La maison du roi à Bruxelles (Belgique).

La Maison du Roi (en néerlandais : Broodhuis) est un édifice de style néogothique situé sur la Grand-Place de Bruxelles en Belgique, au nord de la place, face à l’Hôtel de Ville. Elle abrite aujourd’hui le Musée de la Ville de Bruxelles.


La Maison du Roi était à l’origine la halle au pain, nom qu’elle a conservé en néerlandais (Broodhuis). La première construction de Bruxelles remonte sans doute au XIIIe siècle. La première mention de son existence date de 1321. Elle faisait partie d’un groupe de trois constructions à destination économique, la halle au pain, la halle aux draps et la halle à la viande, formant un quadrilatère. On ne sait que peu de choses du bâtiment primitif.

Les boulangers le délaissèrent pour vendre à domicile, les dirigeants de leur métier gardant toutefois un local de réunion jusqu’au premier quart du XVe siècle. Progressivement, au cours du XIVe et XVe siècles, il fut choisi pour abriter différentes administrations du duché de Brabant : les bureaux du receveur général du domaine, la chambre de tonlieu et le tribunal de la foresterie. Il prit alors le nom de « ‘s Hertogenhuys » ou « Maison du Duc », qui deviendra plus tard « ‘s Conincxhuys » ou « Maison du Roi », après l’accession de Charles Quint, duc de Brabant depuis 1506, au trône des Espagnes en 1516.

L’édifice vieillissant connut plusieurs réfections et réaménagements. Malgré cela, il ne résista pas à l’usure du temps. En 1504, on décida de le reconstruire. On confia l’élaboration des plans à l’architecte Antoine Keldermans le Jeune. L’ancien édifice ne fut démoli qu’en 1512-1513 et les travaux commencés en 1515. À la mort de l’architecte Antoine Keldermans le Jeune, les travaux furent repris par Louis van Bodeghem. Comme celui-ci était absorbé par d’autres tâches, l’achèvement de l’entreprise fut confié à Henri Van Pede. En raison de la nature marécageuse du terrain, la construction reposait sur des pilotis reliés par des peaux de bœufs. Les restes en furent retrouvés en 1873, lors de la reconstruction de l’édifice.

Ce bâtiment en style gothique tardif ne fut pas achevé : le pignon gauche, tout comme la double galerie et la tour centrale envisagées ne furent pas construits. En 1565-1566, on plaça une fontaine contre le perron d’accès. En 1625, l’archiduchesse Isabelle s’employa à l’embellir en faisant placer sur la façade une statue de la Vierge accompagnée de deux inscriptions : « A PESTE FAME ET BELLO LIBERA NOS MARIA PACIS » et « hIC VotUM paCIs pUbLICae eLIsabet ConseCraVIt », que l’on peut voir sur une célèbre gravure attribuée à Jacques Callot. Elle subit de sérieux dégâts lors du bombardement de Bruxelles de 1695. Elle fut alors grossièrement restaurée par Jean Cosyn, puis de manière plus approfondie en 1767.

Après la conquête de la Belgique par les révolutionnaires français, elle fut rebaptisée « Maison du Peuple »6. Devenue bien national, elle fut cédée à la ville de Bruxelles, qui la vendit en 1811 au marquis Paul Arconati Visconti. Ce dernier ne la conserva pas longtemps. Il la revendit en 1817. Le nouveau propriétaire la loua entre autres à la société de la Loyauté, puis au Cercle artistique et littéraire.

En 1860, la ville racheta le bâtiment et confia à l’architecte Pierre-Victor Jamaer l’élaboration d’un projet de restauration. Son délabrement était tellement avancé que l’on finit par la démolir en 1874-75. Pour la reconstruire, Jamaer s’inspira des principes d’Eugène Viollet-le-Duc. Non seulement il s’attacha à restituer le bâtiment gothique du xvie siècle, mais il entreprit également de construire un bâtiment conforme à ce que l’on connaissait du projet d’origine, mais qui n’avait pas été réalisé. Il construisit deux galeries et pourvut le bâtiment d’une tour centrale. Il se permit encore plus de liberté dans la décoration en couvrant le bâtiment de sculptures, de statues et d’autres décorations. À l’arrière, il lui adjoignit une nouvelle aile beaucoup plus sobre en style néo-renaissance flamande. La nouvelle Maison du Roi fut officiellement inaugurée en 1896.

En 1895, la ville fit installer dans la tour un petit carillon de quatre octaves (49 cloches) provenant de la fonderie d’Adrien Causard à Tellin. Il fut question, dès novembre 1895 et courant 1896, de transférer ce carillon dans la tour de l’Hôtel de Ville, en l’augmentant de six cloches dans les graves « pour obtenir un grand effet » (lettre d’Adrien Causard au bourgmestre du 21 mai 1896). Toutefois, l’on se rendit compte que de nombreuses cloches sonnaient faux et que, de surcroît, la mécanique de l’instrument laissait à désirer et le projet n’aboutit pas. On retira finalement le carillon en 1898.

L’administration des finances de la ville de Bruxelles occupa une partie des locaux, tandis que le Musée communal était installé au deuxième étage depuis 1887. À partir de 1928, l’ensemble du bâtiment fut affecté aux collections du musée. Après des transformations, celui-ci rouvrit ses portes en 1935 à l’occasion de l’ Exposition universelle. En 1936, le bâtiment fut classé en même temps que l’hôtel de Ville.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le musée dut fermer ses portes ; le premier étage fut occupé de 1943 à 1944 par l’administration du « Grand Bruxelles ». Après la libération de Bruxelles en 1944, les locaux furent occupés par le Ministère de la Défense (un bureau de recrutement pour les volontaires appelés à combattre pour la victoire finale s’y installe). Le Musée de la Ville de Bruxelles a rouvert finalement ses portes en 1947.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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