La parthénon à Athènes (Grèce).

Le Parthénon est l’un des symboles archéologiques les plus connus de toutes les civilisations. Construit en quinze ans, entre 447 et 432 av. J.-C., ce temple de la Grèce antique remplace un autre que les Perses ont détruit en 480 av. J.-C. À l’époque, on s’étonne qu’un temple si grand (30,9 m x 69,5 m) soit élevé en si peu de temps, mais ce qui est encore plus étonnant,

c’est la qualité de la construction et de la finition, qui est superbe. Le temple est édifié à l’instigation de l’homme d’État le plus important de l’époque, Périclès. Selon Plutarque, le grand biographe grec qui écrit des siècles après l’achèvement de l’édifice, la construction du Parthénon et des autres temples qui l’entourent a été motivée notamment par le chômage, qui s’aggravait. En entreprenant de grands travaux publics sur l’Acropole (la colline qui domine Athènes, où le Parthénon et d’autres temples dédiés aux dieux sont situés), Périclès espère offrir du travail aux Athéniens ordinaires — menuisiers, maçons, ivoiriers, peintres, émailleurs, modeleurs, forgerons, cordiers, tisserands, graveurs, marchands, orfèvres (travail du cuivre), potiers, cordonniers, tanneurs, ouvriers, etc.

Parthénon, carte maximum, Grèce, 5/12/2005.

Fait plus important, Périclès voit dans le Parthénon un chef-d’œuvre architectural qui communiquera au monde la supériorité des valeurs d’Athènes, de son système de gouvernement et du mode de vie de ses habitants. Pour cette raison, il n’accepte que les meilleurs matériaux de construction — la meilleure pierre, du bronze, de l’or, de l’ivoire, de

l’ébène, du bois de cyprès — et les meilleurs artistes et artisans. Le Parthénon doit être un édifice pour tous les temps. Dans une oraison funèbre prononcée en 430 av. J.-C., Périclès déclare jusqu’à quel point il est fier de la ville d’Athènes, et il pense sans aucun doute au Parthénon lorsqu’il proclame : « L es marques et les monuments que nous avons laissés sont effectivement grands. Les hommes de l’avenir s’émerveilleront de nous, comme le font tous les hommes aujourd’hui. »

Parthénon, entier postal.

Le nouveau projet de construction n’est pas bien accueilli par tout le monde. Certaines personnes sont outrées en voyant les vastes sommes qu’on dépense « pour dorer et embellir notre ville comme si elle était une femme vaniteuse qui se pare de pierres dispendieuses et de temples qui ont coûté mille talents ». Beaucoup protestent également le fait que les fonds engagés dans la construction du Parthénon proviennent d’alliés d’Athènes, qui les fournissent, à contrecœur, pour financer des guerres contre les Perses. Périclès affirme que, tant que les Athéniens respecteront leurs engagements en défendant ces alliés contre les agresseurs perses, les alliés n’auront aucune raison de se plaindre. La majorité des gens appuient Périclès. En fait, la personne qui le critique le plus vivement est frappée d’ostracisme (bannie pendant dix ans) à la suite d’un jugement du peuple, rendant la construction possible.

Périclès dirige lui-même le programme de construction du Parthénon. Il demande à trois hommes qui sont au premier rang dans leur domaine de collaborer au design et à l’exécution du projet. Nous ne savons pas tout ce qu’ils ont fait, mais, autant qu’on puisse en juger, Ictinos a été le principal architecte, et Callicratès , le maître d’œuvre et le coordinateur technique, tandis que Phidias a supervisé la création et l’intégration de tous les éléments artistiques. Ce dernier crée lui-même l’énorme sculpture en or et en ivoire de la déesse de la ville et certains groupes de sculptures, tout en supervisant une petite armée d’artistes et d’artisans. Considéré à l’époque comme le plus grand sculpteur de son temps, Phidias est aujourd’hui reconnu comme le plus grand sculpteur grec de tous les temps. Les trois hommes ont collaboré avec succès tout le long du projet.

Sculptures du Parthénon, carte maximum, Grèce, 2007.

