La première bataille d’Al Alamein (1942).

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La première bataille d’El Alamein, ou bataille d’Al Mata, est un épisode de la guerre du Désert durant la Seconde Guerre mondiale. Elle se déroule du 1er au 27 juillet 1942 entre les forces de l’Axe (l’Afrikakorps commandé par Erwin Rommel et l’armée italienne) et les forces alliées, principalement britanniques, commandées par Claude Auchinleck, près de la ville égyptienne d’El-Alamein, à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alexandrie.

Cette bataille a pour résultat de stopper la seconde avancée des forces de l’Axe en Égypte. Cet avantage se verra confirmé par la bataille d’Alam el Halfa un mois plus tard, puis, en octobre, par la victoire décisive du général Bernard Montgomery lors de la seconde bataille d’El Alamein.

Ces deux batailles d’El Alamein, avec celles de Midway et de Guadalcanal sur le front asiatique, et de Stalingrad sur le front est-européen, marquent un tournant de la Seconde Guerre mondiale au profit des Alliés.


En juin 1942, l’armée britannique est en mauvaise posture, même si elle réussit à obtenir un répit lui permettant de se replier grâce aux Français libres à l’issue de la bataille de Bir Hakeim.

Le 20 juin, l’Afrika Korps atteint Tobrouk (bataille de Gazala), qui capitule le lendemain.

Rommel fait à cette occasion 35 000 prisonniers appartenant aux unités des 2e division d’infanterie sud-africaine, 29e brigade d’infanterie indienne, 201e brigade de la garde et 32e brigade blindée.

70 chars, 2 000 véhicules, 2 000 tonnes d’essence (prise d’une valeur  inestimable pour l’Afrika Korps constamment en manque de carburant),      5 000 tonnes de vivres (prise elle aussi essentielle dans le désert) et une grande quantité de munitions sont pris.

L’attaque de Tobrouk a été menée par le général italien Enea Navarrini à la tête des divisions germano-italiennes : Littorio (fraîchement débarquée en Afrique), Ariete, Trieste et 15e Panzerdivision soit un total de 30 000  hommes dont 20 000 italiens.

L’attaque est lancée à l’aube et dès 9 h 40, le général Klopper, commandant la place, se rend avec sa garnison.

Après ce combat, le général italien Cavallero et le maréchal allemand Kesselring, soutenus par Mussolini, demandent à Hitler le feu vert pour lancer l’opération C3 visant à la prise de Malte. Le corps de débarquement italien, basé en Sicile, attend l’ordre de départ, mais Rommel demande à Hitler d’avoir la priorité et de pouvoir marcher dès ce moment avec des renforts sur Alexandrie. Il semblerait que Rommel n’ait pas perçu l’importance que pouvait avoir Malte vis-à-vis des ravitaillements tant alliés qu’allemands. Pour convaincre Hitler, Rommel lui promet une marche rapide sur le Canal de Suez ainsi que sa prise. Hitler tranche en faveur de son tout nouveau maréchal et demande à Mussolini de repousser l’opération C3. Mussolini fera mieux en mettant le corps de débarquement à disposition de Rommel, qui a, il est vrai, bien besoin de renfort. Ce renfort, c’est la division d’élite Folgore (unité de parachutistes). Le quartier général italien est pour sa part consterné par cette décision.

Le 25 juin, le général Ritchie est remercié par l’armée britannique. Au Caire, les autorités britanniques commencent déjà à brûler les archives.

Le 29 juin, le 7e régiment de bersaglieri capture 6 000 Britanniques et prend la ville de Marsa-Matruh, qui est située à 150 km de Tobrouk. Mussolini, en apprenant cela, s’envole pour l’Afrique. Le commandement italien, et en particulier Bastico, avertit Rommel de ne pas avancer trop vite, le  ravitaillement ne pouvant être assuré sur de si longues distances sans être réorganisé, mais Rommel n’en tient pas compte et continue l’offensive. Cela est relativement téméraire étant donné l’état des divisions de l’Afrikakorps.

La limite sud de l’offensive est marquée par la dépression de Qattara qui était impraticable par les chars et la plupart des autres véhicules militaires en raison de ses caractéristiques spécifiques telles que la présence de lacs salés, de hautes falaises, d’escarpements et de fech-fech. Les falaises, en particulier, ont agi comme une muraille infranchissable, ce qui signifiait que la position britannique ne pouvait pas être débordée.

Entre le 26 mai et le 3 juillet 1942, les germano-italiens ont capturé 60 000 britanniques ainsi que détruit ou pris plus de 2 000 blindés.

Arrivées à proximité des positions alliées hâtivement montées autour d’El Alamein le 30 juin au soir, les unités italo-allemandes sont épuisées. Rommel veut attaquer au plus tôt, mais l’usure et la fatigue retardent l’offensive au matin du 1er juillet. Tandis que la 90e motorisée contourne par le sud la position d’El Alamein défendue par les Sud-Africains, les deux divisions de Panzer attaquent la 18e brigade d’infanterie indienne qui est péniblement détruite dans l’après-midi.

Au même moment, plus au nord, les soldats allemands sont soumis à des bombardements d’artillerie très violents qui déclenchent un vent de  panique, rapidement contenu par l’intervention des officiers, dont Rommel.

Au soir du 1er juillet 1942, l’offensive de Rommel est stoppée. Les jours suivants, les attaques allemandes sont bloquées parfois après de durs combats, tandis que le général Auchinleck contre-attaque  systématiquement, en visant essentiellement les troupes italiennes, trop faibles pour tenir face aux tanks soutenus par une artillerie pléthorique.

