Le billard.

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Le billard est un jeu d’adresse à un ou plusieurs joueurs qui se pratique sur une table, recouverte d’un tissu (souvent vert ou bleu) et bordée de bandes, sur laquelle on fait rouler des billes que l’on frappe à l’aide d’une queue.


En France, les premières tables de billard seraient apparues à cause du climat. Les nobles adeptes du croquet voulant jouer quel que soit le temps auraient introduit une version du jeu adaptée à l’intérieur des bâtiments, et par la suite développé une version sur table en poussant les billes non plus avec la tête des cannes de croquet, mais avec l’extrémité du manche. Le mot « billard » est attesté en français dès le XIVe siècle, il dérive de « bille » (dans le sens de « pièce de bois », « partie d’un tronc », mot d’origine gauloise) et il est d’abord employé pour désigner « un bâton recourbé pour pousser les boules ». Les sens modernes (« jeu », « table », puis « maison où se tient le jeu ») se développent à partir du XVIe siècle.

Billard, carte maximum, Belgique, 1982.

Une interprétation fantaisiste attribue le nom du billard à un tailleur anglais vivant à Londres en 1560, prénommé Bill, et qui avait pour habitude de jouer avec les trois billes qui composaient son enseigne en les poussant sur son comptoir à l’aide de son mètre de couturier. D’où le nom donné au jeu : Bill’s yard (littéralement : « le mètre de Bill »). Cette anecdote, rapportée par un journaliste dans L’Intermédiaire des chercheurs et des curieux sous le titre d’Histoire du billard, a été rapidement démontée car le jeu existait déjà depuis trois siècles et les tables étaient apparues en 1469.

En France, le jeu était pratiqué au début à même le sol, comme une variété de croquet avec des arceaux.

En Angleterre, en Italie et en Espagne, il y avait des règles à peu près identiques et exigeait l’emploi de boules de bois ou billes de 10 cm de diamètre, manipulées à l’aide d’un bâton recourbé disposant d’une masse appelé baliyard en Angleterre, velorto en Espagne, biglia en Italie et lihard en France. Au travers du bâton, le joueur faisait glisser la masse pour percuter la bille, malgré les difficultés occasionnées lorsque la bille était trop proche de la bande. Cela dura environ deux siècles, puis le billard se joua sur des tables en conservant la plupart de ses principes antérieurs.

Au cours du xve siècle, le premier modèle de table connu est attribué au maître ébéniste Henri de Vigne qui l’aurait conçu et réalisé en 1469 sur commande du roi Louis XI pour sa résidence du château de la Bastille. Ses dimensions étaient de huit pieds de long et quatre de large, il pesait 618 livres. Quatre aulnes de drap d’Elbeuf recouvraient une dalle de pierre. Mais c’est entre les années 1550 et 1630 que le jeu de billard entre dans les mœurs. Il existait alors à Paris entre 120 et 150 billards dont les tables avaient des formats variant de 6 à 12 pieds. Ce jeu était alors pratiqué aussi bien par des nobles que par des bourgeois, des écoliers ou des valets.

C’est le 16 mai 1634 que fut utilisé pour la première fois le mot « académie » pour une salle de billard. Le cardinal de Richelieu aimait le billard et en 1636 il installa l’Académie Royale pour la noblesse dans la rue Vieille-du-Temple. La connaissance complète de ce jeu était exigée lors des examens de sortie donnant droit à l’admission chez les mousquetaires du Roi. En 1680 fut créé, à Verviers (Belgique), par Henri Simonis, un tissage de laine qui allait prendre une extension considérable et permettre au jeu d’évoluer un peu plus vers ce qu’il est aujourd’hui.

Le premier traité de billard fut imprimé à Paris en 1588. Il fallut attendre décembre 1696 pour voir paraître le deuxième ouvrage édité sur le continent, à La Haye. Cependant, la première étude « scientifique » fut celle de M. de Mairan, en 1728. Très importante, elle fut déposée à l’Académie Royale des Sciences le 14 avril 1728. Le jeu de billard prit un tel essor qu’en 1790 on en comptait 800 dans les salles de la capitale. Dans les cas où la bille était trop proche de la bande, les meilleurs joueurs furent autorisés à utiliser l’arrière du bâton de billard, la queue, pour se dégager, malgré les risques avérés de déchirure du tapis. En se rendant compte que cette méthode permettait une visée plus précise (en se penchant sur le bâton), de plus en plus de joueurs se mirent à jouer avec la queue du bâton. Pour limiter les risques d’arrachement, la queue était alors biseautée pour qu’elle puisse glisser sur le tapis à l’image de la masse. Les queues de pool/snooker actuelles ont d’ailleurs gardé ce façonnage sur le talon. La queue du bâton étant en bois brut, le moindre effet entraînait forcément une fausse queue. Tous les coups se jouaient pleine bille.