Il va sans dire que la construction du Parthénon exige de vastes sommes d’argent. (Selon des comptes publics gravés sur pierre, la construction a coûté 469 talents d’argent. On n’a jamais calculé l’équivalent moderne de ce montant de façon satisfaisante.) Le principal matériau de construction est le marbre pentélique, qui provient du mont Pentélique, située à environ 16 km d’Athènes. (L’ancien Parthénon, que les Perses détruisent durant la construction, est le premier temple en ce genre de marbre.) Les immenses blocs de pierre sont transportés jusqu’au chantier dans des chars à bœufs. Le Parthénon n’est pas du tout la structure la plus grande, mais ce qui le distingue de la plupart des autres temples, c’est la qualité et l’étendue des éléments sculptés. Beaucoup de sculptures sont en marbre blanc provenant de l’île de Paros, un marbre plus cher que la plupart des sculpteurs préfèrent. En tant que collection qui montre l’art grec à son apogée, les marbres (sculptures) du Parthénon sont sans pareil.

Plusieurs raffinements esthétiques sont intégrés à l’édifice, qui est lui-même une œuvre d’art, de façon à le rendre le plus parfait possible visuellement. Sachant que les longues lignes horizontales semblent s’arquer, bien qu’elles soient parfaitement droites, les architectes courbent délibérément des éléments horizontaux et « grossissent » les colonnes au centre pour compenser les irrégularités de l’œil humain. Cet épaississement au centre donne l’impression que les colonnes ploient un peu sous le poids du toit, rendant le temple moins statique, plus dynamique. Bien que les lignes et les distances du Parthénon semblent droites et égales, la géométrie a été modifiée pour créer cette illusion. On dit que dans cet édifice « rien n’est ce qu’il semble être ».

Parthénon, entier postal, Roumanie.

Le Parthénon est un temple dorique auquel on a ingénieusement intégré des éléments ioniques pour produire un édifice que bien des personnes, y compris certains des meilleurs architectes du monde, considèrent comme parfait. Le style dorique comporte des colonnes plus larges et a un aspect plus imposant (appelé parfois masculin) que le style ionique (féminin). Périclès a peut-être fait ce choix pour des raisons politiques, unissant symboliquement les Grecs d’origine dorienne et ionienne dans un édifice transcendant.

Le Parthénon est un temple périptère, c’est-à-dire que la structure est entourée de colonnes. Il comporte en tout 46 colonnes : 8 sur chaque façade et 17 sur chaque côté. À l’intérieur de ces colonnes il y a une plate-forme surélevée en pierre qui soutient les murs d’une pièce rectangulaire appelée la cella ou le naos. Dans un temple traditionnel, il s’agit d’une seule pièce, mais la cella du Parthénon a été divisée en deux pièces. La plus grande abritait une énorme statue d’Athéna, debout sur un socle. Devant la statue, il y avait un miroir d’eau. Dans l’autre pièce, qui comporte quatre colonnes intérieures, se trouvait le trésor de l’État, y compris de la monnaie offerte à la divinité. Les colonnes intérieures aidaient à soutenir le toit, qui était en marbre, comme le reste de l’édifice.

La partie de la cella où se trouvait la magnifique statue d’Athéna s’appelle l’Hécatompédon (heka = 100) et est longue de cent pieds athéniens (attiques), comme son nom grec l’indique. Le miroir d’eau permettait d’humidifier l’air et les éléments en ivoire de l’immense statue chryséléphantine (en or et en ivoire), qui pouvaient se dessécher et se fendre. La statue a coûté plus que l’édifice qui l’abritait, et le sculpteur Phidias l’a conçue de façon à ce qu’on puisse en enlever les plaques d’or, les peser et les vendre, si nécessaire. (Cette décision s’est avérée judicieuse parce que, plus tard, on a accusé Phidias d’avoir volé des plaques d’or, et il a pu prouver son innocence sans problème.)

Sculptures du Parthénon (détail).

Tous conviennent que la structure du Parthénon est en soi une œuvre d’art, mais elle était également ornée d’une collection éblouissante de sculptures.

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Sources : Musée d’histoire (Canada), YouTube.

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