L’Archipel de Santorin (Grèce).

L’archipel de Santorin est un ensemble d’îles volcaniques situé en mer Égée, dans les Cyclades, à 186 kilomètres au sud-est de la Grèce continentale. Il est constitué de cinq îles dont la plus grande est Santorin, aussi appelée Théra ou Thíra. Ainsi, le nom de Santorin, Théra ou Thíra peut désigner, selon le contexte, soit l’île principale, soit l’ensemble de l’archipel constitué de cette dernière et de ses dépendances.

D’une superficie de 76 km2 et peuplé de 10 700 habitants en 2001, l’archipel de Santorin constitue le membre le plus méridional et le volcan le plus actif de l’arc égéen. Les deux îles principales, Santorin, et Thirassía, sont  séparées par une baie constituée d’une caldeira submergée. Il est maintenant prouvé qu’une caldeira très semblable existait déjà avant l’éruption minoenne car cette caldeira a été recouverte de débris volcaniques comme d’autres îles aux alentours. L’île de Néa Kaméni située au centre de l’archipel constitue la partie active de ce volcan.

En 1970 ont été mis au jour sur l’île de Santorin les fresques d’Akrotiri, témoins de la civilisation minoenne remontant au IIe millénaire av. J.-C. D’importantes collections de céramiques ont été aussi dégagées du champ de fouilles. Ces œuvres d’art ont été épargnées par l’éruption minoenne et ensevelies sous les cendres volcaniques et la ponce.


Des cinq îles de l’archipel, seules Néa Kaméni et Paléa Kaméni sont nées directement du volcanisme, les autres constituant des fragments de l’île antique et n’étant principalement constituées que de dépôts volcaniques.

Les Cyclades font partie d’une zone du complexe métamorphique connu sous le nom de « massif Cycladien », formé du Trias supérieur (avec des phyllites) au Tertiaire (avec des calcaires coralliens) et qui fut plissé et métamorphisé lors de l’orogenèse alpine, il y a une soixantaine de millions d’années. Théra repose sur petit socle non volcanique, fragment de l’île non volcanique primitive qui faisait approximativement neuf kilomètres de longueur sur six de largeur. Les roches de ce socle sont principalement constituées de calcaires métamorphisés (marbres) et de schistes datant de l’orogenèse alpine. Elles affleurent au sud-est de Théra, et dans le mur de la caldeira près d’Athinios; au niveau de Profitis Ilias, Mesa Vouno, Gavrillos, Pyrgos, Monolithos ainsi que sur les parois internes de la caldeira entre le cap Plaka et Athinios.

Le grade métamorphique se caractérise par un faciès de schiste bleu  résultant de la déformation tectonique entre l’Oligocène et le Miocène issue de la subduction de la marge septentrionale de la plaque africaine, une lithosphère océanique, sous la plaque eurasienne, une lithosphère continentale amincie. Ce grade métamorphique représente l’extension méridionale principale de la ceinture de schistes bleus des Cyclades. Cette subduction se traduit par la fonte partielle du manteau donnant le magma alimentant le volcanisme de l’arc égéen dont Santorin mais aussi Méthana, Milos ou encore Cos.

La dernière éruption de l’archipel a eu lieu à Néa Kaméni du 10 janvier au 2 février 1950. Assez faible, elle produisit un petit dôme de lave, événement qui faisait suite à une série d’explosions phréatiques de type faible à modéré qui ouvrirent deux évents à l’emplacement des fissures développées durant les éruptions précédentes. La surface totale des nouvelles laves atteignit 7 312 mètres carrés.

Le volcanisme est encore actif et, sous l’île, au nord, sont actuellement accumulés environ 14 millions de m3 de roches en fusion dans une poche magmatique située à 4 km de profondeur. En outre, une observation satellitaire permet d’observer une dilatation de l’archipel de l’ordre de quelques centimètres, notamment au niveau du nord de Néa Kaméni (5 cm en 2011). Ces évènements, auxquels s’est ajoutée durant l’année 2011 une activité sismique liée au gonflement de la chambre magmatique située à 4 km de profondeur et détectée par 20 stations GPS (installées depuis 2006)8ont décidé les vulcanologues à inscrire l’île de Santorin sur la liste des volcans de la décennie.

