Le château de Langeais (Indre-et-Loire).

Le château de Langeais, reconstruit par Louis XI en 1465, se dresse dans la commune du même nom dans le département d’Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire, en France. Il a remplacé un premier château fort édifié à la fin du Xe siècle par Foulques Nerra.

Au titre des monuments historiques, le château fait l’objet d’un classement par arrêté du 13 mars 1922 ; la partie du parc du château autour des ruines jusqu’au pont fait l’objet d’un classement par arrêté du 26 mai 1942.

Le château est précédé par un castrum disposant d’un donjon construit en bois et associé à un domicilium. Cet ouvrage fortifié est bâti sous l’impulsion de Foulques Nerra, comte d’Anjou en 994.

Sous la domination de la dynastie anglaise des Plantagenêt, le château est agrandi par le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, comte du Maine et d’Anjou de 1189 à 1199. Philippe Auguste le reconquiert en 1206, puis il est détruit par les Anglais lors de la guerre de Cent Ans. Du bâtiment de cette époque subsiste une façade de la tour principale, appelée « donjon de Foulques Nerra ».

Château de Langeais, carte maximum, 4/05/1968.

En 1465, Louis XI ordonne la reconstruction du château, en contrebas des vestiges de l’ancien édifice ; les travaux sont menés sous la direction de Jean Bourré, trésorier de France et ami du roi, et Jean Briçonnet. Le nouveau château de Langeais est achevé en 1469.

L’événement le plus marquant de la vie du château est le mariage royal de Charles VIII avec Anne de Bretagne, célébré le 6 décembre 1491 à 7 heures du matin. La jeune duchesse n’avait alors que 14 ans et son mariage signe la fin de l’indépendance du duché de Bretagne.

Jusqu’au règne de Louis XIII, le domaine de Langeais reste la propriété de la couronne de France, qui le donne parfois à titre d’indemnisation ou de récompense. Il appartient ensuite à différentes familles.

Pillé et laissé à l’abandon à la Révolution et au début du XIXe siècle, les bâtiments furent remis en état à partir de 1833, puis en avril 1839 par Christophe Baron, avoué à Paris qui avait acquis le château pour 35 000 francs de la famille Moisant qui le possédait depuis son achat en 1797 par Charles-François Moisant au duc de Luynes pour 170 000 francs.

Casimir Boisleve, maire depuis 1830, rêve d’une nouvelle mairie. En 1838, il a exposé au conseil municipal son projet d’acquisition du château qui est en vente depuis le décès de Mme Moisant, dernière propriétaire : « (…) Déjà plusieurs spéculateurs se sont présentés pour l’acheter et le démolir afin d’en vendre les matériaux (…) » Mais la dépense est importante et, malgré les efforts de M. Boisleve, le château trouve preneur en la personne de M. Baron en avril 1839. Le fleuron de Langeais est en piteux état. La municipalité, locataire partiel, a transformé la grande salle du bas en écurie pour les chevaux des gendarmes. Une autre partie est affectée à l’auditoire de la justice de paix et à la prison cantonale. Les voisins occupent à leur guise caves et communs. Le parc est divisé en une soixantaine de parcelles consacrées aux arbres fruitiers et à la vigne.

Les spéculateurs évoqués par le maire en 1838 sont probablement le syndicat de démolisseurs-récupérateurs de biens connus sous l’appellation de « Bande Noire », dont l’orléanais Pilté-Grenet, auteurs de la démolition quasi complète et de la vente comme matériaux de construction des châteaux poitevins de Richelieu et de Bonnivet.

« M. Baron s’est plu à faire restaurer cette ancienne demeure seigneuriale avec une entente parfaite de l’architecture d’une imposante simplicité (…) il ne s’est pas contenté de restaurer avec un goût vraiment artistique (..) Émule du bon Du Sommerard, il a formé une sorte de musée ».

Trente ans plus tard, le fils Baron, lourdement endetté, vendit l’importante collection paternelle en 822 articles numérotés.

Deux ans auparavant, Mme Baron avait donné au musée des Beaux-Arts de Tours une grande réplique en bronze — fondue en 1839 sur les moules originaux — de la Diane Chasseresse de Houdon, une des plus célèbres sculptures du XVIIIe siècle et maintes fois reproduite.

À la mort du fils Baron, le château fut acquis le 28 juillet 1886 par le banquier et homme d’affaires mulhousien Jacques Siegfried, oncle d’André Siegfried, qui pendant 20 ans le restaure et le remeuble avant de le donner à l’Institut de France le 22 mars 1904 (acte Colin-Langeais) — avec réserve d’usufruit pour ses héritiers.

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Sources : Wikipédia, YouTube.