À partir du 3 juillet, Rommel passe à la défensive. Ses troupes s’accrochent au terrain, sous les coups de boutoir maladroits mais terriblement coûteux des Alliés. Auchinleck passe à plusieurs reprises près de la victoire, mais ses unités, subissant notamment la domination tactique des forces de l’Axe, sont, elles aussi, fragiles. Ces dernières, arrêtées en plein désert à proximité de leur objectif (le delta du Nil), sont renforcées par les éléments laissés en arrière lors de la poursuite échevelée de fin juin, ce qui leur permet de tenir malgré les pertes infligées par les assauts répétés des troupes alliées, essentiellement australiennes et néo-zélandaises.

Au nord du dispositif, les alliés, sûrs de leur supériorité numérique et matérielle à la suite de l’arrivée de renforts dotés de matériel moderne, se lancent à l’attaque, le 10 juillet, de la position tenue par la division Sabratha, celle-ci perd 1 500 hommes dans cette seule journée mais l’intervention de la 15e Panzerdivision et de la division Littorio rétablit l’équilibre des forces et permet de repousser l’attaque. C’est lors de cette attaque australienne que Rommel perd son unité d’interception des messages radio britanniques, le privant d’une source vitale de renseignement.

Rommel, qui lui aussi a reçu des renforts en matériel entre-temps, tente aussi une offensive, le 13 juillet, mais se heurte à une défense solide et doit renoncer. Malgré tout, la résistance de l’Axe qui se bat à un contre trois contre les hommes du général Auchinleck est un cuisant échec pour celui-ci.

Le général Auchinleck se rend finalement compte que le point faible du dispositif de l’axe est le secteur italien au nord. Il va concentrer ses efforts sur ce secteur et mettre les Italiens en déroute le 17 juillet. Rommel réussit à colmater le front avec ses réserves.

Après le dernier échec le 21 juillet, Auchinleck lui aussi renonce et ordonne de se fortifier.

C’est la fin de la première bataille d’El Alamein, qui voit Rommel échouer aux portes de la vallée du Nil, alors que ses troupes sont éloignées de ses bases logistiques (ports de Tripoli, Benghazi et de Tobrouk), avec ses lignes de ravitaillement toujours menacées par les attaques aéronavales  britanniques lancées depuis Malte.

La 8e armée britannique reçoit pour tenir El Alamein de sérieux renforts, notamment la 9e division australienne, la 2e division néo-zélandaise (retirée du Proche-Orient où elle était en garnison), ainsi que la 51e division métropolitaine et la 8e division blindée qui ont quitté le Royaume-Uni vers la fin mai. En outre, la 4e division hindoue vient d’être envoyée de Chypre.

Quant aux germano-italiens, leur seul renfort est la division Folgore qui n’arrive qu’à la mi-juillet.

Ces 6 000 hommes de la Folgore sont placés au sud de la position germano-italienne. La Folgore a la charge d’une ligne de front d’environ 15 km alors qu’elle ne possède que 80 canons et qu’elle a en face d’elle trois divisions d’infanterie et une division blindée, ce qui représente environ 60 000  soldats britanniques et surtout 400 canons, 400 chars et 150 automitrailleuses. La Folgore se sert du dispositif de défense que les Britanniques avaient établi autour de la position avant que celle-ci ne soit prise par les forces de l’Axe.

Fin juillet, le professeur Horster est préoccupé par la santé du maréchal Rommel :

« Le maréchal Rommel souffre d’un catarrhe de l’estomac et des intestins, de diphtérie nasale et de troubles circulatoires. Il n’est pas en état d’exercer son commandement au cours de la prochaine offensive. »

Ce constat de son médecin personnel amène Rommel à solliciter son évacuation sanitaire vers l’Allemagne. Il propose alors d’être remplacé par Guderian, mais l’OKW préfère confier le commandement de la Panzerarmee Afrika au Maréchal Kesselring. Rommel refuse et reste donc à son poste pour mener l’attaque qui, lancée le 30 août, sera un échec. Rommel ne  parvient pas à contourner les défenses Alliées au sud d’El Alamein en perçant les positions sur la crête d’Alam el-Halfa. Les Italiens du groupement Ruspoli (appartenant à la division Folgore) ont repris à leur compte la méthode des Français de Bir-Hakeim, ils creusent des trous individuels qui rendent les bombardements peu efficaces puisqu’un tir au but ne tue qu’un ou deux hommes. Le 31 août, le 19e régiment d’infanterie italien (appartenant à la division Brescia) est envoyé en renfort au groupement Ruspoli. Les combats se déroulent sous un soleil de plomb, la température atteint régulièrement les 55 °C. Dans la soirée, c’est au tour de la 3e brigade néo-zélandaise de tenter un nouvel assaut des positions italiennes, mais celles-ci défendues avec ténacité brisent l’attaque. Les Italiens — à court d’obus et les autres munitions étant épuisées — attaquent les chars en sortant de leurs trous, puis lançant leurs grenades à main avant de retourner dans leurs trous. Cette attaque coûte environ une quarantaine de chars aux Britanniques.

Le 5 août, une patrouille de la division Folgore, sous les ordres du lieutenant Stasi, réussit à capturer deux blindés britanniques ainsi qu’une vingtaine de soldats. Le 30 août, le colonel Ruspoli, à la tête de son groupement, réussit à s’emparer de la cote 78 dans la dépression Kattara, il y fera une trentaine de prisonniers.

Source : Wikipédia.

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