La lutte contre la peste bovine.

La peste bovine est une maladie virale infectieuse des bovins domestiques et de certains bovins sauvages causée par le Rinderpest virus. Elle est caractérisée par de la fièvre, des lésions de la bouche, de la diarrhée, des nécroses lymphoïdes et une forte mortalité. Comme elle est extrêmement dangereuse, elle est soumise à déclaration.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture l’a déclarée éradiquée en octobre 2010 ; l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) l’a à son tour déclarée éradiquée le 25 mai 2011.


Sa première description se trouve sur un papyrus vieux de 3 000 ans ; on pense qu’elle a été introduite en Europe avec les invasions des Huns. Deux cents millions de bœufs en ont été victimes entre 1740 et 1760 et c’est à cause d’elle qu’ont été fondées les premières écoles vétérinaires.

En 1871, une épidémie de peste bovine ayant provoqué une mortalité très importante de bœufs dans le nord du Finistère, notamment à Landerneau où 2 500 bœufs avaient été rassemblés en janvier 1871 afin de pourvoir au ravitaillement de Paris pendant la Guerre de 1870, il devint très important d’enfouir au plus vite les cadavres de ces animaux ; 600 à 800 d’entre eux furent placés dans deux vieux navires, la Salve et le Podor, que l’on fit couler à coups de canons entre Ouessant et Porspoder ; les cadavres de certains de ces animaux vinrent s’échouer sur la côte de Porspoder (d’autres à Ouessant, Béniguet et même l’Île Vierge), où ils furent immédiatement enterrés.

Dans les années 1880, elle a provoqué des pertes d’un million de têtes de bétail en Russie et en Europe centrale ; une épidémie au cours des années 1890 a tué 80 à 90 % de tout le bétail en Afrique du Sud. Sir Arnold Theiler a contribué à la mise au point d’un vaccin qui a réduit l’épidémie.

On a constaté qu’il s’agissait d’une maladie infectieuse. En 1899, du bétail a été infecté avec des filtrats dépourvus de bactéries, signe d’une infection virale analogue à ce qui était découvert à la même époque pour la mosaïque du tabac.

La peste bovine est introduite par l’armée italienne dans la Corne de l’Afrique à la fin du xixe siècle. De là elle se répand dans toute l’Afrique et tue des millions de bovidés, causant ainsi d’importants dégâts aux sociétés humaines locales.

Les dernières grandes épidémies ont été observées en Bulgarie en 1913, pendant la Guerre des Balkans, et en 1920 en Belgique via des zébus arrivés au port d’Anvers. C’est ce dernier événement qui conduit à la création de l’Office international des épizooties, renommé depuis en Organisation mondiale de la santé animale. Cette seconde épidémie, cependant, grâce à une campagne de vaccination prophylactique n’a tué que 2 000 têtes de bétail.

Plus récemment, on estime qu’une autre épidémie de peste bovine qui a sévi dans la plus grande partie de l’Afrique en 1982-1984 a coûté au moins 2 milliards de dollars US en perte de cheptel dans le seul Nigéria. En 1994, au nord du Pakistan, un foyer a décimé plus de 50 000 bovins et buffles. Le dernier foyer connu de peste bovine a éclaté au Kenya en 2001.

En 1999, on a décerné le World Food Prize au Dr Walter Plowright, pour avoir élaboré un vaccin contre la peste bovine.

La FAO annonçait que, grâce à la vaccination, la peste bovine devrait être officiellement éradiquée en mi-2011. Ce serait la première fois qu’une maladie animale est éradiquée à l’état sauvage, et seulement la deuxième fois que l’Humanité vient à bout d’une maladie, après la variole en 19805,6. Au cours d’un symposium tenu à Rome à la mi-octobre 2010, la peste bovine est déclarée officiellement éradiquée.

La parentalité immunologique entre les virus de la peste bovine et de la maladie de Carré a permis de faire l’hypothèse que l’élimination de la peste bovine en Afrique orientale a ouvert la voie à la maladie de Carré chez les hyènes, chacals, lycaons et lions. Ainsi, l’hypothèse est que la maladie de Carré à l’état endémique était contrôlée par l’ingestion de bétail infecté et permettait l’expression d’anticorps contre cette maladie.

L’agent pathogène est un Morbillivirus de la famille des Paramyxoviridae. Il fait partie du même genre que le virus de la rougeole et celui de la maladie de Carré. Théoriquement, il peut survivre jusqu’à cinq mois dans le foin, la paille ou la terre, mais lorsqu’il y a processus de décomposition dans le fumier ou en entreposage le temps de survie ne dépasse pas 24 heures.

Dans les zones où la maladie était endémique, un programme d’éradication médicale par vaccination a été mis en œuvre (vaccin antibovipestique). La vaccination confère une longue période d’immunité (onze ans).

 

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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