Le béret.

Le béret ou berret (du gascon berret) est un type de couvre-chef d’origine béarnaise. Il s’agit d’un bonnet en feutre souple ou en laine tricotée et feutrée, de forme circulaire et plate, généralement garni d’une couronne intérieure en cuir.

Ce type de chapeau sans bord existe depuis le Moyen Âge sous d’autres appellations dans les divers pays d’Europe, avec une forme souvent plus ample.


On ne sait guère à qui revient l’invention du béret. Des sculptures du Moyen Âge attestent la présence dans les Pyrénées d’un couvre-chef très proche du béret, notamment à l’église Notre-Dame de Bellocq (Pyrénées-Atlantiques).

Le Béarn revendique la paternité du béret, la fabrication du béret s’est industrialisée au pied des Pyrénées, pour un couvre-chef qui deviendra au XXe siècle un symbole associé à l’image du Français dans les pays anglo-saxons.

En tous cas, c’était l’apanage du berger béarnais, couvre-chef protecteur contre le froid ou la pluie. Il a été une coiffure largement répandue, notamment au XVIIe siècle. La couleur, variable au cours du temps, a eu une forte valeur symbolique. Écru à l’origine, il a été soit blanc, soit teinté en brun, en bleu, en rouge, selon les régions et les communautés pyrénéennes. Le béret était la coiffure des guides de haute montagne des Pyrénées, avec souvent une couleur réglementaire (bleu à Luchon). À partir du XXe siècle, la couleur la plus courante pour les bérets civils est le noir, bien que le béret rouge se rencontre lors des festivités en général dans le Pays basque français et espagnol. Attribué sous sa forme la plus large aux bataillons de chasseurs alpins (le béret était censé protéger de la pluie jusqu’aux pieds du soldat en faction), le béret est progressivement devenu la coiffure militaire la plus répandue dans le monde, avec des couleurs et des insignes variés, et des manières de le porter très codifiées.

Le port du béret est un élément d’identité culturelle forte dans le sud-ouest de la France. Même si son usage tend à se raréfier, il persiste cependant dans les campagnes et gagne les jeunes générations à l’occasion des férias (notamment Bayonne, Dax et Mont-de-Marsan). Dans la région de Bayonne et les Landes, le béret était appelé bounet (bonet).

Le béret est généralement considéré comme un couvre-chef masculin. Il est toutefois devenu un élément de la mode féminine en France dans les années 1930, promu par les grands couturiers parisiens et coiffant notamment certaines vedettes de cinéma de l’époque : Michèle Morgan, Greta Garbo ou Brigitte Bardot qui en porte un dans le film de la chanson Bonnie and Clyde, interprétée en duo avec Serge Gainsbourg.

La manière de porter le béret dépend à la fois d’un choix personnel et de tendances locales variant selon les époques. Entre le diamètre du plateau, la taille et la nature du tour de tête, on a déjà d’importantes variations quant aux possibilités : à plat sur la tête, incliné sur un ou autre côté, en avant, en arrière. Cette versatilité impose à chaque porteur de choisir la taille et la meilleure façon de le porter. Le béret de petit diamètre se porte enfoncé sur la tête, sans bords proéminents, comme celui des sportifs du début du xxe siècle. Le béret large permet de façonner les bords en visière et donne plus de latitude à modifier sa position. Il peut se porter avec le tour de tête apparent, en particulier comme coiffure féminine, mais en France il est majoritairement porté tour de tête vers l’intérieur. Le port très incliné sur un côté, à la manière militaire, tend à se raréfier après la Seconde Guerre mondiale.

Ce couvre-chef traditionnel d’origine béarnaise est associé dans  l’imaginaire français au Pays basque, ce qui explique cette expression abusive sur le plan strictement historique. L’appellation remonte au Second Empire et aux villégiatures de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie dans la région, et à la vogue touristique qui s’ensuivit. La plupart des Basques portant le béret, celui-ci fut naturalisé « basque ». Cependant, s’il n’y a pas eu de fabricants de bérets dans le Pays basque français, il en subsiste encore dans le Pays basque espagnol. La grande majorité des fabricants a contribué à répandre cette notion en utilisant, dans les marques, les étiquettes et les publicités, les spécificités graphiques du folklore basque (drapeaux, blasons, typographie, visuels typiques…).

