L’Acropole d’Athènes (Grèce).

L’acropole d’Athènes (grec ancien : ἡ Ἀκρόπολις τῶν Ἀθηνῶν ; grec moderne : Ακρόπολη Αθηνών) est un plateau rocheux calcaire s’élevant au centre de la ville d’Athènes à laquelle elle a longtemps servi de citadelle, de l’Athènes antique à l’occupation ottomane, ainsi que de sanctuaire religieux durant l’Antiquité. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’Acropole est actuellement un des sites touristiques les plus visités du monde.

La colline s’élève à 156 mètres. Sa partie plate s’étend sur un peu moins de 300 mètres d’est en ouest et 85 mètres du nord au sud dans son état naturel, mais les travaux du Ve siècle av. J.-C. l’ont élargie jusqu’à près de 150  mètres. L’Acropole n’est accessible que par le côté ouest.

Le plateau a d’abord été utilisé comme habitat, puis comme forteresse, avant de devenir, au cours de l’époque archaïque, puis de l’époque  classique, un grand sanctuaire principalement consacré au culte d’Athéna, comprenant plusieurs temples, dont le Parthénon, l’Érechthéion et le temple d’Athéna Nikè. Les autres monuments remarquables de l’Acropole sont les Propylées, le sanctuaire d’Artémis Brauronia, le théâtre de Dionysos, l’odéon d’Hérode Atticus.


L’acropole d’Athènes est située sur un plateau rocheux en calcaire d’environ 156 mètres de haut, dont le sommet plat mesure autour de 270 mètres d’est en ouest et, dans son état naturel 85 mètres du nord au sud, élargi jusqu’à près de 150 mètres par les travaux du Ve siècle av. J.-C., soit à peu près 23 000 m2.

Le terme « acropole » (ἀκρόπολις / akrópolis) vient de l’adjectif ἄκρος (ákros « haut, élevé ») et du substantif πόλις (pólis, « cité, ville »), signifiant ainsi « ville haute ».

Elle est accessible par une pente escarpée sur le côté ouest qui aboutit aux Propylées. Cependant, le plateau peut être atteint sur sa face nord par deux failles creusées par l’érosion. Les faces est et sud elles-mêmes ne sont pas inaccessibles. Ce fut même par le côté est, réputé trop abrupt et donc non surveillé, que les forces perses s’introduisirent dans la forteresse en 480 av. J.-C..

Le sanctuaire de l’Acropole d’Athènes est organisé autour de la statue de la divinité tutélaire de la cité. Cette statue d’Athéna Polias n’est connue que par quelques textes. Elle était très ancienne. Elle devait être un xoanon, une sorte de poutre de bois d’olivier, quasiment aniconique. Elle devait être plutôt debout : une poutre est difficile à asseoir et ressemble plus à un personnage debout qu’assis ; il n’y a pas non plus de mention de trône dans les textes ; enfin, Athéna est le plus souvent représentée debout.

Tous les ans, la statue était lavée, son péplos changé et sa parure (bijoux et accessoires) nettoyée. Ses bijoux étaient des boucles d’oreille, une bordure sur le cou et cinq colliers. Ses accessoires, tous en or, étaient une chouette, une égide, un Gorgonéion et une phiale. Elle n’avait aucune arme : elle  n’était donc pas la déesse guerrière des statues les plus connues ensuite (Athéna Parthénos et Athéna Promachos de Phidias). Ces bijoux et accessoires pourraient dater de la « restructuration » de la statue primitive par Endoios. Il aurait fait de la poutre une coré en lui fixant un bras (et une main tenant la phiale).

C’est sur l’Acropole d’Athènes, pendant le règne de Cécrops, que le mythe situe l’affrontement entre Athéna et Poséidon pour le contrôle de l’Attique. Poséidon d’un coup de trident fit jaillir une source d’eau salée ; Athéna offrit un olivier. C’est cette dernière qui l’emporta.

