La pervenche de Madagascar, Cataranthus roseus, fait partie de la famille des Apocynacées. Actuellement plante ornementale en Europe, elle est
originaire de Madagascar, d’où elle a essaimé sur le pourtour du Pacifique. Dans la nature, c’est une plante menacée. La principale cause de son déclin est la destruction de son habitat, liée à l’agriculture sur brûlis. Elle est toutefois largement cultivée dans les régions tropicales et subtropicales. Les malgaches utilisaient la pervenche pour ses propriétés « coupe faim », mais aussi curatives : vermifuge, antipaludéen et diurétique en infusion, ayant aussi la capacité de soigner les piqûres de guêpe, de désinfecter les plaies. En médecine traditionnelle chinoise, des extraits de celle-ci ont été utilisés pour traiter de nombreuses maladies, y compris le diabète, le paludisme et la maladie de Hodgkin.
Après des travaux canadiens en 1920, c’est en 1957 que Noble (Canada) et Svoboda (États-Unis) ont mis en évidence l’effet anti-leucémique des extraits de pervenche. En effet, ils en ont injecté des extraits à des lapins diabétiques dans l’intention de traiter leur maladie. De façon inattendue, ces animaux mouraient d’une infection grave favorisée par une diminution massive des globules blancs. Or dans les cancers, particulièrement les leucémies, on observe une très forte augmentation du nombre de globules blancs. Et un moyen de lutte est d’agir sur la prolifération de ces cellules. Il
semblait donc intéressant d’étudier l’action antitumorale des substances issues de la pervenche. Poursuivant leurs travaux, ils ont identifié en 1958 la vinblastine, un alcaloïde de la pervenche, responsable de cette action. Un
autre groupe de chercheurs américains a aussi isolé la vinblastine et un autre alcaloïde, la vincristine, qui ont abouti à deux médicaments dans les années 60 : Velbé® et Oncivin® , disponibles en France dans les années 70.
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Sources : Médiachimie, YouTube.