L’Aigrette garzette.

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Faune
  • Temps de lecture :6 min de lecture

L’Aigrette garzette (Egretta garzetta) est une espèce d’oiseaux de la famille des Ardeidae.

L’Aigrette garzette est un petit héron, entièrement blanc. En plumage nuptial, l’adulte porte sur la nuque deux à trois longues plumes effilées. Les scapulaires visibles d’assez près sont recourbées en crosse sur le dos et des plumes étroites et allongées décorent le plastron. Le bec est noir et les lores gris-vert la majorité de l’année et rougeâtre en période nuptiale. Les tarses sont également noirs, tandis que les pieds sont toujours jaunes. Après la reproduction, elle perd ses parures à la tête et au dos. La mue, complète, est étalée de juin à novembre, voire jusqu’en décembre. Le jeune ressemble à l’adulte en plumage d’hiver sans les plumes allongées sur le plastron. La silhouette en vol apparaît svelte et anguleuse, car le cou dessine une saillie très visible en forme de goitre. Les ailes assez courtes et arrondies permettent un vol rapide. Les déplacements sur le sol ou dans l’eau peu profonde, qu’ils soient

lents ou rapides selon les circonstances, demeurent toujours élégants. L’aigrette pratique également l’immobilité à l’affût d’une proie ou au repos. Sur les lieux d’alimentation, l’Aigrette garzette est quasiment silencieuse, sauf en cas de dérangements ou de querelles avec ses congénères. En revanche, dans les colonies de reproduction, une multitude de vocalisations annoncent bruyamment sa présence. Des séries de grondements, de cancanements, de croassements et d’autres cris aigres font partie du répertoire de l’adulte au cours de la période de reproduction. Les jeunes au nid ou à peine volants se manifestent par des séries de cris répétitifs gutturaux ou secs. Longueur totale du corps : 56 à 67 cm. Poids : 450 à 615 g.

La sous-espèce nominale niche essentiellement dans le sud de l’Europe mais des colonies sont établies de-ci, de-là plus au nord, jusqu’aux Pays-Bas. Elle est présente en Afrique de l’Ouest et du Nord, en Asie et en Amérique centrale. En Europe, les populations les plus importantes sont situées par ordre décroissant en Italie, en France, en Espagne et en Russie. En France, l’espèce a été longtemps présente uniquement en Camargue (à

partir de 1920), mais depuis les années 1980, une progression spectaculaire des effectifs et une expansion ont eu lieu. Elle occupe depuis 1994 la totalité des départements côtiers de la façade Atlantique qui hébergent 60% de l’effectif national. L’expansion côtière atteint également la Manche où la nidification est notée jusqu’en Baie de Somme. Dans les régions intérieures, l’Aigrette garzette occupe plusieurs grandes vallées (Rhône, Garonne, Allier, Loire, Saône, Doubs), ainsi que la Brenne, la Sologne et, plus récemment, la Champagne humide. Enfin, la nidification de l’espèce est confirmée en Corse depuis 1997. En hiver, migratrice partielle, l’Aigrette garzette demeure cependant présente dans la plupart des sites de reproduction côtiers français. Une centaine de zones humides accueillent 8 000 à 12 000 individus (comptés à la mi-janvier). Les sites majeurs en janvier 2000-2004 étaient la Presqu’île guérandaise (Loire-Atlantique), le Bassin d’Arcachon (Gironde) et l’île de Ré (Charente-Maritime), les Etangs montpelliérains (Hérault) et la Camargue (Bouches-du-Rhône).

L’Aigrette garzette niche en colonies souvent importantes dont certaines dépassent 800 couples. Très sociale, elle s’associe fréquemment avec d’autres hérons, notamment le Héron cendré et le Héron gardeboeufs. Les nids, frêles constructions d’un diamètre de 25 à 35 cm, sont établis dans une multitude d’essences à des hauteurs comprises entre 2 et 20 mètres. Les chênes, frênes, peupliers, saules, ormeaux, robiniers, merisiers, aubépines, pins maritimes, pins parasols et tamaris sont les supports les plus utilisés.

Aigrette Garzette, épreuve d’artiste.

Dans les colonies les plus denses de Charente-Maritime, on trouve des nids dans des ronciers, des petits houx ou des noisetiers, parfois à moins de deux mètres de hauteur. La densité d’oiseaux est si importante que certains noisetiers peuvent abriter 10 à 20 nids. Les sites de reproduction sont à nouveau occupés dès le 15 mars en Camargue et en Charente-Maritime. La ponte débute en général vers le 10 avril. Un deuxième pic d’installation peut avoir lieu en juin, et la ponte peut s’étaler jusqu’au 10 juillet environ. Le volume de la ponte est en moyenne de 4 ou 5 œufs (extrêmes 2 à 7) et

l’incubation, effectuée par les deux sexes dure de 21 à 25 jours. Agés d’une vingtaine de jours, les jeunes s’aventurent hors du nid, puis l’envol se produit vers 40-45 jours et l’indépendance une semaine plus tard. La maturité sexuelle intervient à l’âge de deux ans, mais une partie des oiseaux se reproduit dans la première année. Le succès reproducteur varie significativement d’une colonie à l’autre. L’accès aux sources de nourriture, très variable selon les milieux exploités (rizières, marais saumâtres, marais doux), mais aussi selon l’importance de la colonie occupée et le degré d’artificialité des habitats influencent le succès reproducteur, allant du simple au double selon les colonies. La longévité maximale observée est d’environ 22 ans.

Aigrette Garzette, carte maximum, Villars-les-Dombres, 15/02/1975.

L’Aigrette garzette exploite surtout la faune des milieux aquatiques où les petits poissons, les batraciens et leurs têtards, les crustacés, les vers et les insectes sont consommés en priorité. En milieu plus sec, elle capture également des insectes (criquets, grillons, etc.), des lézards, de jeunes couleuvres ou de petits rongeurs.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : MNHN, YouTube.