Le chanvre.

Le Chanvre industriel, textile ou agricole (Cannabis sativa subsp. sativa), est une sous-espèce de plantes de l’espèce Cannabis sativa, famille des Cannabacées. Le terme « chanvre » désigne aussi, par métonymie, la fibre textile tirée de cette plante.

C’est une plante annuelle cultivée, sélectionnée pour la taille de sa tige et sa faible teneur en THC ou autres cannabinoïdes à partir de l’espèce que les botanistes nomment le Chanvre cultivé (Cannabis sativa L.). Il est parfois appelé localement « chènevis », comme le nom de la graine de chanvre. Bien que désignant la même espèce botanique, le terme chanvre est désormais utilisé de préférence pour désigner la plante industrielle et sa fibre végétale, tandis que Cannabis est le nom scientifique du genre utilisé aussi pour désigner la forme psychotrope, utilisée comme drogue ou dans un but médical.

Le chanvre fut très largement utilisé par le passé et il côtoie l’être humain depuis le Néolithique. Il a toutefois peu à peu été interdit ou fortement réglementé au cours du XXe siècle en raison de ses propriétés psychotropes.

Le chanvre industriel connaît de multiples utilisations, telles les tissus, la construction, les cosmétiques, l’isolation phonique et thermique, la fabrication d’huiles, de cordages, de litières, l’utilisation sous forme de combustibles, en papeterie, pour l’alimentation humaine, l’alimentation animale, comme biocarburants, pour des usages médicamenteux, pour un usage récréatif ou comme matériaux composites en association avec des matières plastiques. La filière chanvre trouve un regain d’intérêt avec l’augmentation du prix du pétrole et la prise de conscience  environnementale. Les pays européens et les collectivités locales de ces pays tentent ainsi de favoriser à nouveau la culture du chanvre. Sa culture dans le monde est diversement autorisée selon les pays.


Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l’homme, au néolithique, probablement en Asie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents. Ses fibres servaient à confectionner des vêtements en Chine 600 ans av. J.-C., en Europe au Moyen Âge. Les vêtements royaux occidentaux étaient souvent constitués de mélanges de chanvre et de lin. La première Bible imprimée par Gutenberg l’aurait été sur papier de chanvre. Le papier de chanvre est utilisé jusqu’au XIXe siècle. Au début du XXe siècle, en Europe, les fibres de chanvre furent remplacées par le coton, originaire des États-Unis. Plus récemment, ces fibres résistantes et à portée de main, ont servi à fabriquer des vêtements militaires lors des deux guerres mondiales. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles furent remplacées par des fibres synthétiques, au tissage plus régulier. Les fibres ont longtemps été utilisées pour fabriquer les billets de banque avant d’être remplacées par de l’ortie. Elles sont également utilisées pour les cordes et cordages, et ont été utilisées pendant longtemps pour les voilures des bateaux.

Le chanvre était également considéré comme une plante magique dite hypocrite ; il était utilisé dans les rituels funéraires : la fumée de l’herbe séchée et brûlée sur des pierres ardentes en présence du défunt était censée déconnecter du réel et permettre de parler aux esprits.

Les analyses génétiques faites en 2018 permettent de distinguer trois sous-espèces de Cannabis sativa : le Chanvre industriel (Cannabis sativa subsp. sativa) qui a une utilisation en tant que « chanvre », le Chanvre indien (Cannabis sativa subsp. indica ) plus connu pour ses effets psychotropes et le Chanvre sauvage (Cannabis sativa subsp. ruderalis).

Toutefois, les plants de chanvre ont été tellement sélectionnés et hybridés par l’Humain depuis qu’il les cultive, avec l’obtention de multiples cultivars dont l’origine est difficilement traçable, que définir des limites aussi nettes entre les groupes semble devenu particulièrement compliqué. Cette classification est donc sujette à révision.

Les fibres les plus travaillées sont issues de la partie périphérique de la tige. Les fibres de la chènevotte, tige centrale dépourvue de son écorce, ont une grande capacité d’absorption.

Ces fibres sont utilisées en plomberie pour faire des joints. Elles sont connues sous le nom de filasse.

Avant de pouvoir être tissé, le chanvre devait subir toute une préparation : le rouissage, le broyage, le teillage et le peignage.

Une fois récolté, il était roui, séjournant dans l’eau une dizaine de jours pour que les fibres se détachent. Ensuite, on le broyait sous la « broie » et on le passait au séran qui séparait ce qui pourra être filé au rouet et l’étoupe qui ne pourra pas l’être.

Au XVIIIe siècle, ce travail préliminaire du chanvre était effectué par les agriculteurs qui trouvaient là une source de revenu supplémentaire. C’était surtout les femmes qui filaient.

Il faut différencier cette production familiale de l’activité des tisserands. Bon nombre d’entre eux recevaient le fil d’un marchand-lissier qui récupérait ensuite la toile de chanvre pour la vendre en France et à l’étranger, ramenant en échange épices ou produits divers. Actuellement, le défibrage du chanvre est mécanisé.

Les savoir-faire du chanvre textile est une pratique inscrite à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2020.

Les fibres de chanvre servent à faire des cordes naturelles. En 1661, Colbert fait construire la Corderie royale de Rochefort pour pouvoir fabriquer en France les lourds cordages des navires. La partie centrale du bâtiment permettait de confectionner des cordages de chanvre d’une encablure de long, soit près de 200 m. Leur diamètre pouvait dépasser 20 cm.

Une corde de chanvre de 12 mm de diamètre a une charge de rupture d’environ 1 100 kg. Cette fibre permet aussi de confectionner tout simplement de la ficelle.

Le chanvre est ou a été utilisé dans la fabrication de divers papiers. Le chanvre est utilisé notamment dans les billets de banque, le papier bible et le papier à cigarette.

La chènevotte sert à la fabrication de litières absorbantes pour animaux. Au potager, séchée et concassée, elle constitue un paillis qui a la réputation de présenter l’avantage de bloquer efficacement les limaces.

On peut fabriquer des murs isolants ou des dalles isolantes en béton de chanvre (mélange de chaux et de chènevotte : associé à la chaux depuis le Néolithique pour la réalisation du meilleur des parpaings d’isolations connu jusqu’à la découverte des aérogels). Le béton de chanvre est aussi utilisé en isolation soit extérieure soit intérieure de bâtiments existants. Ce matériau permet une bonne « respiration » des murs existants grâce à sa très bonne perspirance, capacité à réguler la vapeur d’eau. La laine de chanvre est aussi un très bon isolant thermique, concurrentiel des laines minérales (laine de roche, de verre ou de laitier) parce qu’elle ne pose pas de problème sanitaire (l’amiante et certaines laines minérales sont cancérigènes parce que constituées de fibres extrêmement petites, capables de pénétrer très loin dans les bronches). Des productions de blocs de chanvre se développent en Isère et en Champagne-Ardenne (première région productrice européenne), notamment.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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