La lutte contre la cancer.

La Ligue nationale contre le cancer est une association française créée le 14 mars 1918 par Justin Godart et reconnue d’utilité publique depuis le 22 novembre 19202. Organisation non gouvernementale, la Ligue a pour missions la prévention et la promotion des dépistages des cancers, l’accompagnement des personnes malades et de leurs proches et le soutien financier de la recherche publique dans tous les domaines touchant à la cancérologie. Elle est le premier organisme non-gouvernemental français de financement de la recherche dans ce domaine.

Justin Godart, après avoir été sous-secrétaire d’État à la Santé entre 1915 et 1918, fonde la Ligue franco-anglo-américaine contre le cancer le 14 mars 1918. L’association est reconnue d’utilité publique le 22 novembre 19203 et devient en 1927 la Ligue française contre le cancer. L’international reste un enjeu majeur pour Justin Godart qui crée dès 1935 l’Union internationale contre le cancer (UICC). A ses débuts, l’UICC fédère 43 pays, elle en rassemble aujourd’hui 160.

La Ligue déploie rapidement ses actions autour de quatre piliers : l’aide aux malades, le soutien à la recherche, la prévention et la sensibilisation auprès des décideurs politiques. Aujourd’hui, les objectifs de l’association restent les mêmes, faisant de la Ligue contre le cancer la seule association qui lutte sur tous les fronts de la maladie : avant, pendant et après le cancer.

En 1922, la création des premiers Comités provinciaux marque un tournant fort dans l’évolution de l’association. Le maillage territorial de la Ligue, au travers de ses 103 Comités départementaux restent aujourd’hui une de ses forces. Les Comités, autonomes, gardent des liens forts avec la fédération nationale.

Alors que le cancer émerge progressivement comme une préoccupation majeure, la prise en charge s’organise, notamment par la création des centres de lutte contre le cancer à partir des années 1920. Avec la réforme de 1945 faisant de l’hôpital un service public, l’accès de tous aux soins devient une réalité, et la Ligue voit aboutir un combat mené de longue date. Ces centres accueillent sans condition toute personne nécessitant des soins. De nouveaux traitements apparaissent, radiothérapie puis chimiothérapie, dont les résultats sur certaines pathologies sont encourageants.

Lutte contre la cancer, essais de couleurs.

En 1950, les Comités sont autorisés à organiser des quêtes sur la voie publique, ce qui permet d’augmenter petit à petit les ressources et de structurer la collecte à l’échelle nationale. Un réseau de quêteurs s’organise, faisant apparaître un nouveau type de militant, le responsable de la quête, chargé d’organiser la collecte de fonds, de former des quêteurs et de réfléchir à la communication.

La Ligue, dont l’action auprès des personnes malades reposait notamment sur la mobilisation de « dames visiteuses » issues de la bonne société, professionnalise cette mission grâce à des infirmières et assistantes sociales.

Dans les années 1960, avec la grande réforme Debré qui instaure les Centres Hospitalo-Universitaires (CHU), la lutte contre le cancer se modernise : nomenclature des cancers, développement de la chimiothérapie anticancéreuse, évaluation des thérapeutiques, émergence des études épidémiologiques, structuration de la recherche à l’échelle européenne, utilisation des scanners et de l’IRM pour mieux localiser et mieux définir les tumeurs… La Ligue continue d’innover dans chacune de ses missions, par exemple en créant un service d’hospitalisation à domicile qui connaît rapidement du succès.

C’est également à cette époque que se crée l’ARC (Association pour la recherche sur le cancer), qui va concentrer son action sur la recherche, ainsi que d’autres associations de patients organisées par type de cancers (œsophage, sein…). Cette concurrence et l’apparition du sida, dont les associations de malades sont très médiatisées, éclipsent parfois les combats de la Ligue. En 1991, la Ligue adhère au comité de la Charte de déontologie des organisations sociales et humanistes faisant appel à la générosité du public, qui certifie que l’argent collecté est dûment employé pour lutter contre le cancer. Le scandale de l’ARC en 1995 est une épreuve pour la Ligue qui perd en un an cent mille adhérents. La transparence de la Ligue et sa solide implantation locale à travers ses 103 Comités départementaux, lui permettent toutefois de résister.

En 1998, la Ligue rassemble les personnes malades atteintes de cancer lors des premiers Etats généraux. Elle est alors reconnue comme le porte-parole des malades atteints de cancer. Les « patients experts » seront associés par l’association à la préparation du premier Plan cancer. En 2002, la loi relative aux droits des malades entre en vigueur, reprenant la plupart des revendications des Etats Généraux de 1998. Des Etats Généraux des personnes atteintes de cancer et de leurs proches sont organisés en 2000 et 2004, le premier Plan cancer est lancé en 2003 par Jacques Chirac qui fait de la lutte contre le cancer l’une des priorités de son mandat. Une des mesures phares de ce plan est le dispositif d’annonce de la maladie. En 2005, l’Institut national du cancer est créé pour coordonner et fédérer avec les associations, l’ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer. Le positionnement de la Ligue comme acteur du développement d’une

politique publique en matière de lutte contre le cancer et son rôle dans l’élaboration des Plans cancer s’affirment. La Ligue, outre ses quatre missions sociales, milite pour améliorer la vie quotidienne des personnes malades, pendant et après la maladie, notamment via le retour à l’emploi et l’accès à un prêt bancaire. C’est ainsi que la Ligue et d’autres associations ont signé en 2006 la Convention AERAS, s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé permettant aux personnes malades de ne plus déclarer leur maladie à leur assureur bancaire

après un certain délai. La Ligue met en place le dispositif AIDEA, service téléphonique anonyme et gratuit consacré à l’assurabilité. Enfin en 2015, le protocole d’accord sur le Droit à l’Oubli est signé au siège de la Ligue, permettant à certaines personnes atteintes de cancer et d’hépatite C de ne plus mentionner leurs maladies lors d’une demande d’assurance emprunteur.

Porte-parole des personnes malades, la Ligue organise en 2008 la première Convention de la société face au cancer qui a irrigué les 2ème et 3ème Plans cancer 2013-2019. L’association est impliquée dans la mise en œuvre de 32 actions de ce plan. En 2008, le Comité éthique et cancer est créé sous l’égide de la Ligue, dispositif consultatif de réflexions qui émet de façon collégiale des avis publics sur les questions dont il est saisi ou se saisit lui-même.

Depuis 2015, la Ligue porte également un combat sur le prix des médicaments innovants anticancéreux afin de garantir l’accès de tous aux traitements de pointe. En 2016, la Ligue a été hôte du Congrès mondial contre le cancer avec l’Alliance des Ligues africaines et méditerranéennes contre le cancer (ALIAM).

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Sources : Wikipédia, YouTube.