La date de l’éruption minoenne fournit un point de référence pour étalonner la chronologie du IIe millénaire av. J.-C. dans le monde égéen, car l’on retrouve ses dépôts à travers toute la région. Grâce à la datation par le carbone 14 et à d’autres méthodes radiologiques et dendrochronologiques, on estime actuellement qu’elle eut lieu entre 1650 et 1598 av. J.-C. ou, selon d’autres sources, vers 1645 av. J.-C., avec une marge d’erreur de plus ou moins 20 ans ; d’autres encore donnent la date de 1628 av. J.-C. La Smithsonian Institution publie une datation à 1610 av. J.-C.± 14 ans.

Après une série de séismes précurseurs assez puissants pour effrayer la population et l’inciter à évacuer l’île (les archéologues ne retrouvèrent aucun corps et presque aucun objet de valeur), l’éruption provoqua un important tsunami de 20 mètres de haut par endroits qui dévasta la côte nord de la Crète distante de 70 km et qui détruisit certainement une grande partie de la flotte minoenne.

La physionomie de l’île fut profondément modifiée à la suite de  l’effondrement d’une grande partie du cône volcanique en une caldeira large de près de 15 km et les retombées de cendres volcaniques ensevelirent Akrotiri, stérilisant le sol de l’île pour de nombreuses années et provoquant la fin de la société qui s’était développée sur Santorin.

Spyridon Marinatos et de nombreux savants à sa suite virent dans le cataclysme survenu à Santorin l’évènement ayant inspiré Platon pour sa parabole sur la disparition de l’Atlantide. Marinatos suggéra  également que le tsunami causé par l’éruption volcanique aurait été la cause de la disparition de la civilisation minoenne en Crète, une théorie rendue obsolète par le décalage de deux siècles aujourd’hui établi entre l’éruption et le début de la chute des Minoens. De plus, un certain nombre de sites minoens qui se trouvaient dans le sud de la Crète furent épargnés par le raz-de-marée.

L’archipel fut colonisé à l’époque archaïque par les Doriens (site de Théra antique).

Il fit brièvement partie de la ligue de Délos, puis fut sous la domination des rois Ptolémées d’Égypte, des Romains et de l’Empire byzantin.

De 1204 à 1579, Santorin fut sous domination vénitienne.

L’occupation par les Turcs jusqu’en 1821 n’a pas entravé la subsistance de l’archipel. En 1707, le volcan a réémergé depuis plusieurs fissures au centre du cratère effondré, formant l’actuel centre d’activité de l’île centrale de Néa Kaméni.

Par le traité de Londres (1840), l’archipel a été définitivement annexé au nouvel État indépendant grec.

Des éruptions ont eu lieu en 197 av. J.-C.5 (Palea Kameni), puis en 46 et 726 (l’éruption de 19 av. J.-C. mentionnée comme possible n’est plus accréditée en 20225). Entre 1570 et 1573 surgit au milieu de la caldeira l’ilot de Mikra Kameni5. En 1650, un haut-fond se forme à Columbo à 6 kilomètres au nord-est de Santorin, puis l’activité se recentre dans la caldeira : Nea Kameni se construit entre 1707 et 1711, et se soude à Mikra Kameni entre 1866 et 1870. Au cours du XXe siècle, eurent lieu trois phases éruptives centrées sur Nea Kameni, de 1925 à 1928, la suivante du 20 août 1939 à juillet 1941, la dernière du 10 janvier au 2 février 1950.

En 1956, Santorin fut touché par un tremblement de terre dévastateur, causé par un nouvel effondrement du chapeau du cratère. Cette catastrophe fit 48 morts, 200 blessés et détruisit plus de 2 000 habitations.  Actuellement, le volcan, encore en activité fumerollienne, est étroitement surveillé pour prévenir éruptions volcaniques et séismes.

Source : Wikipédia.

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