L’aménagement du territoire en France.

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L’aménagement du territoire est « l’action et la pratique (plutôt que la science, la technique ou l’art) de disposer avec ordre, à travers l’espace d’un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication qu’ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques, voire stratégiques ». Cette discipline traduit l’ensemble d’actions menées par des acteurs publics (ou privés dans le cadre de missions de service public qui leur sont confiées) qui interviennent sur un territoire donné et en façonnent son paysage (routes, ponts, usines, etc.).

La Conférence européenne des ministres responsables de l’aménagement du territoire (CEMAT) définit l’aménagement du territoire comme « La méthode employée par le secteur public pour influencer la répartition des personnes et des activités dans des espaces à diverses échelles, ainsi que l’emplacement des diverses infrastructures et des zones naturelles et de loisirs. Les activités d’aménagement du territoire sont réalisées à différents niveaux administratifs et gouvernementaux (niveau local, régional ou national), tandis que les activités de coopérations dans ce domaine sont aussi réalisées dans un cadre transfrontalier, transnational et européen ».

L’aménagement « est un mode d’action volontaire pour développer ou transformer les territoires ; son champ de définition croise celui de l’urbanisme ». C’est aussi « l’ensemble d’actions concertées visant à disposer avec ordre dans l’espace les habitants, les activités, les équipements et les moyens de communication ».

Aménagement du territoire, carte maximum, Paris, 8/02/2003.

L’aménagement du territoire est également un champ disciplinaire des sciences géographiques. Il se différencie de l’urbanisme dans le sens où il n’est pas spécifique à l’aménagement des espaces urbains, même s’il reste lié à ce domaine. Le domaine de l’aménagement a longtemps été classé parmi les champs de la géographie. Aujourd’hui, plusieurs chercheurs tendent à faire reconnaître cette discipline comme une science à part entière.

Les professionnels de l’aménagement du territoire sont appelés des urbanistes, mais également des aménageurs, bien que les deux termes tendent à se confondre.

L’aménagement du territoire intègre la planification spatiale et met en pratique les méthodes de la planification au service de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. On distingue différentes échelles de la planification spatiale :

  • le territoire national : l’aménagement du territoire ;
  • la région, le massif ou une bande littorale : la planification régionale ;
  • le quartier, la ville, jusqu’à l’agglomération : l’urbanisme ;
  • l’îlot ou un groupe de bâtiments dont la composition n’atteint pas la superficie du quartier : la composition urbaine ;

L’aménagement du territoire est apparu comme un domaine d’action autonome, identifié dans les politiques globales des États développés au cours des années 1930 et il s’est généralisé dans les années 1950. C’est par leurs politiques d’aménagement du territoire que les acteurs publics agissent pour corriger les déséquilibres et orienter les développements spatiaux à partir d’une appréhension d’ensemble et d’un projet global et prospectif.

En 1930, les motivations étaient les suivantes :

  • en Union soviétique, après le rejet par Staline des thèses des « désurbanistes », dans la recherche d’un équilibre entre les fractions européennes (où était concentrée l’industrie) et asiatique (où se trouvait l’essentiel des ressources naturelles) ;
  • en Italie, pour réduire les disparités entre le Nord du pays et le Mezzogiorno ;
  • en Grande-Bretagne, pour faire face aux premières difficultés des régions d’ancienne industrialisation.

En France, le terme apparut à la fin de la Seconde Guerre mondiale (en Grande-Bretagne, le titre de Town and Country planning fut donné à un ministère en 1943) et l’idée fut popularisée par le livre-slogan de Jean-François Gravier (Paris et le désert français, 1947). C’est la dimension « disparités régionales », et plus précisément une volonté de réduire la croissance de l’agglomération parisienne, qui a longtemps présidé en France aux politiques officielles de l’aménagement du territoire

En février 1950, Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme, proposa « un plan national d’aménagement du territoire », fit créer le Fonds national d’aménagement du territoire (loi du 1er juin 1950) et une direction du même nom, tandis que deux rapports de son ministère (décembre 1950 et juillet 1952) tentaient de définir les objectifs et les moyens de la politique proposée. Le gouvernement Mendès-France en 1954-1955 créa les comités d’expansion économique et mit au point la procédure d’agrément préalable aux constructions (et extensions) de locaux industriels en région parisienne.

Enfin, en 1963, fut créée la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale, alors rattachée au Premier ministre (puis à divers ministères). La DATAR a notamment poursuivi la politique de décentralisation industrielle, puis tertiaire, établi les schémas directeurs des grands équipements (infrastructures, universités, recherche, etc.), tenté (sans y parvenir) d’élaborer un schéma général d’aménagement de la France (baptisé SESAME). Elle a également promu les métropoles d’équilibre, puis les villes moyennes et enfin les pays. Dans les années 1990, elle a donné la priorité aux réseaux de ville, à la reconversion des anciennes régions industrielles en crise et au développement des technopôles.

De 2006 à 2009, la DATAR a été transformée en Délégation interministérielle à l’aménagement et à la compétitivité des territoires (DIACT). La nouvelle appellation traduit une orientation nouvelle qui veut prendre en compte la mondialisation de l’économie et placer sur un même plan l’aménagement et la recherche de la compétitivité, alors que la DATAR avait toujours privilégié le premier. Par un décret du 14 décembre 2009, la DIACT change à nouveau de nom pour devenir la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale6, et reprend son ancien sigle, DATAR.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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