petit-fils, Claude Perrot, Président des enquêtes au Parlement de Châlons.

Château de Malmaison, carte maximum, 10/04/1976.

À Claude Perrot, succède en 1597 comme seigneur de La Malmaison, son fils, Christophe Perrot, conseiller au Parlement de Paris.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, Christophe Perrot entreprend la construction d’une nouvelle demeure à La Malmaison, composée d’un corps de logis à deux niveaux, orienté Est-Ouest, flanqué au sud d’un pavillon plus élevé. À son extrémité nord, une basse-cour est entourée de dépendances.

À Christophe Perrot, succède en 1641 son fils, Charles Perrot, mort en 1685, puis la fille de celui-ci, Madeleine Perrot, mariée en 1670 avec Jacques Honoré Barentin, conseiller au Parlement de Normandie, puis à celui de Paris, puis Président au Grand-conseil.

En 1686, Jacques-Honoré Barentin fait construire le pavillon nord du château, prolongé par une petite aile au toit mansardé, aile qui reçoit son pendant à l’extrémité sud.

Jacques Honoré Barentin meurt en 1689 et sa veuve en 1713. Leurs descendants, titulaires de grandes charges en province, sont éloignés de La Malmaison, qui est alors louée.

Château de Malmaison, essais de couleurs.

Gérard Michel, sieur de La Jonchère et son épouse habitent alors La Malmaison, dont ils font réaménager l’intérieur et redessiner les jardins. Vers 1750, leur succèdent Guillaume Pierre Tavernier de Boulongne, puis, une dizaine d’années plus tard, Jacques Verdeilhan, fermier général.

En 1763, les Barentin se défont de La Malmaison en faveur d’Henri d’Aguesseau, conseiller d’état, fils aîné du chancelier d’Aguesseau.

Henri d’Aguesseau meurt en 1764 et, en 1771, sa veuve revend La Malmaison au banquier Jacques-Jean Le Couteulx du Molay.

Avec son épouse, Sophie Le Couteulx de La Noraye, Jacques Jean Le Couteulx du Molay, fait redessiner les jardins de La Malmaison en partie à l’anglaise, et remeubler les appartements.

Pendant la période pré-révolutionnaire, tous deux reçoivent à La Malmaison une société choisie, avec notamment l’abbé Delille, Élisabeth Vigée Le Brun, qui peint le portrait de Sophie Le Couteulx, Choderlos de Laclos, le baron Grimm, Bernardin de Saint Pierre, l’abbé Morellet, Condorcet, l’abbé Sieyès…

Le château entre dans l’histoire de France pendant le Directoire, lorsque Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon Bonaparte, l’achète, le 21 avril 1799, pour la somme de 325 000 francs de l’époque, à Le Couteulx du Molay, sur les conseils de Jean Chanorier. C’est Ouvrard qui consent à Joséphine des prêts pour cet achat.

Bonaparte va le reprendre à son compte après le coup d’État de Brumaire, probablement avec des fonds provenant de la première campagne d’Italie.

L’acquisition porte sur le château, ses dépendances et le domaine attenant, qui s’étend sur quelque 260 hectares.

Napoléon Ier demande à ses architectes, Percier et Fontaine, de rénover et redécorer la bâtisse au goût du jour. À cette occasion, Pierre Fontaine conçoit un grand projet de reconstruction du château, ambition qui sera freinée par l’Empereur, préférant une simple rénovation.

Le château sera même le cœur du gouvernement français (avec les Tuileries) pendant le Consulat et Napoléon y séjournera régulièrement jusqu’en 1804 avant de choisir le château de Saint-Cloud, plus digne de son nouveau rang. Il y viendra encore jusqu’à son divorce d’avec Joséphine, en 1809. Joséphine reçoit alors une pension de 2 millions de livres par an, et La Malmaison en toute propriété.

Chambre à coucher de Joséphine, collector de 4 timbres personnalisés.

Dès lors, le château devient la demeure principale de Joséphine. Après son divorce, elle y mène une vie désœuvrée sans Bonaparte, qui lui rend visite régulièrement. Elle y reçoit le tsar Alexandre Ier de Russie, le 28 mai 1814, la veille de sa mort. Elle est inhumée dans l’église Saint Pierre Saint Paul de Rueil-Malmaison.

Napoléon Ier revient à La Malmaison une dernière fois, après Waterloo et sa seconde abdication, entre le 25 et le 29 juin 1815.

Château de Malmaison, entier postal.

Le fils de Joséphine, le prince Eugène de Beauharnais, en hérite, et sa veuve le vend en 1828 au banquier suédois Jonas-Philip Hagerman, l’un des fondateurs du quartier de l’Europe à Paris.

En 1842, la reine Marie-Christine d’Espagne, veuve du roi Ferdinand VII et remariée avec le duc de Riansarès, l’acquiert et en fait sa résidence.

En 1861, elle revend le domaine à l’empereur Napoléon III, qui le remeuble.

Après la guerre de 1870, où l’armée prussienne saccage l’intérieur, une caserne est installée dans le château, propriété de l’État français.

En 1877, l’État vend le domaine à un marchand de biens qui lotit la majeure partie du parc.

Le château connaît alors successivement trois propriétaires, avant d’être acheté en 1895 par la famille Suchet d’Albuféra, qui le revend en 1896, avec un parc réduit à 6 hectares, à un riche mécène Daniel Iffla, dit Osiris.

L’intention d’Osiris est de rendre à la Malmaison sa splendeur, le château ayant souffert notamment de son occupation par l’armée prussienne. Il choisit pour cela l’architecte Pierre Humbert, célèbre dans toute l’Europe pour ses brillantes restaurations. Ce dernier parvient, au terme de longs travaux, à rendre à la demeure son aspect d’origine.

En 1904, trois ans avant sa mort, Osiris lègue la Malmaison avec la « collection napoléonienne » qu’il a constituée, à l’État français.

Le château de La Malmaison est un musée depuis 1905 et fait partie de la Réunion des musées nationaux, présentant le château en son état restitué sous le Consulat et le Premier Empire. C’est un des rares lieux en France à présenter un ensemble homogène de mobilier du Consulat.

À voir en particulier la salle du Conseil, en forme de tente militaire, et la bibliothèque.

Le rond-point du pavillon des Guides fait l’objet d’une inscription depuis le 11 juillet 1942 alors que le domaine de la Malmaison, comprenant le château de la Malmaison avec son parc ainsi que toutes les autres constructions qu’il renferme et sa grille d’entrée, parc du château de Bois-Préau et jardin de la villa des Œillets, font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 décembre 1991.

Le château de Malmaison a reçu en 2010, selon l’Office du Tourisme du département des Hauts-de-Seine, 67 058 visiteurs. C’est le troisième site le plus visité du département derrière le musée Albert-Kahn et l’Arboretum de la Vallée-aux-Loups.

Voir aussi cette vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=qB8hSEhnAbs

Sources : Wikipédia, YouTube.