Érichthonios est le plus souvent considéré comme issu d’une tentative de viol d’Athéna par Héphaïstos. Le sperme du dieu lui ayant touché la cuisse, Athéna le jette sur la terre Gaïa qui est fécondée. Athéna cependant s’occupe du nouveau-né. Elle l’installe dans une corbeille et le confie à trois des filles de Cécrops (Aglaure, Hersé et Pandrose). Quand celles-ci ouvrent la corbeille, elles sont effrayées soit par les serpents qui gardent l’enfant soit par le fait que l’enfant a une queue de serpent. Elles se jettent du haut de l’Acropole et meurent. La déesse élève ensuite l’enfant dans son sanctuaire. Cécrops confie plus tard à Érichthonios le pouvoir royal sur la cité.

Créuse fille d’Érechthée et de Praxithée fut victime d’un viol commis par Apollon dans l’une des grottes de l’Acropole. Elle abandonna leur enfant Ion ; Hermès l’emporta à Delphes.

Les pentes (ses grottes) et le plateau étaient habités au néolithique : ont été retrouvés des tessons de poterie à l’est de l’Érechthéion et des objets de pierre, d’obsidienne et des ossements d’animaux sur la pente nord-ouest. Les fondations d’une maison du néolithique récent ont été découvertes dans une grotte au-dessus de l’Asclépiéion.

Des vestiges d’occupation ont été découverts pour les diverses périodes de l’helladique. Quelques tessons de l’helladique ancien (2600-2000 av. J.-C.) ont été retrouvés près de l’Érechthéion et au sud-est du plateau ; pour l’helladique moyen (2000-1600 av. J.-C.) : de la céramique  minyenne (plateau), cinq tombes à ciste (d’enfants) (plateau) et six tombes recouvertes d’un tumulus (pente sud).

À partir du milieu du XIIIe siècle av. J.-C., une muraille cyclopéenne en calcaire local est attestée, le mur « pélasgique ». Il est donc possible de considérer que c’est à partir de ce moment que le plateau devient une acropole. Cette muraille subsiste encore en deux endroits : sous le temple d’Athéna Niké et les Propylées (4,40 mètres d’épaisseur sur 4,35 mètres de haut) et à l’est du plateau (moins bien conservé). Lors de la grande fouille de la fin du XIXe siècle (1882-1890), cette muraille a été attestée en d’autres endroits. Elle semble en fait faire le tour du plateau, avec une entrée principale déjà à l’ouest, protégée par un bastion remplacé depuis par le temple d’Athéna Niké. Elle pourrait avoir été doublée d’une enceinte basse, le Pélargicon, mur des cigognes ou des Pélages, parfois aussi nommé Ennéapylon (mur aux neuf portes), mais celle-ci a totalement disparu. La forteresse était approvisionnée en eau par un puits souterrain, dans la pente nord, auquel on accédait par un escalier de soixante-cinq marches. Ce puits et son accès auraient été détruits très tôt (trente ans ?) après leur mise en service par un tremblement de terre.

La signification de cette muraille est très discutée. Cette forteresse nécessita une organisation centralisée et une population prête à déplacer autour de 25 000 m³ de pierres. Les mythes suggèrent la nécessité de se protéger de l’« invasion dorienne » ainsi que le synœcisme de l’Attique par Thésée. Si l’enceinte peut être attribuée à un pouvoir royal, il est moins sûr qu’elle ait été le signe de l’existence d’un palais de type mycénien.

