Le charançon, insecte redoutable ravageur des végétaux.

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On appelle charançon un ensemble d’insectes coléoptères ravageurs  appartenant majoritairement à la famille des Curculionidae. Ils s’en prennent essentiellement aux céréales mais pas uniquement puisque le nom vernaculaire peut être suivi du végétal attaqué : charançon du blé (Sitophilus granarius), charançon du riz (Sitophilus oryzae), charançon du pois ou bruche du pois (Bruchus pisorum), charançon de la noisette ou balanin (Curculio nucum), charançon du bananier (Cosmopolites sordidus), charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus), etc.


Le charançon est un coléoptère dont la taille tourne autour de quelques millimètres (2 à 4 mm) pour ceux que nous pouvons croiser le plus  fréquemment. Certaines espèces parmi les quelques dizaines de milliers existantes dans le monde peuvent atteindre plusieurs centimètres.

De couleur noire ou brune, en général, le charançon a 3 paires de pattes attachées au thorax qui comporte aussi une paire d’élytres soudées qui forment une coque protectrice et une paire d’ailes membraneuses bien que le charançon ne vole pas. Sa tête porte deux antennes, deux yeux et un rostre, sorte de trompe rigide en prolongement de la tête. Il lui arrive de rabattre ses antennes sur le rostre pour pouvoir mieux creuser en profondeur dans les graines, les plantes ou le bois notamment.

Les charançons se nourrissent de matières végétales qui varie selon leur nature : pollen et nectar des fleurs, bourgeons ou feuilles pour les arbres, intérieur du grain bien sûr…

La reproduction du charançon passe par 4 stades. Après l’accouplement, la femelle fait un trou dans la noisette, le grain de blé, le pois chiche et y pond son œuf qu’elle enfonce avec son rostre. Lorsque la larve éclôt, elle va se nourrir durant 1 mois environ avec ce dont elle dispose à l’intérieur du grain. Vidé, le pois ou le grain va tomber au sol ce qui permettre à la larve d’être enterrée, passant plusieurs années ainsi au stade de nymphe. Lorsque l’ultime stade est atteint, celui de l’adulte, il sort hors de terre et le cycle reprend. Sa durée de vie est alors de 2 à 4 mois en fonction des conditions de température notamment.

L’infestation de charançons concerne les producteurs de céréales, de pois chiches, de noisettes et autres productions, mais elle peut également toucher les particuliers dans les cuisines où sont stockés les paquets d’épicerie sèche (céréales, riz…) qui seront protégés en étant dans des bocaux hermétiques.

Si vous constatez l’existence de charançons dans un paquet de céréales ou de légumineuses, mettez-le dans un sac poubelle et jetez-le. Nettoyez le placard. Malheureusement, tant que les insectes adultes ne sont pas sortis, il est très difficile de vérifier leur présence ou non.

Les charançons n’aiment pas le froid et ils mourront dès que la température descendra sous les 10°C. En cas de doute, mettez vos paquets de céréales au congélateur quelques jours.

Ils n’apprécient pas non plus le chaud : vous pouvez faire cuire des mogettes de Vendée par exemple, et si vous voyez des petites bestioles noires remonter à la surface, sortez-les avec l’écume. Sachez que les charançons ne sont absolument pas toxiques.

Surveillez vos fleurs et cultures susceptibles d’être attaquées par les charançons (rhododendron, aster, géranium, heuchère, primevère, clématite, troène, lilas, treille, sedum, lilas, conifères, pins…) : si l’infestation est faible, secouez la plante sur un sac poubelle bien étalé au sol afin de les récupérer et de les jeter. Mais si l’infestation est de plus grande ampleur, la lutte contre les charançons n’est pas du tout évidente ni simple. Selon les espèces de charançons, des traitements par nématodes peuvent fonctionner ou à base de pyrèthre.

Puisque toutes les denrées dans lesquelles le charançon peut se trouver sont alimentaires, n’utilisez pas d’insecticides chimiques pour les tuer, car vous risquez de vous empoisonner. Après la Seconde Guerre mondiale, les pesticides apparaissent comme des sauveurs sauf que DDT, chlordécone et autres pesticides aujourd’hui interdits ont entraîné de graves problèmes environnementaux et une résistance accrue des ravageurs.

Source : Le Monde.

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