La Pyrite.

La pyrite est une espèce minérale composée de disulfure de fer (FeS2), polymorphe de la marcassite ; elle contient généralement des traces de métaux précieux (argent (Ag), or (Au)), et de métaux lourds et métalloïdes toxiques nickel (Ni), cobalt (Co), arsenic (As), cuivre (Cu), zinc (Zn), thallium (Tl), sélénium (Se) et vanadium (V), et qui rendent son  exploitation en tant que minerai très polluante.


Le terme pyrite est attribué à Dioscoride ; il en fait la première mention connue en l’an 50. La pyrite fut remarquée des anciens pour les étincelles qu’elle produit sous les chocs. Le terme provient du grec πυρίτης (pyrítēs) – λίθος (líthos) – littéralement « pierre à feu ».

Du point de vue macroscopique, les cristaux de pyrite prennent souvent des formes dodécaédriques aux faces pentagonales appelé pyritoèdres. De façon générale, la pyrite forme des cristaux d’habitus cubique, octaédrique ou pyritoédrique, dont les faces peuvent être striées.

Pyrite, carte maximum, Liechtenstein.

D’éclat métallique brillant et opaque, la pyrite a une couleur dorée pâle. Son trait est vert-noir à marron et dégage une odeur de soufre.

Sa dureté est entre 6 et 6,5 sur l’échelle de Mohs. Sa cassure est irrégulière et parfois conchoïdale.

Les macles des pyritoèdres sont dites en « croix de fer ». La pyrite est souvent maclée sur [110], par interpénétration (croix de fer) et sur [001].

La pyrite est faiblement soluble dans l’acide nitrique. Elle devient magnétique lorsqu’elle est chauffée ; lors de la fusion entre 1 177 °C et 1 188 °C, elle forme une boulette magnétique.

La pyrite peut être d’origine sédimentaire, magmatique, métamorphique ou hydrothermale. On la trouve également dans certaines météorites.

En particulier, les sols schisteux et argileux sont susceptibles de contenir des pyrites en milieu pauvre en oxygène, par action de bactéries sur de la matière organique. Le point de départ de cette minéralisation se trouve dans la production d’hydrogène sulfuré par les bactéries protéolytiques qui dégradent les protéines ou par les bactéries sulfato-réductrices qui  décomposent les sulfates (produits issus de la décomposition des protéines) en hydrogène sulfuré. D’autres bactéries réduisent les hydroxydes ferriques (hydroxydes issu des roches ou de la matière organique) et libèrent les ions ferreux dans le milieu ambiant. En se combinant avec le fer, l’hydrogène sulfuré conduit à la précipitation de sulfures de fer, précurseurs de la pyrite. Lorsque la pyrite a une origine sédimentaire, elle constitue le minéral authigène caractéristique des environnements marins anoxiques riches en matière organique.

La pyrite fut plus exploitée aussi bien comme source de soufre que de fer. Cette industrie très polluante tend cependant à être remplacée par d’autres procédés. En 1985, 18 % du soufre était obtenu à partir de ce minerai. La quantité extraite est de moins de 8 % actuellement, soit 6,6 millions de tonnes extraites par an, dont 6 millions rien qu’en Chine. Elle n’est pas utilisée comme source de fer pour la fabrication de l’acier car le coût d’extraction est supérieur par rapport à l’hématite (Fe2O3) ou à la magnétite (Fe3O4). L’extraction du fer à partir de la pyrite permet également l’obtention d’une fonte, qui doit cependant être soufflée à l’oxygène pour éliminer le soufre en solution. Les derniers procédés de biolixiviation ont permis l’extraction du chrome à partir de la pyrite.

Elle reste le minerai de base de la fabrication de l’acide sulfurique par le procédé des chambres au plomb. Elle est exploitée dans beaucoup de gisements pour le traitement métallurgique des poudres (pelletisation) dans la production de l’or, du cuivre, du cobalt, du nickel

Le récepteur à pyrite connu sous le nom de poste à pyrite est un récepteur radio à modulation d’amplitude extrêmement simple qui historiquement permit la réception des ondes radioélectriques pendant la Seconde Guerre mondiale.

La pyrite servit aussi comme pierre à feu, on en trouve sur la momie d’Otzi.

Son utilisation dans le remblai autour des fondations de diverses constructions, notamment au Québec et accidentellement comme  composant pour le béton à Trois-Rivières, a été à l’origine de critiques en raison de l’affaiblissement des fondations dû aux fissures provoquées par gonflement. Ce gonflement est produit par la réaction de la pyrite avec l’eau, l’air et la chaux (Ca(OH)2) du béton. Les solides produits, hydroxyde ferrique (Fe(OH)3) et gypse (CaSO4(H2O)2), sont plus volumineux que les réactifs solides car ils incorporent les atomes des fluides réactifs ; eau (H2O) et dioxygène (O2).

Les mine de pyrites et leurs déchets miniers comptent parmi les sources les plus importantes de pollution par l’antimoine, l’arsenic et surtout le  thallium, le plus toxique de métaux. Il est rare dans la croute terrestre mais souvent significativement présent dans la pyrite (ex : 1299 ppm en moyenne dans les pyrites de Sennari, 1967 ppm Canale della Radice et et 2623 ppm à Fornovolasco en Italie. qui sont « dissous dans la matrice de la pyrite (…) dans des nanoparticules distribuées de manière homogène (…) sous la forme de Tl+, Sb3+, As3+ et As− (…) Tl+ pourrait se produire dans les défauts structuraux de la pyrite, dépourvus de tout ordre à longue distance. La nature “lâche” de Tl dans la pyrite favorise sa perte rapide lors de la recristallisation métamorphique de la pyrite et sa redistribution dans les corps minéralisés et les roches encaissantes, avec des implications importantes d’un point de vue économique et environnemental ».

Source : Wikipédia.

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