L’Airbus A300B.

L’Airbus A300 est une famille d’avions de ligne à large fuselage construits par Airbus de 1972 à 2007. L’A300 est à l’origine de la création du groupe Airbus et constitue son premier modèle commercialisé.

La dernière version de l’avion, l’A300B4-600R, est améliorée en tant qu’appareil moyen-courrier, ouvrant le marché à sa version long-courrier, désormais connue sous le nom d’A310.


Le 29 mai 1969, la production de l’A300 fut officiellement lancée par une signature des ministres français Jean Chamant et allemand Karl Schiller lors du salon aéronautique du Bourget. Puis Airbus Industrie fut officiellement créé le 18 décembre 1970.

Si, à cette époque-là, Air France, Air Inter, Lufthansa et British European Airways s’intéressaient au programme, il devint évident qu’Air France avait besoin d’appareils plus grands. C’est la raison pour laquelle l’A300B2, version allongée, qui serait capable de transporter 270 passagers, lui fut proposé, en l’espace de 3 jours. La compagnie française signa enfin, le 3 septembre 1970, son intention d’achat pour six premiers exemplaires.

Le prototype MSN001 assemblé fut officiellement présenté au public à Toulouse, le 28 septembre 1972. Le premier vol de cet A300B1 se déroula le 28 octobre, en avance d’un mois sur le calendrier, alors que les ventes de ce nouvel avion ne décollaient toujours pas. Bernard Ziegler fut nommé directeur des vols d’essai.

Airbus A300B, carte maximum, Toulouse, 7/04/1973.

En 1973 et en 1974, Airbus effectua plusieurs tournées de démonstration dans le monde pour promouvoir l’A300 auprès des compagnies, notamment aux États-Unis, marché potentiel depuis le lancement du projet.

Airbus obtint la certification de l’A300B2 le 15 mars 1974, auprès des autorités allemande et française.

Finalement, le 23 mai 1974, Air France devint la première compagnie à mettre en service l’A300, sur les vols entre Paris et Londres. Ce vol se distinguait également en raison du premier vol de biréacteur à double allée ainsi que de l’appareil utilisant les matériaux composites. Le 30 mai, la Federal Aviation Administration des Etats-Unis donna sa certification qui permettait désormais d’exploiter cet appareil outre-Atlantique.

Le MSN001, premier prototype, fut démantelé le 27 août 1974, avec une autre immatriculation attribuée F-OCAZ10. Il semble que cet appareil fut très différent des exemplaires suivants. De sorte qu’il reste peu de photos au regard de MSN001.

En juin 1976, le carnet de commandes ne comptait que 33 commandes fermes et 23 options en Europe et en Asie. En outre, la plupart des commandes provenaient de compagnies aériennes ayant l’obligation d’acheter une certaine quantité d’avions produits localement, en particulier Air France et Lufthansa. Airbus dut même entreposer jusqu’à 16 exemplaires achevés mais qui n’avaient pas encore trouvé preneurs.

Entre décembre 1975 et mai 1977, soit durant 18 mois, Airbus ne put obtenir aucune commande ferme, jusqu’à ce que Thai Airways commande deux exemplaires. En janvier 1977, Western Airlines conclut l’acquisition de 8 appareils, une première outre-Atlantique. Pourtant, à la suite du refus de Washington, la compagnie dut dénoncer ce contrat, en achetant cinq B727 et deux DC-10.

En faveur de la ligne de production, il fallut attendre le 6 avril 1978 pour qu’une compagnie américaine Eastern Airlines dénonce appareils de commande ferme avec 9 options accompagnée de 25 A300B10 (futur A310) d’intention d’achat. Cette transaction fut facilitée par la location préalable de quatre appareils A300-B4 neufs (MSN041 – 044) pendant 6 mois, gracieusement, et signé à Toulouse le 2 mai 1977.

Frank Borman, le PDG de la compagnie et ancien astronaute, fut convaincu, non seulement par leur consommation modeste en carburant, notamment en comparaison de ses triréacteurs L-1011, mais aussi par leur ponctualité au départ. En effet, Airbus avait prudemment choisi ses composants. Pour les pièces produites aux États-Unis, il ne fit appel qu’à des pièces éprouvées et aux qualités établies afin d’assurer une bonne fiabilité. Ce fut par exemple le cas des réacteurs CF6 de General Electric, développés pour le DC-10. Enfin, ce choix au lieu du RB207 de Rolls-Royce sauva ce précieux contrat. Car, cet homme distingué de sa carrière auprès de l’armée américaine et de l’astronautique était évidemment plus important que le PDG de Western Airlines. En soulignant de nombreux fournisseurs américains pour le programme de l’A300, notamment ceux du réacteur de General Electric comptant quelque mille entreprises, il réussit finalement à résister aux attaques puissantes de plusieurs administratifs et du PDG de Douglas.

Cette commande marqua un véritable démarrage des ventes de l’A300 qui se maintinrent par la suite à un bon niveau pendant plus de vingt ans, grâce notamment à l’introduction de nouvelles versions A300B4-600 en 1985 et A300F4-600R en 1991, pour atteindre un total de plus de 560 livraisons.

Non seulement l’A300 était le premier biréacteur à large fuselage au monde mais aussi celui-ci inspira par la suite les biréacteurs B767 et B777 de Boeing. L’A300B4 devint aussi, en 1977, le premier avion conforme à la norme ETOPS-120 autorisant le survol de zones océaniques et désertiques par des avions bimoteurs15. La dernière version passager modernisée, les A300B4-600/600R, est autorisée ETOPS-180e.

Airbus A300 B4, carte maximum, Blagnac, 10/04/1999.

Airbus annonça l’arrêt de la production des Airbus A300 début mars 2006 et celui des A310 en juillet 2007. Ces avions furent produits à 821 exemplaires. Le dernier exemplaire sorti des chaînes de montage d’Airbus fut produit pour le compte de FedEx et livré le 12 juillet 2007.

Le marché des A300 d’occasion connaît cependant un renouveau grâce à leur reconversion en avions-cargos.

Voir aussi cette vidéo (en anglais).

Sources : Wikipédia, YouTube.