La région “Nord-Pas-de-Calais”.

Le Nord-Pas-de-Calais est une ancienne région française. Elle était bordée au sud par l’ancienne région Picardie, au nord-est par la Belgique et à l’ouest et au nord par la Manche et la mer du Nord. Elle était composée de deux départements, le Nord et le Pas-de-Calais. Avec 326 hab/km2, elle comptait parmi les régions d’Europe les plus densément peuplées.

Elle était administrée par le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et une préfecture de région, tous deux basés à Lille ; le conseil régional était assisté d’un conseil économique, social et environnemental régional (CESER). Cette région, qui fut autrefois minière, était au moment de sa disparition encore très industrialisée et cultivée sur 75 % de son territoire.

Les anciennes provinces composant le Nord-Pas-de-Calais sont, principalement, la Flandre, l’Artois, le Cambrésis, le Hainaut et la Picardie (Boulonnais et Calaisis, séparés du reste de la Picardie lors de la création des régions), désignations qui restent très courantes encore aujourd’hui. À l’exception de la partie picarde, la région faisait partie autrefois des Pays-Bas méridionaux et des Pays-Bas espagnols, d’où la forte influence belge et hollandaise encore présente aujourd’hui sur ce territoire, qui ne devint français qu’en 1713 sous le nom de Pays-Bas français. Jusqu’en 1973, « Nord » désignait aussi la région, comme le département.

Nord-Pas-de-Calais, carte maximum, Lille, 13/12/1975.

Dans le cadre de la réforme territoriale, le Nord-Pas-de-Calais a fusionné avec la région Picardie le 1er janvier 2016. Le nom de cette nouvelle région est Hauts-de-France, provisoirement appelée Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Collector de 10 timbres Nord-Pas-de-Calais.

Jusqu’au XVIIe siècle, l’histoire de la région (et plus précisément de l’actuel département du Nord) fut en grande partie commune avec l’histoire de ce qui deviendra la Belgique, celle d’une terre qui « pendant près de mille ans servit de champ de bataille à toute l’Europe ». Le territoire que recouvre le Nord-Pas-de-Calais fut disputé depuis la guerre des Gaules ; à l’époque des invasions barbares, les Francs saliens s’y établirent, et il fut le berceau de la dynastie mérovingienne.

Nord-Pas-de-Calais, essais de couleurs.

À partir du IXe siècle, la région, divisée par la frontière de l’Escaut, connut l’émergence de plusieurs principautés, dont les comtés de Flandre et de Hainaut. Cette époque, confuse d’un point de vue politique, est celle où les villes gagnèrent une grande indépendance, et une prospérité économique et culturelle qui vit son apogée au XVe siècle dans les Pays-Bas bourguignons. Après les longs conflits franco-espagnols du XVIe siècle, la région fut finalement annexée à la France, lors des guerres de conquête de Louis XIV. Le traité de Nimègue fixa la frontière que l’on connait actuellement.

Quant au Boulonnais, au Montreuillois et au Calaisis qui appartenaient à l’époque à la Picardie, leur histoire est fortement marquée par les conflits entre la France et l’Angleterre.

Au XVIIIe siècle, les sols des départements du nord de la France sont déjà très intensivement exploités par l’agriculture, l’élevage et la forêt, quand ils ne sont pas construits, et notamment dans le département du Nord, puisque selon les statistiques produites à l’occasion de la répartition du sol dans les 650 communes du Nord au moment de la confection du cadastre napoléonien, les marais et les friches ne constituent déjà plus que 1,31 % des sols en moyenne.

Lors de la révolution industrielle du XIXe siècle, le Nord, puis le Pas-de-Calais, connurent un développement économique et un essor démographique sans précédent qui en fit la « première usine de France », et un haut lieu des luttes du mouvement ouvrier. Vingt-cinq compagnies minières possèdent quarante-six concessions sur 135 000 hectares et emploient plus de 120 000 ouvriers. Existent encore des usines textiles par centaines, autour de Lille, des établissements de construction mécanique et électrique, de métallurgie, de chimie, des brasseries, raffineries, sucreries, verreries, etc. Dans tous les secteurs d’activité, la région s’est affirmée.

Collector “Les géants du Nord”.

La région fut durement touchée lors des deux Guerres mondiales : principalement le Nord et l’Artois pendant la Première Guerre mondiale qui furent au cœur des combats, tandis que la Côte d’Opale est principalement touchée lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le bilan de la Première Guerre mondiale est effrayant pour la région ː 801 communes détruites ou gravement endommagées, 600 églises démolies, 14 235 usines sinistrées, 350 000 immeubles abattus, 598 000 hectares de sol à remettre en état, 16 000 kilomètres de routes défoncées, 773 kilomètres de voies ferrées à reconstruire, 60 millions de m³ d’eau à pomper dans les mines de Lens, un montant de réparations estimé à 40 milliards de francs. Dans les années 1930, on en est encore à inaugurer à tour de bras des beffrois, des églises et des cités ouvrières. La région fit ainsi appel à des centaines de milliers de travailleurs immigrés, notamment polonais, pour s’en sortir. A côté de cela, la Compagnie des chemins de fer du Nord organise en mai 1922, pour les Parisiens, un circuit touristique des champs de bataille.

Pendant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation allemande, la région, située dans la zone occupée, est classée en « zone interdite » rattachée à l’administration militaire de Bruxelles. Seule l’extrême ouest du bassin minier nordiste échappe à l’occupation, ce qui ne l’empêche pas de fournir un effort de guerre.

La région subit une grave crise économique à partir des années 1970, avec la fin simultanée des houillères, des industries sidérurgique et de l’industrie textile qui étaient une source très importante d’emploi.

Selon l’Insee, en 2004, le Nord-Pas-de-Calais était la 3e région la plus touchée par la « pauvreté économique » en termes de part de la population sous le seuil de pauvreté (16,8 %). Des disparités géographiques existent ainsi qu’une disparité très marquée entre les plus riches et les plus pauvres (mais moins qu’en Île-de-France, Corse, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Languedoc-Roussillon). En 2004, l’évolution du nombre de RMIstes montrait une tendance au creusement de l’écart avec la France métropolitaine (depuis le début des années 2000).

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Sources : Wikipédia, YouTube.