Durant les siècles obscurs (1200-800 av. J.-C.), l’Acropole d’Athènes dut peu à peu perdre sa fonction d’habitat pour peu à peu devenir sanctuaire, mais les éléments archéologiques manquent. Il est par contre certain qu’un culte était rendu à Athéna dès le IIe millénaire av. J.-C. Les objets (offrandes de bronze principalement) retrouvés pour le géométrique récent (770-700 av. J.-C.) montrent que le plateau est devenu, au moins en partie, un  sanctuaire. Cette transformation pourrait plaider pour l’existence d’un palais à l’époque dite mycénienne : le passage de palais à sanctuaire est plus courant que celui d’habitat à sanctuaire (avec le contre-exemple de Delphes). S’il y avait bien un palais, il se pourrait même qu’il ait survécu aux destructions que connurent les autres palais mycéniens et encore perduré au début des siècles obscurs, l’Attique étant relativement épargnée par les destructions13,14. Cependant, la plupart de ces objets ont été retrouvés lors de la grande fouille de la fin du xixe siècle, dans les remblais d’extension du plateau lors des grands travaux de transformations du Ve siècle av. J.-C., ne permettant donc pas de localisation d’un lieu de culte. L’hypothèse la plus probable est qu’il pourrait s’être trouvé à l’emplacement des deux colonnes de pôros du Pirée à l’angle sud-est de la tribune des cariatides.

Durant les siècles obscurs, l’Acropole a non seulement un rôle politique et une fonction de forteresse, mais est aussi en partie dédiée au culte.

Les travaux de réaménagement de l’acropole ont eu lieu en trois temps, trois générations. À l’époque de Cimon, dans le second quart du Ve siècle av. J.-C., eurent lieu les travaux préparatoires (dont le déblaiement) et l’érection de l’« Athéna Promachos », célébration de l’Athènes renaissante. La génération suivante, celle de Périclès, dans le troisième quart du Ve siècle av. J.-C., érigea le Parthénon et les nouveaux Propylées, symboles de l’Athènes triomphante. Cependant, il est probable que le programme de constructions (et reconstructions) sur l’acropole, attribué à Périclès fut, au moins en partie, envisagé, voire préparé par Cimon. Enfin, à la fin du siècle, du temps de Nicias, les travaux s’achevèrent avec les Érechthéion et temple d’Athéna Nikè.

Les travaux de réaménagement de l’acropole commencèrent donc par un déblaiement des débris qui la jonchaient. Ils furent utilisés dans la double phase d’élargissement du plateau et de construction d’une nouvelle enceinte, entre péribole et fortifications à la fin des années 460 av. J.-C. Il est possible de faire remonter le début du chantier aux victoires de Cimon (victoire navale à l’embouchure de l’Eurymédon puis tribut imposé à Thassos) qui fournirent le financement. Sur les flancs nord et sud, des terrasses furent créées à partir d’un décrochement de la pente. Leurs murs remployèrent des blocs de pôros des bâtiments archaïques ainsi que les tambours des colonnes du Préparthénon. Cette réutilisation fait que les ruines des bâtiments détruits par les Perses peuvent être vues sans problème depuis la ville basse : le « serment de Platées » était respecté, au moins dans son esprit. Ces terrasses furent comblées, créant ainsi le « Perserschutt ». L’ensemble du plateau fut ensuite entouré d’un mur long d’environ 730 m de long. Ce péribole masquait cependant la vue sur la ville et avait toutes les apparences d’une muraille, alors même que l’acropole n’était plus qu’un sanctuaire.

À peu près à la même époque, dans les années 460 av. J.-C., Phidias reçut la commande d’une statue monumentale d’Athéna dite « Athéna Promachos », étape suivante dans la restauration de l’acropole. Dans la décennie suivante, les clérouques athéniens installés à Lemnos lui commandèrent à leur tour une statue d’Athéna : l’Athéna Lemnia. Ces deux statues participaient de la célébration de la puissance de la cité.

