L’abbaye du Thoronet (Var).

L’abbaye du Thoronet est une abbaye cistercienne située sur la commune du Thoronet, dans le département français du Var et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.

L’ensemble du site bénéficie d’une double protection juridique : d’une part au titre de l’environnement, de la préservation de la faune et de la flore, d’autre part au titre du périmètre des 500 mètres autour d’un monument historique en application des articles L.621-30-1 et L.621-31 du code du patrimoine.

L’abbaye du Thoronet est une des « trois sœurs provençales », les deux autres étant Sénanque (Vaucluse) et Silvacane (Bouches-du-Rhône).

Elle doit probablement beaucoup à l’abbé Foulques, mort en 1231. D’abord troubadour, il est ensuite abbé du Thoronet avant d’être évêque de Toulouse. C’était un proche de Saint Louis, protecteur de l’Ordre.

Le Corbusier visite l’abbaye en 1953.

Abbaye du Thoronet, carte maximum, 6/07/1996.

En 1964, l’architecte Fernand Pouillon imagine, dans son roman Les Pierres sauvages, un récit de la construction de l’abbaye au XIIe siècle, sous la forme du journal du premier père prieur de l’abbaye. Son personnage, « le maître d’œuvre de l’abbaye », exprime de manière très vivante l’émotion que procure la vue des pierres utilisées dans la construction :

« La plupart des pierres seront traitées rudement, grossièrement : nous gagnerons du temps. Le soleil accrochera les facettes, les éclats, et fera précieuse la matière scintillante. Les angles, les joints dressés, ciselés, deviendront les pures arêtes, définiront le filet de la maille élémentaire, par la discrète diversité des fins appareillages que nul mortier apparent n’insensibilisera (…) Voilà pourquoi je ne veux pas la bâtir, l’engluer de chaux ; je veux lui laisser un peu de liberté, sinon elle ne vivrait pas. »

L’harmonie et la pureté de l’abbaye sont frappantes. Elle est construite à partir de la notion même de simplicité :

« Il n’est de vertu plus indispensable à nous tous que celle de l’humble simplicité. »

Dans le cadre de l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité gérée par l’UNESCO, la notice sur l’abbaye de Fontenay indique que « le plus parfait » exemple de l’architecture cistercienne est l’abbaye du Thoronet.

L’abbaye du Thoronet a connu beaucoup de restaurations à partir du XIXe siècle, qui semblent être assez fidèles à la construction originelle. Elle se cache parmi les chênes dans un site sauvage et isolé qui s’accorde bien avec la règle stricte de l’ordre de Cîteaux.

L’abbaye du Thoronet a été fondée au XIIe siècle en Provence, pour une communauté de vingt moines seulement, sans compter les frères lais, à une époque où celle-ci relevait du Saint-Empire romain germanique sous l’autorité de Frédéric Ier Barberousse (1152-1190). L’empire s’étendait alors de la Bohême au Rhône. Le Thoronet constitue la première présence cistercienne dans cette région.

Mais avant de fonder l’abbaye du Thoronet, c’est de l’abbaye de Mazan (Ardèche) que Paulin, son premier abbé, et 12 moines installent une communauté, le 14 avril 1136, sur la commune de Tourtour, qui prit le nom de l’Abbaye de Florièyes, à une journée de marche au nord-ouest de l’actuel site du Thoronet. Cette première implantation a lieu grâce au don d’une partie des terres de la famille de Castellane. Malgré d’autres dons importants en terrain, la nouvelle communauté installée à Notre-Dame de Florièyes ne trouve pas les conditions idéales à son développement et décide alors de se déplacer sur une des terres qu’elle possédait déjà et qui lui avait été léguée par le catalan Raymond Bérenger, comte de Provence. La charte de donation est datée du 18 des calendes d’avril 1146.

Le premier acte de fondation de 1157 marque l’abandon définitif du site de Notre-Dame de Florièyes qui devient un simple prieuré, pour le massif de l’Urbac dans la forêt de la Darboussière au sein de la seigneurie de Séguemagne, lieu d’implantation de la nouvelle abbaye.

Les hommes du Temple cultivaient un grand nombre de terres, soit qu’elles aient été leur propriété, soit qu’elles aient appartenu aux moines cisterciens du Thoronet qui se posaient ainsi en suzerains des Templiers. Lors de la suppression de l’ordre en 1312, la quasi totalité des biens du Temple à Lorgues revinrent aux cisterciens du Thoronet.

L’abbaye ne tarde pas à connaître la prospérité à la suite des nombreuses donations qui affluent, notamment de la part des seigneurs de Castellane. Jusqu’au milieu du XIIIe siècle, les donations permettent à l’abbaye d’organiser son économie autour de l’agriculture et de l’élevage. Au XIVe siècle, le Thoronet, comme bien d’autres abbayes cisterciennes, connaît peu à peu le déclin. Les révoltes internes puis plus tard les guerres de Religion entraînent la défection des moines de l’abbaye qui, en 1787, est rattachée à l’évêché de Digne-les-Bains. Pendant un siècle environ une vingtaine de moines y vécurent mais, à la Révolution, il ne restait plus que sept religieux dans un état voisin de la misère, puisque l’un deux écrit que « la maison est plus propre à servir d’écurie qu’à y loger. »

En 1791, la vente du monument comme bien national est annoncée. Vendue pour 132 700 francs, puis à nouveau délaissée, elle est rachetée par l’État en 1854. Grâce à l’intervention de Mérimée, elle échappe à la ruine. Depuis, les travaux de consolidation et de restauration se sont succédé. Ils étaient devenus d’autant plus indispensables que l’abbaye souffrait de l’exploitation de la bauxite à proximité.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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