Le beffroi de l’Hôtel de ville de Lille (Nord).

Le beffroi de l’Hôtel de ville de Lille, inauguré en 1932, est le plus haut beffroi civil d’Europe. Le projet de sa construction résulte de la destruction de l’ancien Hôtel de ville lors de la Première Guerre mondiale.

Il est accolé à l’Hôtel de ville et forme un ensemble architectural à la fois massif pour l’Hôtel de ville, et fin et élancé pour son beffroi; l’ensemble a été conçu par l’architecte Émile Dubuisson. Pour des raisons de disponibilités foncières et de choix politique, le bâtiment a été construit dans l’ancien quartier Saint-Sauveur, légèrement décentré par rapport au centre-ville de l’époque. Le beffroi est en brique rouge et béton « façon pierre sculptée » mélangeant ainsi Art déco et architecture néo-flamande; la brique rouge répondant au vert des platanes qui entourent le bâtiment. Ce beffroi moderne ne contient pas de cloches ou de carillon.

Il culmine à 104m de hauteur, affirmant ainsi pour l’époque la puissance politique et commerciale de la capitale régionale. Le beffroi de Lille est également le plus haut bâtiment municipal de France.

Beffroi de Lille, carte maximum, 16/10/1982.

Ce site, classé Monument Historique et inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco, est desservi par la station de métro Mairie de Lille et son ascension est accessible au public (il est équipé d’un ascenseur).

Il ne faut pas le confondre avec le beffroi de style Néo-flamand de la Chambre de commerce, qui est lui aussi emblématique de la ville de Lille.

Le beffroi de l’Hôtel-de-Ville a été précédé par le beffroi de la Halle échevinale de Lille démoli en 1601 et par l’ancien beffroi de la Mairie de Lille au Palais Rihour construit en 1826 et démoli en 1856.

Le beffroi de la Chambre de Commerce de style Néo-flamand qui existe encore et est antérieur de quelques années.

Il est celui d’un mélange original du style Art déco, très en vogue dans les années 1920, et d’éléments d’architecture régionaliste néo-flamande et néo-lilloise. On peut y voir l’influence de la « travée lilloise » qui caractérise les maisons du XVIIe siècle dans la vielle ville. Il utilise les techniques les plus modernes de son temps, c’est le premier bâtiment en béton armé de cet ordre de grandeur construit en France, bien que ce ne soit pas un immeuble de bureaux contrairement aux gratte-ciels américains contemporains. Le haut beffroi domine un ensemble de grandes salles caractérisées par des plafonds très hauts et de vastes espaces intérieurs. À sa base, se trouvent les statues de Lydéric et Phinaert, représentation des deux géants de la légende de la fondation de la ville, sculptés par Carlo Sarrabezolles en taille directe dans le béton en prise, technique nouvelle dont ce sculpteur est l’initiateur.

Beffroi de Lille, épreuve d’artiste, signée.

Surnommé gratte-ciel en Flandre par les Lillois lors de son inauguration, il reste aujourd’hui, avec ses 400 marches, le bâtiment municipal le plus élevé de France. Les deux autres beffrois de Lille, celui de la Chambre de commerce et, depuis fin 2005, celui du nouveau siège du Conseil régional des Hauts-de-France lui répondent, dans la continuité de la tradition flamande des beffrois municipaux.

Le beffroi a été conçu surmonté d’un phare tournant (1 000 watts aujourd’hui) dont le rayon d’action est perceptible à près de 30 km de distance par nuit noire. Symbole du rayonnement de la capitale, et peut-être également de sa vigilance dans le contexte des années 1930 où l’on se prépare déjà à une nouvelle guerre. Le phare éclaire le ciel de Belgique, et peut se voir jusqu’à la mer du Nord.

Son éclairage a été entièrement revu à la fin des années 1990, ainsi que celui d’autres grands monuments lillois. S’il a pu être apprécié pour ses qualités esthétiques, sa première version l’a moins été pour sa contribution au halo lumineux, ainsi que pour sa contribution à une pollution lumineuse déjà importante dans cette région. Modulable, il s’est fait un peu plus discret, mais il contribue aux nuisances lumineuses qui gênent l’observation astronomique dans la conurbation et ses environs. La municipalité a dans les années 2000 entamé un important travail de maitrise de l’éclairage et d’économies d’énergie concernant l’éclairage public, qui contribue à fortement diminuer le halo lumineux (35 % d’économies en 2005/2006, pour un éclairage plus performant et sûr).

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Sources : Wikipédia, Youtube.