Les parties jouées en 16 points jusqu’alors commencèrent à se jouer en 30 points grâce à l’amélioration du matériel. Le « billard français » tel qu’on le connaît aujourd’hui apparaît en 1850.

François Mingaud découvrit un procédé permettant d’exécuter des coups jusqu’alors inconnus. Ce procédé consistait d’une rondelle de cuir (appelée procédé depuis) placée sur la queue et recouverte d’une craie appelée « blanc d’Espagne ». Mingaud avait fait paraître en 1831, un traité intitulé « Le noble jeu du billard – Coups extraordinaires et surprenants ». Le premier « rétro » de l’histoire du billard, c’est à lui qu’on le doit. La découverte et l’application des bandes de caoutchouc ainsi que l’ardoise pour les tables datent de 1835.

En 1840, le Palais Royal (salle de jeu parisienne) alignait 40 billards occupés jour et nuit. À partir de 1860, le chauffage des tables de billard s’effectuait avec des lampes à pétrole placées au-dessous. En 1900, on les chauffa au gaz et enfin, en 1925, à l’électricité.

Le jeu à trois billes remonte en France à 1850. C’est en 1873 qu’eut lieu le premier championnat du monde professionnel, qui fut remporté par le Français Garnier qui réalisa une moyenne générale de 9.32 avec une série de 113.

Billard, carte maximum, Belgique.

Concernant la facture des billes, l’ivoire est peu à peu remplacé depuis 1935 par des matières de synthèse. En 1865, John Wesley Hyatt prit un brevet pour le celluloïd substituant l’ivoire des billes4. De nos jours, les billes sont en résine particulièrement dure, notamment en résine phénolique.

Le billard connaît un engouement très vif dans certains pays (notamment au Royaume-Uni où les compétitions de snooker sont diffusées à la télévision et est le troisième sport le plus populaire après le football et le rugby, par le côté spectaculaire de certains modes de jeu, et la discipline nécessaire à sa maîtrise.

Au début du jeu, les billes (et quilles selon le jeu) sont positionnées sur le tapis sur la mouche leur correspondant. Pour certains jeux, un certain nombre de billes (souvent 15) peuvent être regroupées dans un triangle ou losange. Le premier coup s’appelle alors la casse et consiste à éclater de manière plus ou moins importante le triangle de billes.

On distingue trois types de comptage de points, modifiant le but du jeu : en fonction du coup (tables françaises), en fonction de la valeur de la bille empochée (billards à poches), en fonction des quilles renversées (bouchon ou 5-quilles).

Le jeu se termine lorsqu’un score prédéterminé à l’avance est atteint par l’un des deux joueurs ou lorsqu’il ne reste plus de billes sur la table. En général, une partie est divisée en plusieurs manches. À noter que la terminologie anglo-saxonne diffère légèrement de la terminologie française concernant le nombre de manches gagnantes : la « partie en 3 manches gagnantes » (française) a le même sens que « partie au meilleur des 5 manches » (anglo-saxonne).

En salle, il ne faut pas parler durant un coup (comme au tennis), ne pas parler fort, ne pas fumer (la fumée encrasse le tapis), ne rien boire à proximité (et ne surtout pas poser de verre sur le billard). Il faut aussi jouer au mieux même si la partie est mathématiquement perdue, ne pas se mettre dans l’axe de visée de son adversaire (axe de tir et/ou d’empoche). En cas de joli coup de votre adversaire, il est d’usage de taper 2 ou 3 fois le talon de la queue sur le sol (basique), ou de claquer des doigts (effet distingué, pour un très joli coup). Les applaudissements sont réservés au public lors des compétitions pour un joli coup ou en fin de manche. Au snooker, il est de coutume d’applaudir le coup donnant le gain mathématique de la manche (sans compter les fautes potentielles) ainsi que le coup permettant de réaliser un century. On ne doit pas manifester trop ostensiblement sa joie après une victoire ou un joli coup (ou jurer après un coup raté).

Si un joueur est seul dans la salle, l’étiquette commande de lui proposer une partie, notamment si c’est une personne nouvelle. Le fair-play commande de relever ses propres fautes, même quand l’adversaire (ou l’arbitre) ne l’ont pas remarquée. Si nécessaire, se talquer les mains loin de la table et avec parcimonie (pour ne pas marquer le tapis).

En compétition, il est nécessaire de venir en tenue (gilet avec cravate ou nœud papillon, ou polo réglementaire), de se serrer la main avant et après le match (serrer aussi la main à l’arbitre), de s’asseoir pour laisser son adversaire jouer (rester debout lui ferait penser que vous vous attendez à ce qu’il manque son coup).

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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