L’Aconcagua (Argentine).

L’Aconcagua est un sommet d’Argentine situé à treize kilomètres de la frontière chilienne et s’élevant à 6 962 mètres d’altitude. Surnommé le « colosse de l’Amérique », il constitue le point culminant de la cordillère des Andes, du continent, de l’hémisphère austral et la plus haute montagne en dehors de l’Asie. Il domine un vaste parc provincial protégeant des espèces animales typiques de la cordillère, en particulier le condor des Andes et le guanaco, ainsi qu’une végétation rare et fragile. En effet, le climat est aride et la couverture neigeuse ténue, malgré l’existence de quelques glaciers modestes.

Son ascension est relativement aisée pour des personnes acclimatées à l’altitude, malgré des phénomènes venteux parfois violents. Aussi la montagne semble avoir été occupée très tôt par des populations quechuas. La première ascension officielle est réalisée par le Suisse Matthias Zurbriggen en 1897 par la face Nord.


Il n’existe aucune preuve que les Incas aient atteint le sommet de  l’Aconcagua mais des indices permettent d’affirmer qu’ils sont montés très haut sur la montagne. En 1947, le squelette d’un guanaco est découvert le long de la crête reliant les pics Nord et Sud, appelée depuis « crête du guanaco ». Même s’il apparaît improbable que cet animal soit monté par ses propres moyens à cette altitude, aucun site archéologique n’est mis en évidence. Finalement, la preuve la plus formelle est mise au jour en 1985 avec la découverte d’une momie préservée par le froid et la sécheresse à 5 200 mètres d’altitude le long de la crête Sud-Ouest du Cerro Piramidal, un pic secondaire de l’Aconcagua. La présence avérée des Quechuas au sommet de montagnes aussi hautes que le Llullaillaco (6 739 mètres) laisse à penser aux archéologues que de nombreux sites restent à trouver sur l’Aconcagua.

Le premier à explorer réellement la montagne est le général argentin José de San Martín en 1817 qui, lors de sa traversée des Andes centrales pour libérer le Chili de la présence espagnole, passe trois années à lever et préparer une armée de 5 300 soldats, 10 600 mules et 1 600 chevaux, pour attaquer les villes de Santiago et Valparaíso depuis les cols entourant le Mercedario, le Tupungato et l’Aconcagua. Ils traînèrent leur artillerie au-delà de 4 000 mètres d’altitude, considérablement gênés par les éboulis et les névés, pour finalement vaincre, après de lourdes pertes, les Espagnols qui s’attendaient à une invasion par la mer.

La première tentative d’ascension réelle de l’Aconcagua par des Occidentaux est effectuée par l’Allemand Paul Güssfeldt en 1883. Il effectue son approche depuis Santiago, puis remonte le río Volcán et emprunte enfin la crête Nord-Ouest par ce qui est devenu la voie normale. Il arrive jusqu’à l’altitude de 6 560 mètres mais doit abandonner à cause du mauvais temps.

La première ascension réussie par le versant septentrional est réalisée par le guide suisse Matthias Zurbriggen qui arrive seul au sommet  le 14 janvier 1897, après cinq tentatives échelonnées sur six semaines. Le chef de l’expédition, l’Anglais Edward FitzGerald, ainsi que les autres membres et porteurs ont abandonné à 6 700 mètres d’altitude. Stuart Vines et Nicola Lanti atteignent également le sommet le 13 février. Vines et Zurbriggen réalisent quelques semaines plus tard la première du Tupungato, un peu plus au sud.

La Française Adrienne Bance est la première femme à réaliser l’ascension de l’Aconcagua le 7 mars 1940, avec l’Allemand Jorge Link et les membres du Club Andinista Mendoza : Pablo Franke, P. Etura, D. López et J. Semper.

En 1944, l’expédition dramatique de l’alpiniste allemand Juan Jorge Link, où il périt avec trois autres membres de l’expédition dont Adrienne Bance devenue son épouse après l’ascension de 1940, fait l’objet d’un récit par Tibor Sekelj dans Tempestad sobre el Aconcagua15. L’ouvrage connaît un grand succès, plusieurs rééditions et des traductions dans des dizaines de langues. Ce livre, écrit par un alpiniste néophyte, a servi de manuel d’alpinisme au Mexique tant il détaille toutes les précautions et les préparatifs en vue d’une ascension.

En mars 1947, lors de l’ascension par la face nord, l’Espagnole Maria F. Canals-Frau, est prise dans une tempête de neige et décède lors de la descente.

La première de la très difficile face Sud n’est réalisée qu’en 1953 par une équipe de jeunes Français, dont deux devaient devenir célèbres : Robert Paragot et Lucien Bérardini16. Les six vainqueurs, hormis Paragot, reviennent de l’expédition amputés de plusieurs doigts et orteils du fait des gelures, seulement quatre ans après Herzog et Lachenal à l’Annapurna.

La première ascension solitaire intégrale de la face Sud de l’Aconcagua a été réussie par le guide français Ivano Ghirardini en 1981, en trois jours et demi. La première hivernale solitaire de la face Sud est l’œuvre du guide japonais Tsuneo Hasegawa.

Le 23 février 2005, à l’occasion du centenaire du Rotary International, une ascension est organisée par l’alpiniste argentin Mauricio Bernardo Bianchi et le Club Andinautas et retransmise jour après jour sur internet. En décembre 2005, un jeune montagnard espagnol, Javier Cantero, gravit la montagne afin d’y lire un passage de Don Quichotte de la Mancha, à l’occasion du 400e anniversaire de l’œuvre. Le 30 décembre 2007, en complétant son quatrième des Seven Summits, Jordan Romero, originaire de Big Bear Lake en Californie, devient à onze ans la plus jeune personne à atteindre le sommet. Il est détrôné le 24 décembre 2013 par un autre Californien, Tyler Armstrong, âgé alors à peine de neuf ans21. Trois jeunes Argentins ont déployé une banderole au sommet, le 3 janvier 2010, réclamant la libération des « Cinq de Cuba ».

L’Aconcagua est inclus dans le parc provincial de l’Aconcagua, zone protégée de 71 000 ha déclarée en 1983. C’est l’un des trois parcs provinciaux de la province de Mendoza avec ceux du volcan Tupungato et de Laguna del Diamante. Il est officiellement ouvert du 15 novembre au 15 mars. Depuis 1990, il bénéficie d’un service de gardes dont le rôle est de contrôler les permis et maintenir l’ordre, de protéger le parc et d’assister les touristes. Les randonneurs peuvent disposer d’un service de location de mules pouvant transporter chacune deux sacs de 30 kg, sous l’autorité des arrieros qui ont la charge de la conduite, la garde et la préparation des animaux. Les Argentins constituent pratiquement 30 % des touristes entrant dans le parc. Suivent les Américains, les Allemands et les Espagnols, les Chiliens n’arrivant qu’en quinzième position. Avec 7 658 visiteurs sur la saison 2007-2008, principalement autour du mois de janvier, la fréquentation du parc est en constante augmentation. Près de 60 % de ces visiteurs demandent un permis pour tenter l’ascension d’un des sommets.

Source : Wikipédia.

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