László Almásy, aventurier, explorateur et cartographe.

Le comte László Ede Almásy de Zsadány et Törökszentmiklós (22 août 1895 – 22 mars 1951) est un aristocrate hongrois qui fut aventurier, explorateur, cartographe, chasseur, officier, pionnier de l’aviation, pilote automobile, espion, agent double et qui réalisa de nombreuses expéditions au Sahara.

Son personnage a directement inspiré le héros du roman de Michael  Ondaatje paru en 1992, L’Homme flambé, dont est tiré le film Le Patient anglais sorti en 1996.


László Almásy est né au Château de Borostyánkő dans l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui Bernstein en Autriche), au sein de la famille noble Almásy. Son grand-père, Ede Almásy, était un membre fondateur en 1872 de la Société géographique hongroise. Son père, György Almásy (1867-1933), conduisait des recherches sur l’Asie comme zoologiste et ethnographe ; il épouse Hélène Pittoni et ils ont trois enfants : László, János et Georgina.

Dans sa jeunesse, Laszlo bénéficie d’une vaste bibliothèque de milliers de volumes et de cartes de son grand-père. Il fait ses études avec des  précepteurs à domicile, ne fréquentant le lycée bénédictin de Kőszeg que pour les examens. Il lit régulièrement les travaux de l’ornithologue István Chernel, et il commence à s’intéresser aux habitudes de nidification et de migration des oiseaux et à vouloir voler. Il commence des études  secondaires à Graz. Pendant ses études, il construit en 1909 un planeur à partir d’un avion vu dans un journal et fait un vol d’essai depuis la falaise d’une carrière, chutant d’une dizaine de mètres sans grands dommages. En 1910, il séjourne un an au sanatorium Arosa en Suisse.

László passe une partie de sa jeunesse en Angleterre à Eastbourne, où il étudie de 1911 à 1914. Il y reçoit une formation technique et apprend à piloter les tout premiers avions. Ses années en Angleterre lui donnent la maîtrise de la langue anglaise, et il se familiarise avec la culture et le mode de vie  britanniques. László y découvre les livres du célèbre explorateur Frederick Selous et commence ainsi à montrer de l’intérêt pour l’Afrique.

Durant la Première Guerre mondiale, il sert comme pilote dans les troupes d’aviation impériales et royales (Kaiserliche und Königliche  Luftfahrtruppen) austro-hongroises. À la fin de la guerre et après la chute de l’empire d’Autriche-Hongrie, il retourne vivre à Eastbourne. Fidèle à l’idée monarchique, il participe à deux tentatives de restauration du trône d’Autriche par Charles IV, neveu de l’ex-empereur François-Joseph Ier.

Après 1921, László Almásy travaille en Hongrie comme représentant du constructeur automobile autrichien Steyr pour lequel il remporte de nombreuses courses.

En 1926, il se prend de passion pour l’Afrique lors d’une expédition  automobile le long du Nil entre le Soudan et l’Égypte. Il organise des chasses en Égypte puis, en 1929, monte une première expédition automobile dans le Sahara pour le compte des camions Steyr.

En 1932, il part avec trois Britanniques (Sir Robert Clayton, le Commander Penderel et Patrick Clayton) à la recherche de la mythique oasis de Zerzura. Financée par le prince égyptien Kemal ed Din, l’expédition est la première à utiliser l’avion et des camions Ford AA pour explorer le Sahara. László  Almásy cartographie alors de vastes régions inexplorées et, en octobre 1933, découvre en Libye la grotte des nageurs du Gilf al-Kabir dont les peintures révélèrent au monde le passé « vert » du Sahara et une faune de savane (éléphants, rhinocéros, girafes, hippopotames, ovins géants, gazelles, antilopes, autruches, crocodiles). Ces peintures rupestres correspondent à plusieurs époques de l’Holocène humide. Le climat désertique du Sahara fréquenté par Almásy et les ethnologues allemands s’est mis en place au IVe millénaire avant notre ère. Jusqu’alors ignorées des Occidentaux, ces grottes étaient cependant connues des locaux.

Dans les années qui suivent, il mène plusieurs  expéditions archéologiques dans le Sahara avec l’ethnologue allemand Leo Frobenius.

László Almásy raconte ses souvenirs dans un livre publié en 1934 à Budapest, Sahara inconnu (Az ismeretlen Szahara) et traduit en allemand en 1939 : Unbekannte Sahara. Mit Flugzeug und Auto in der Libyschen Wüste. Il y relate ses plus importantes découvertes comme celle du Jebel Uweinat (la plus haute montagne du Sahara oriental), les peintures rupestres de Gilf al-Kabir ou ses recherches de l’oasis perdue de Zerzura.

Également instructeur d’aviation en Égypte, fin connaisseur d’une région devenue stratégique à l’approche de la guerre, il aurait proposé de fournir des informations tant aux services secrets italiens que britanniques. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, soupçonné d’espionnage, il retourne en Hongrie et rejoint l’Abwehr (les services secrets allemands) en 1940. Capitaine de la Luftwaffe (aviation allemande), il sert dans l’Afrika Korps d’Erwin Rommel qui le fait major puis lui remet la croix de fer (Eisernes Kreuz) après plusieurs audacieuses missions d’infiltration dans les rangs alliés, notamment au Caire.

Après la Seconde Guerre mondiale et la mise en place du régime  communiste en Hongrie, László Almásy est arrêté et condamné par un tribunal du peuple pour haute trahison mais finalement acquitté (sans doute parce qu’il avait proposé ses services aux Soviétiques). Il est exfiltré de Hongrie par un agent du MI6 britannique, Ronnie Waring Valderano, avec l’aide d’Alaeddin Mukhtar, un cousin du roi Farouk Ier d’Égypte qui a vraisemblablement soudoyé les garde-frontières hongrois. Il gagne ainsi la partie de l’Autriche occupée par les Britanniques (Styrie, Carinthie, Tyrol oriental et certains quartiers de Vienne), avec un faux passeport au nom de Joseph Grossman. Poursuivi par le KGB, les Britanniques le placent dans un avion pour Le Caire où il est accueilli par Mukhtar et Valderano.

László Almásy est retourné en Égypte à l’invitation du roi Farouk Ier et il devient directeur technique de la nouvellement fondée Desert Research Institute (actuellement au Caire – Al-Matariyah).

Lors d’une visite en Autriche, il meurt d’une crise de dysenterie, à l’âge de 55 ans, en 1951 à Salzbourg.

En 1996 sort le film Le Patient anglais qui s’inspire des aventures d’Almásy, mais sans faire état de son double jeu, de son engagement auprès de l’Allemagne nazie et de son homosexualité, pour construire un personnage mythique avant tout habité par l’amour des femmes, ce qui déclenche une polémique.

Source : Wikipédia.

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