La Royal Air Force (« Force aérienne royale » en français, abrégée en RAF) est la force aérienne de l’armée britannique. Elle forme avec la British Army et la Royal Navy les Forces armées britanniques. Sa devise (motto) est Per Ardua ad Astra qui signifie « À travers les embûches jusqu’aux étoiles ».
La Royal Air Force est créée le 1er avril 1918, devenant la première force aérienne indépendante du monde, par regroupement des Royal Flying Corps (RFC) et Royal Naval Air Service (RNAS).
La Royal Air Force est l’héritière du Royal Flying Corps, son nom a changé en avril 1918. Ses principaux chasseurs étaient le Sopwith Camel et le SE.5a. À sa création, elle aligne 20 000 avions et 300 000 hommes et participe aux dernières opérations du premier conflit mondial.
La position insulaire de l’île fonda la doctrine à venir du bombardement stratégique.
Au lendemain de la guerre, les contraintes budgétaires entrainent une vive concurrence pour obtenir des moyens entre les ‘services’ -Army, Navy et Air Force. L’existence même de la RAF est parfois remise en cause.
Pour démontrer son utilité, la RAF joua le rôle de police du ciel de l’Empire britannique en soutien aux maigres forces de la British Army dispersée à travers le monde. La Royal Air Force se déploie dans le cadre d’une doctrine nommée Air Control.
En mai 1919, lors de la troisième guerre anglo-afghane, une tonne de bombes est larguée quotidiennement contre l’Afghanistan, principalement sur la ville de Jalalabad, sans que les Afghans aient la capacité de répliquer. Un maximum de deux tonnes de bombes par jour sera atteint. Le 24 mai 1919, Kaboul est également bombardée. Le Palais royal est partiellement touché, ce qui met fin à la guerre.
En 1920, éclate en Irak, passant alors sous mandat britannique de la SDN, une rébellion. Celle-ci est matée par voie aérienne. La Royal Air Force au cours de nombreuses missions totalisant 4 000 heures de vol, emploie 97 tonnes de bombes, 183 000 munitions et n’enregistre que 9 tués, 7 blessés et 11 appareils détruits. Environ 9 000 rebelles perdent la vie dans ce conflit. Certains seront victimes de gaz de combat de type moutarde, voire d’armes au phosphore.
La RAF organisa la première grande évacuation par voie aérienne entre décembre 1928 et février 1929 lors du pont aérien de Kaboul (en) où 586 étrangers et personnalités durent quitter la capitale afghane lors d’une guerre civile.
Par ailleurs, dans les années 1920, sous l’impulsion notamment de Trenchard, la RAF devait nourrir et exploiter le thème d’une French Menace8 et orienter sa planification stratégique dans la perspective, bien hypothétique, d’une guerre contre la France.
En 1938, l’effectif est de 35 000 personnes.
Elle a joué un rôle considérable lors de la Seconde Guerre mondiale et notamment lors de la bataille d’Angleterre, où sa résistance, confortée par l’atout technique que représentaient les radars britanniques, a permis au Royaume-Uni de ne pas perdre le contrôle des airs qui eût été indispensable à la Wehrmacht pour toute tentative d’invasion des îles Britanniques.
Des centaines de pilotes polonais, tchèques, français et belges réfugiés en Grande-Bretagne ont participé à la bataille d’Angleterre et ont formé plus tard des escadrilles nationales qui combattirent sur divers fronts, principalement en Europe, mais aussi en Afrique.
Après la victoire de la bataille d’Angleterre, la Royal Air Force a contribué à mettre sous pression les régions de l’Allemagne qui étaient à sa portée. Les bombardements les plus massifs furent ceux de Hambourg (opération Gomorrah), Berlin et de Dresde, villes qui subirent des dégâts considérables. Les escadres de bombardement britanniques opéraient surtout la nuit, relayant les escadres américaines opérant pendant la journée.
La RAF de l’époque était divisée en trois grands commandements, le Fighter Command (commandement de la Chasse), le Bomber Command (commandement du Bombardement) et le Coastal Command (commandement côtier). Par contre la Fleet Air Arm ne faisait pas partie de la RAF mais de la Royal Navy.
L’unité de base tant en chasse qu’en bombardement était le squadron, correspondant au groupe français. Les squadrons étaient souvent regroupés en wings (escadres) ou en groups (régiments) dans les bases importantes. Les squadrons de chasse étaient divisés en flights (escadrilles), eux-mêmes divisés en patrouilles de trois, puis quatre appareils. Trois forces aériennes tactiques furent créées durant le conflit pour le soutien des troupes au sol dont le Second Tactical Air Force. Notons un Balloon Command disposant à son pic d’activité de 33 000 personnels chargés des 2 000 ballons captifs de défense antiaérienne flottant en continu à partir de 1940 en Grande-Bretagne10 et un RAF Ferry Command rapatriant les avions construits en Amérique du Nord.
L’ensemble des pertes aériennes de la RAF sur les théâtres d’opérations d’Europe et de Méditerranée sera au 8 mai 1945 de 11 968 bombardiers et 10 061 chasseurs détruits et 79 281 personnels manquants.
Le Premier ministre en exercice, Winston Churchill, résuma en 1940 l’importance du rôle joué par la Royal Air Force dans une formule passée à la postérité : « Jamais tant de gens n’ont dû autant à si peu ».
Bien que peu connu du grand public français, l’effort aérien britannique fut important dans la bataille de France.
Au 10 mai 1940, la RAF avait engagé 416 avions dont 92 chasseurs et 192 bombardiers sur le sol français. Cette force aérienne, la BAFF (British Air Forces in France) était sous le commandement de l’Air Marshal Barratt (en) et se subdivisait à son tour en Advanced Air Striking Force (AASF) supposée épauler l’armée de l’air française et l’Air Component of the British Expeditionary Force (BEF) chargée de soutenir le corps expéditionnaire britannique.
Au 30 mai, 35 chasseurs (sur 650 possédés par le Royaume-Uni) et 40 bombardiers (sur 286) étaient en France.
Elle a perdu 959 avions et eu 1 526 tués, blessés et disparus (pertes légèrement supérieures à celles de l’armée de l’air française) et revendique 940 victoires (vraisemblablement autour de 500 victoires) et 3 968 tonnes de bombes larguées.
Les équipages de bombardiers de ce commandement eurent de très lourdes pertes. Sur les 89 119 hommes d’équipages, 48 876 furent tués dont 450 parmi les 10 510 faits prisonniers. Au total, seul 27 % des effectifs survécut à un tour de 30 opérations.
12 726 avions furent détruits dont 928 à l’entraînement.
L’une des forces de la RAF fut d’assimiler de nombreuses nationalités venues de l’ensemble de l’Empire britannique, des nations occupées par l’Allemagne nazie et des volontaires des États-Unis.
Les dominions du Commonwealth lui ont apporté 24 squadrons australiens, 47 canadiens, 12 indiens, 6 néo-zélandais et 26 sud-africains.
La RAF forma un total de 45 escadrons et 2 escadrilles de Belges, Danois, Égyptiens, Français, Grecs, Néerlandais, Norvégiens, Polonais, Tchécoslovaques et Yougoslaves. Trois escadrons de volontaires américains formés entre septembre 1940 et 1941 furent transférés à la 8th USAAF le 29 septembre 1942.
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Sources : Wikipédia, YouTube.