Le cèdre.

Les cèdres (Cedrus) constituent un genre de conifères de la famille des Pinacées, originaire du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et de l’Himalaya, acclimaté en Europe, comprenant des espèces d’arbres majestueux, à bois odorant, à cime conique ou étalée, très utilisées pour l’ornementation des parcs. Les branches de cette essence sont étalées horizontalement et en plans superposés.

Le mot « cèdre » vient du latin cedrus, issu lui-même du grec, qui désignait aussi bien le genévrier cade.

Le cèdre (Cedrus libani) est l’arbre symbole du Liban et sa silhouette figure sur le drapeau de ce pays.

Le Maroc possède la principale cédraie (Cedrus atlantica) du bassin méditerranéen, sur 134 000 hectares.

En Guyane française, le terme « cèdre » recouvre un sens botanique très différent, tandis qu’au Canada, ce mot désigne souvent les thuyas.


Les cèdres sont de grands arbres, de 25 à 50 m de haut, dont la cime aiguë dans le jeune âge prend une forme tabulaire caractéristique à partir de 30 ans. Les branches sont très étalées à l’horizontale.

Les « feuilles » sont des aiguilles persistantes, courtes (2 à 4 cm), un peu piquantes, mais plus longues (3 à 6 cm) et plus souples chez le cèdre déodar ; elles sont réunies en rosettes sur des rameaux courts.

Les cônes femelles, ovoïdes oblongs, de 6 à 11 cm de long sur 4 à 6 cm de diamètre, sont dressés et les écailles minces se détachent avant la chute du cône. Les graines triangulaires sont ailées.

Les cèdres peuvent vivre plus de 2 000 ans ; cependant le plus ancien actuellement est âgé d’environ 1 254 ans.

Ils sont reconnus pour leur croissance rapide.

Les espèces de cèdre sont les suivantes :

  • Cèdre du Liban, Cedrus libani cirque. Rich. ;
  • Cèdre de l’Atlas, Cedrus atlantica (Endl.) G. Manetti ex Carrière ;
  • Cèdre de Chypre, Cedrus brevifolia (Hook. f.) A. Henry, 1908 ;
  • Cèdre de l’Himalaya ou cèdre déodar, Cedrus deodara (Roxb. ex D. Don) G. Don.

Les cèdres servent de plante-hôte à certaines espèces de chenilles, par exemple Thaumetopoea spp. et Agrotis segetum (sur Cedrus deodara).

Les cèdres ont été introduits en Europe où ils sont largement utilisés comme arbres d’ornement dans les parcs publics et les jardins. Il en existe de nombreuses variétés horticoles.

Une des variétés les plus connues est le « cèdre bleu », Cedrus atlantica ‘Glauca’, qui existe aussi en forme d’arbre pleureur, Cedrus atlantica ‘Glauca pendula’.

Le cèdre de l’Atlas a été très employé au XIXe siècle, vers 1860, pour reboiser les pentes dénudées du mont Ventoux, du petit Luberon dans le sud du Vaucluse, constituant la plus grande forêt de cèdres d’Europe occidentale à la suite d’un pari entre deux ingénieurs forestiers en 1863 ; la cédraie s’y développe sur 500 hectares à 700 m d’altitude, du mont Aigoual, et des Pyrénées. Il constitue désormais, entre 800 et 1 000 m d’altitude, des peuplements remarquables qui se régénèrent abondamment.

Dans les années 1990, environ 20 000 hectares de cèdres ont été replantés dans le Sud de la France.

À ce sujet, il faut citer l’utilisation du bois de cèdre du Liban pour la construction du premier Temple de Jérusalem par Salomon vers 976 av. J.-C. Ce bois a le mérite, outre son odeur particulière, d’éloigner les insectes et les vers. Le cèdre, erez en hébreu, est l’arbre le plus souvent cité dans la Bible.

C’est cependant un bois assez cassant, ce qui limite son emploi pour les charpentes. Ses propriétés d’imputrescibilité le faisaient employer aussi pour la construction navale et la fabrication de sarcophages.

Le bois précieux du cèdre du Liban sert aux artisans pour la confection de boîtes à bijoux, de coffrets…

Il ne faut pas confondre le bois de cèdre avec le bois d’appellation commerciale red cedar, qui est du thuya géant de Californie, utilisé essentiellement en recouvrement pour les murs extérieur (Bevel-siding) ou les toitures sous forme de tuiles (bardeaux).

Les cônes produits par le cèdre du Liban ont une forme très typée de petit tonneau ovoïde. Très décoratifs, il n’est pourtant pas facile de les faire sécher sans qu’ils se désagrègent, perdant toutes les écailles, il ne reste alors souvent qu’un petit bâton central. Il existe cependant une astuce pour les garder entiers : les ramasser encore verts, les faire se déshydrater dans un congélateur pendant au moins 6 mois et ensuite les tremper dans un mélange de colle blanche et d’eau (50 %) et les laisser sécher.

Le cèdre est réputé pour la construction des embauchoirs, pour ses propriétés d’absorption et son parfum afin de limiter les mauvaises odeurs.

L’huile essentielle aromatique du cèdre de l’Atlas a des propriétés antifongique, antiseptique, cicatrisante, astringente et décongestionnante pour les voies respiratoires. L’huile essentielle de cèdre de l’Atlas possède également la propriété de régénération cutanée.

Elle contient2 des sesquiterpènes : béta-himachalène (48,03 %), alpha-himachalène (16,80 %), gamma-himachalène (10,24 %), ar-himachalène (0,50 %), delta-cadinène (1,67 %), alpha-cédrène (0,90 %), alpha-calacorène (0,68 %), (E)-alpha-bisabolène (0,59 %) et des cétones sesquiterpéniques : (E)-alpha-atlantone (2,97 %), (Z)-gamma-atlantone (0,83 %), (E)-gamma-atlantone (2,43 %), (Z)-alpha-atlantone (0,68 %). Elle ne doit pas être appliquée pure (risque d’irritation de la peau) ni chez la femme enceinte ni chez le jeune enfant, ni chez l’épileptique, ni à fortes doses (Cf. action abortive et neurotoxique sur le long terme).

On la dit aussi relaxante, drainante, lymphotonique et diurétique, lipolytique (élimination des graisses). Elle contribuerait à la qualité du réseau artériel et du cuir chevelu (antipelliculaire, comme l’huile de cade). Elle éloigne les moustiques et mites.

Il ne faut pas la confondre avec l’huile de cèdre (en) utilisée pour l’observation microscopique, qui est tirée du genévrier de Virginie, parfois appelé « cèdre de Virginie ».

Chez les Égyptiens anciens, l’essence de cèdre et sa résine entraient dans les préparations servant à embaumer les momies.

Encore aujourd’hui, cette propriété naturelle est mise à profit pour réaliser en bois de cèdre des cintres et des boules à suspendre dans les armoires. Les substances aromatiques qui se dégagent sont un excellent répulsif contre les mites.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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