L’autorail panoramique.

L’autorail panoramique X 4200 est un autorail mono-caisse à deux niveaux construit à 10 exemplaires par Renault numérotés X 4201 à 4210.

Destinée à la desserte de lignes touristiques, la série est mise en service entre avril et septembre 1959 et radiée des inventaires de la SNCF entre décembre 1980 et juin 1985. Le X 4204, préservé par Renault est classé au titre des monuments historiques en 1998. Les X 4203, 4206 et 4208 sont la propriété de l’association AGRIVAP Les trains de la découverte ; seul le X 4208 continue à circuler.

À la fin des années 1950, le développement du tourisme incite la Société nationale des chemins de fer français à réfléchir à la conception d’un engin destiné au transport de voyageurs des lignes touristiques du réseau, bien souvent non électrifiées. Lors d’un voyage aux États-Unis, le directeur du matériel et de la traction est séduit par le concept des voitures Vista-Dome. Le nouvel engin doit donc être à traction diesel, assez puissant pour tracter des remorques sur des lignes au profil difficile et offrir à une partie de ses voyageurs une vision panoramique des paysages traversés.

La série de dix appareils est construite par la branche ferroviaire de la Régie Nationale des Usines Renault (“RNUR”) dans son usine de Choisy-le-Roi, le premier exemplaire sortant de production en février 19592.

L’autorail panoramique X 4200 est réversible à caisse unique, équipé de deux postes de conduite. Il est équipé de deux bogies, dont un moteur et un porteur, de deux essieux.

Autorail panoramique, carte 20/09/2000.

La structure de l’autorail panoramique X 4200 présente la particularité de comprendre une cabine de première classe surélevée, située dans la partie centrale au-dessus du compartiment moteur, offrant une vision à 360° par tous les temps grâce à un dispositif anti-buée constitué de résistances électriques noyées dans les vitres. Le dôme est formé de quatre éléments en polyester stratifié de 3,50 × 2,80 m et ne pèse que 780 kg. Les baies vitrées du dôme avec leur joints pèsent 1 000 kg. Le verre extérieur utilisé pour le dôme est de type Athermique, c’est-à-dire partiellement imperméable aux radiations infrarouges. Le compartiment de première classe est séparé du compartiment moteur par un plancher isolant épais de 13 cm qui permet une protection thermique et acoustique. De la laine de verre et de l’amiante complètent la protection thermique et contre les incendies. Les deux faces de l’autorail sont également réalisées en polyester collé sur une armature métallique.

La motorisation est constituée d’un moteur MGO de type V12SH de la Société alsacienne de constructions mécaniques (SACM) doté d’une turbo-soufflante Napier type HP 100. Le moteur est semblable à celui des X 2800 (livrés à partir de mai 1957) mais légèrement moins puissant avec 480 kW, soit 800 ch (au lieu de 825 ch pour les X 2800). Des problèmes de refroidissement dans le compartiment moteur trop exigu, conduisent à limiter rapidement sa puissance à 605 ch en service commercial par montage d’un limiteur d’injection.

La transmission est électrique, le moteur diesel entraînant une génératrice électrique qui alimente sous une tension de 1 000 V deux moteurs placés sur les essieux d’un même bogie. Les moteurs de traction, insuffisamment ventilés, souffrent d’une fiabilité insuffisante ; ce problème est partiellement résolu par le moment d’un système de ventilation forcée.

Grâce à l’utilisation du plastique pour le dôme et d’autres équipements parmi lesquels les réservoirs et les escaliers, et en adoptant des faces latérales constituées par une poutre triangulée classique, l’X 4200 ne dépasse pas la charge de 16,5 tonnes par essieu ce qui lui permet de circuler sur l’essentiel du réseau ferré français. L’autorail panoramique peut circuler en formation jumelée de deux engins ; de construction il est conçu pour tracter deux remorques unifiées dans des rampes de 25 mm/m, mais le bridage de son moteur réduit sa capacité de traction à une seule remorque dans ces conditions.

Les X 4200 assurent à partir de 1959 des dessertes sur les lignes du réseau Sud-Est de la SNCF avec en particulier les deux trains touristiques « le Cévenol » (via la ligne des Cévennes) et « l’Alpazur » (via la ligne des Alpes).

Les X 4201 à X 4204 assurent à partir du 31 mai 1959 « le Cévenol » (Marseille – Nîmes – Alès – Clermont-Ferrand – Le Mont-Dore). Pour cela ils sont souvent associés à un X 2400 puis un X 2800 encadrant deux, voire trois remorques. Ces jumelages et remorquages entraînent une limitation de vitesse à 120 km/h alors qu’un X 4200 seul peut rouler à 130 km/h. En 1978, « le Cévenol » perd ses autorails panoramiques au profit d’X 2800 modernisés puis d’une rame Corail tractée par des BB 67400.

Les X 4205 et X 4206 effectuent le 31 mai 1959 le premier train « Alpazur » entre Genève et Digne via Grenoble. Ce train périodique d’été (de juin à septembre) nécessite chaque été le détachement au Centre Autorails de Grenoble de quatre autorails X 4200 marseillais de 1959 à 1971.

Lors de leurs séjours dans la capitale des Alpes et du Dauphiné à Grenoble, les X 4200 assurent aussi quelques relations Aix-les-Bains – Chambéry – Grenoble – Valence (et retour) et Grenoble – Genève (et retour). Ils tractent une ou deux remorques. Sur « l’Alpazur », ils sont souvent associés à un X 52000, X 52100 ou X 2400 encadrant deux, voire trois remorques.

Les X 4200 circulent également, entre autres, sur le littoral languedocien (Marseille – Cerbère), sur la Côte d’Azur (Toulon et Nice), sur la ligne de la Côte bleue et dans le briançonnais. En fin de carrière, ils effectuent quelques rotations sur Alès et Bessèges et Alès – Génolhac. Les quatre derniers engins de ce type sont retirés de la circulation en 1985. Le X 4204, parmi les derniers radiés, a parcouru 2 520 260 km.

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Sources : Wikipédia, YouTube

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