Bien que fautive historiquement, l’expression « béret basque » est passée dans le langage courant et un grand nombre de langues. Elle est utilisée spécifiquement pour différencier le modèle traditionnel, civil, des autres modèles fantaisie ou militaires.

Les troupes de montagne françaises, basées dans les Alpes, adoptent à la fin du XIXe siècle un béret inspiré du béret béarnais traditionnellement porté par les bergers pyrénéens. Cette coiffe sera rapidement surnommée la « tarte » et est aujourd’hui très largement portée par les unités militaires, de police et par les scouts de montagne.

C’est le béret en velours noir que portaient les artistes peintres après la Renaissance, et aussi le bonnet que portaient les étudiants de l’université de Bologne.

Le béret-casquette est un béret classique, conservant donc toutes ses caractéristiques, auquel on a ajouté une visière. Si le béret classique peut se porter en avant, formant visière, le béret-casquette présente cette forme de façon invariable, la visière intégrée dans le béret est peu, ou pas du tout, en saillie. Très utilisés en France dans les années 1950 et 1960, leur fabrication fut arrêtée mais tend à repartir, plusieurs fabricants en proposent actuellement (Laulhère, Boneteria Auloronesa, Hoodlums).

Le large béret appelé tarte fut d’abord porté par les chasseurs alpins français. Puis le béret, de dimensions plus restreintes, est adopté par divers corps d’armée, sa couleur variant selon les unités et constituant une identité forte. Le béret devient un temps la coiffure des tankistes français, puis britanniques, mais aussi allemands, idéal pour protéger la tête dans un espace très exigu. Puis au cours de la Seconde Guerre mondiale, le maréchal Montgomery l’introduit dans les régiments britanniques. Après la guerre, le port du béret se généralise dans de nombreuses armées.

C’est encore dans le Sud de la France que l’on trouve les principaux fournisseurs de béret militaire, Secna Plein Ciel, qui coiffa après la deuxième guerre mondiale la plupart des armées européennes, et Laulhère, un des derniers fabricants historiques à Oloron-Sainte-Marie. Les principaux autres fabricants sont Kangol, au Royaume-Uni, et UČA en Serbie.

Le béret militaire se différencie du béret civil par l’insigne du régiment ou du corps d’armée agrafé sur le bord, le tour de tête souvent porté à l’extérieur, l’absence fréquente du cabilhou (la petite pointe du milieu sur le dessus du béret civil), une préparation et un pli selon des règles propre à chaque corps d’armée. Le béret militaire se porte habituellement tiré vers la droite, sauf dans l’armée française (à l’exception de certaines unités comme les commandos marine, la brigade franco-allemande et l’eurocorps) et dans certaines anciennes colonies françaises où il est tiré à gauche, ainsi qu’en Allemagne et en Suisse par exemple. Le fait de tirer le béret d’un côté sert essentiellement à mettre en évidence l’insigne qui est porté de l’autre.

Un porteur de béret militaire célèbre est Donald Duck, le personnage de Walt Disney. Dès sa création il porta un uniforme de marin, comportant un béret blanc, puis bleu, à tour de tête noir porté à l’extérieur, et un ruban noir fourchu (cap tally).

Dans le monde, le béret noir est devenu l’un des emblèmes de la France, comme le vin, la baguette, la bicyclette ou la 2 CV. Cependant, le béret est fabriqué et porté régulièrement dans de nombreux pays du monde : Espagne, Amérique du Sud, Europe centrale, Japon…

Le béret est un des symboles de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais les adversaires de la Résistance, en particulier la Milice, portaient aussi le béret, d’une manière différente, plus rigide. Par la suite, le béret est devenu emblématique de plusieurs mouvements de résistance et de libération populaire : « Che » Guevara fit du port du béret un des symboles de la révolution.

Auparavant et dès le XVIIIe siècle, le béret était la coiffure des artistes, notamment les peintres, le béret étant considéré comme une coiffure d’intérieur confortable, dans des ateliers peu ou mal chauffés. De nombreux autoportraits de peintres les montrent avec un béret. Par la suite d’autres artistes l’ont adopté, notamment des musiciens de jazz. Thelonious Monk portait le béret orné du symbole des forces françaises libres durant la Seconde Guerre mondiale.

Source : Wikipédia.

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