Le CERN, accélérateur européen de particules.

Un accélérateur de particules est un instrument qui utilise des champs électriques ou magnétiques pour amener des particules chargées électriquement à des vitesses élevées. En d’autres termes, il communique de l’énergie aux particules. On en distingue deux grandes catégories : les accélérateurs linéaires et les accélérateurs circulaires.

En 2004, il y avait plus de 15 000 accélérateurs dans le monde. Une centaine seulement sont de très grosses installations, nationales ou supranationales. Les machines électrostatiques de type industriel composent plus de 80 % du parc mondial des accélérateurs industriels d’électrons. De très nombreux petits accélérateurs linéaires sont utilisés en médecine (radiothérapie anti-tumorale).

CERN, carte maximum, Prevessin, 22/10/1976.

En 1919, le physicien Ernest Rutherford (1871-1938) transforma des atomes d’azote en isotopes d’atome d’oxygène en les bombardant avec des particules alpha engendrées par un isotope radioactif naturel3. Mais l’étude de l’atome et surtout de son noyau nécessite de très hautes énergies. Les particules provenant des radio-éléments naturels sont trop peu nombreuses et peu énergétiques pour pénétrer la barrière de potentiel du noyau des éléments les plus lourds. Le potentiel à la surface nucléaire croît d’un million de volts pour l’hydrogène ordinaire à 16 millions pour l’uranium. Les astroparticules (rayons cosmiques) ont permis des

découvertes majeures mais leur énergie est très variable et il faut aller les chercher en altitude où elles sont moins rares et plus énergétiques. Dans les années 1920, il apparaît évident qu’une étude plus approfondie de la structure de la matière allait nécessiter des faisceaux plus énergétiques et plus contrôlés de particules. La source des particules chargées était variée. Les décharges dans les gaz produisent des ions, alors que pour les électrons, il était possible d’utiliser l’émission par un fil chauffé ou d’autres systèmes. L’énergie (E) d’une particule dans un champ électrique correspond au produit de sa charge (q) multiplié par la tension (U) du champ : E = q.U. Ainsi, une première solution possible était essentiellement d’accélérer les particules dans un tube à vide soumis à une très haute tension. La course au million de volts avait commencé. Plusieurs systèmes furent proposés.

En Angleterre, John Cockcroft et Ernest Walton, qui, en 1932, accomplirent la première désintégration réussie du noyau par des particules électriquement accélérées, utilisèrent un multiplicateur de tension4 à l’aide d’un montage compliqué de redresseurs et de condensateurs (montage Greinacher, 1919). L’une des meilleures idées fut développée par Robert Van de Graaff, qui choisit de développer une machine à partir de l’antique électrostatique. Finalement, les autres (tels que Ernest Orlando Lawrence avec son cyclotron) choisirent une voie complètement différente : renonçant à obtenir d’un coup les 10 ou 20 MeV nécessaires pour pénétrer tous les noyaux, Ernest Lawrence pensa atteindre ces énergies par des impulsions électriques alternatives successives. Des impulsions périodiques supposent le maintien d’un certain synchronisme avec la particule accélérée qui décrit naturellement une ligne droite à une très grande vitesse. En employant un puissant électroaimant dans l’entrefer duquel les particules sont confinées par le champ magnétique lui-même, Ernest Lawrence a résolu simultanément les deux problèmes.

Les principaux composants nécessaires pour accélérer les particules sont les champs électriques et magnétiques et un vide de bonne qualité5 ; les champs électriques et magnétiques sont utilisés pour accélérer et diriger les particules et le vide poussé permet que les particules accélérées ne soient pas ralenties à la suite de collisions avec d’autres particules présentes dans le tube cylindrique au sein duquel circule le faisceau.

La classification des accélérateurs de particules peut suivre l’historique des technologies employées : par exemple, l’accélérateur électrostatique, les machines « tandem », les accélérateurs linéaires à hyperfréquences, les cyclotrons (dont le cyclotron isochrone et le bétatron), les synchrotrons (dont le synchrocyclotron, les synchrotrons à protons, à électrons), les anneaux des collisions (anneaux électron-positron, anneaux de collision à protons). Chaque machine peut être associée aux découvertes historiques qu’elles ont permises.

Les accélérateurs peuvent être classés selon l’énergie :

  • basses énergies : de 10 à 100 MeV ;
  • moyenne énergies : de 100 à 1 000 MeV ;
  • hautes énergies : plus de 1 GeV et au-delà du TeV (Tera électronvolt=1012 TeV).

D’autres classifications sont possibles selon les applications de l’accélérateur : industrie, médecine, recherche fondamentale, exploration et compréhension des composants élémentaires de la matière, de l’énergie et de l’espace et du temps.

Ces très grandes machines des XXe et XXIe siècles peuvent être classées selon la géométrie des trajectoires de l’accélération : linéaire ou circulaire. Le caractère fondamental de nombreux accélérateurs modernes est la présence d’un champ magnétique enroulant les trajectoires sous forme de cercles ou de spirales. On peut les appeler « circulaires ». D’autres accélèrent en ligne droite, on les appelle « rectilignes ou linéaires ».

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Sources : Wikipédia, YouTube.