Le financement des travaux se fit grâce à une réappropriation des sommes versées par les « alliés » d’Athènes dans le trésor de la Ligue de Délos. Le trésor fut transféré dès 454 av. J.-C. de l’île sacrée à l’acropole d’Athènes. Il fut dans un premier temps abrité dans le « Vieux Temple ». Comme la guerre contre la Perse était quasiment finie, la sécurité était suffisamment assurée pour que les fonds pussent être utilisés à autre chose. Au début de l’été 449 av. J.-C., un décret athénien décida même du transfert d’une partie du trésor de la ligue (5 000 talents) au trésor d’Athéna Polias. En échange, les alliés ne payèrent pas de tribut cette année-là. Il est possible de considérer que le Parthénon serait une offrande de l’ensemble de la Ligue à Athéna, pour la remercier de la victoire sur les Perses, comme le Préparthénon avait été une offrande en remerciement de Marathon. L’Attique se couvrit ensuite de nombreux chantiers, l’acropole d’Athènes, avec le Parthénon étant le plus symbolique. Pour Plutarque dans sa Vie de Périclès, l’idée était de permettre au citoyen de la cité d’Athènes qui ne pouvait disposer du revenu du soldat ou du marin de travailler pour vivre et donc, sur des chantiers publics de « toucher sa part des fonds publics ». Les adversaires de Périclès lui reprochèrent les sommes dépensées pour les travaux et s’attaquèrent à ses proches, comme lors du procès de Phidias en 438 av. J.-C.. Cependant, les travaux ne furent interrompus que par les débuts de la guerre du Péloponnèse à partir de 431 av. J.-C..

La question d’un plan d’ensemble pour les grands travaux sur l’acropole fait encore débat et divise les archéologues. Certains considèrent que la  destruction quasi-totale de ce qui existait aurait permis de créer un sanctuaire cohérent (à la différence de ce qui existe à Delphes ou Olympie) ab nihilo. Ce projet aurait été élaboré dans le cercle autour de Périclès, avec l’aide de l’urbaniste Hippodamos. D’autres avancent le fait que seuls les nouveaux Propylées ont été conçus dans le même axe que le Parthénon afin de le mettre en valeur. Les deux bâtiments d’ordre dorique ont d’ailleurs été construits par la même équipe (mais des architectes différents). Ils sont aussi les seuls à avoir été réalisés alors que Périclès était au pouvoir, entre 447 et 432 av. J.-C. Les autres bâtiments symboliques (Érechthéion et temple d’Athéna Nikè) sont d’ordre ionique, plus petits et plus tardifs (426 et 406 av. J.-C.). Ils ne sont pas non plus liés aux deux autres. Enfin, la moitié du « Vieux Temple » recyclée était toujours présente entre Parthénon et Érechthéion.

L’Acropole fut utilisée principalement comme forteresse, les bâtiments étant modifiés pour répondre à leurs utilisations successives ou détruits.

Elle subit plusieurs sièges qui endommagèrent les bâtiments, notamment celui de 1687 par les Vénitiens, au cours duquel une explosion détruisit en grande partie le Parthénon. Le temple d’Athéna Niké fut démonté pour renforcer les défenses peu avant le siège, et un mur de défense appelé Serpentzé fut construit entre l’odéon d’Hérode Atticus et le portique d’Eumène. Le doge Morosini fit enlever une partie des sculptures avant d’évacuer la ville.

Les derniers sièges eurent lieu pendant la guerre d’indépendance grecque. La citadelle fut assiégée vainement par les Grecs d’avril à juillet 1821, puis de novembre 1821 à juin 1822 et fut alors occupée par des troupes  rouméliotes. De nouvelles défenses furent construites, notamment un bastion dit « d’Odyssée », du nom du chef Odysséas Androutsos, protégeant la source Clepsydre qui venait d’être redécouverte.

Elle fut ensuite assiégée par les troupes de Kioutachis entre août 1826 et juin 1827. Parmi les défenseurs se trouvaient Yánnis Makriyánnis, le colonel Fabvier, et Yannis Gouras qui fut tué. Au cours du siège, l’Érechthéion touché par les bombardements s’effondra, faisant plusieurs victimes dont la veuve de Gouras. La garnison capitula le 5 juin, après le désastre des  opérations menées pour sa libération le 6 mai.

La citadelle resta ensuite aux mains des Ottomans jusqu’en mars 1833.

La restauration des monuments a débuté après l’indépendance du royaume grec au XIXe siècle, avec notamment la destruction des constructions postérieures à la période antique. Les travaux se poursuivent actuellement.

Les monuments de l’Acropole ont été inscrits au patrimoine mondial en 1987.

Source : Wikipédia.

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