La langue Espéranto.

L’espéranto est une langue construite internationale utilisée comme langue véhiculaire par des personnes provenant d’au moins 120 pays à travers le monde, y compris comme langue maternelle. N’étant la langue officielle d’aucun État, l’espéranto vise à établir un pont neutre entre cultures ; certains locuteurs nomment « Espérantie » la zone linguistique formée des lieux géographiques où ils se trouvent. Nécessitant un court apprentissage pour être utilisable, l’espéranto est ainsi présenté comme solution efficace et économiquement équitable au problème de communication entre personnes de langues maternelles différentes.

Fondée sur une grammaire régulière sans exception, l’espéranto est une langue globalement agglutinante où les mots se combinent pour former un vocabulaire riche et précis à partir d’un nombre limité de racines lexicales et d’affixes. Ces particularités la rendent aisément adaptable aux exigences les plus variées et facilitent son apprentissage à tout âge. L’Académie d’espéranto contrôle en particulier l’introduction de mots découlant d’inventions ou de notions nouvelles et l’Association mondiale anationale publie le Plena Ilustrita Vortaro de Esperanto, dictionnaire tout en espéranto le plus vaste et reconnu internationalement.

C’est en 1887 que Louis-Lazare Zamenhof, sous le pseudonyme Doktoro Esperanto (Docteur qui espère) qui donnera par la suite son nom à la langue, publie le projet Langue Internationale. La langue a connu un rapide développement dès les premières années, donnant lieu à des publications et des rencontres internationales. L’apparition des premières méthodes d’apprentissage en ligne au début des années 2000, puis de cours d’espéranto sur des sites d’apprentissage de masse comme sur Duolingo en 2015 suscitent un regain d’intérêt pour l’espéranto.

L’Association mondiale d’espéranto, fondée en 1908, est en relation officielle avec l’Organisation des Nations unies et l’UNESCO, qui a publié des recommandations en faveur de l’Espéranto en 1954 et 1985. L’espéranto est l’une des langues officielles de l’Académie internationale des sciences de Saint-Marin. L’université Loránd Eötvös en Hongrie sanctionne son cursus universitaire d’enseignement de l’espéranto par un diplôme reconnu par le cadre européen commun de référence pour les langues. Plusieurs universités proposent des cycles d’études espérantophones au Brésil, en Bulgarie, Pologne, Roumanie et Slovaquie.


Espéranto-France a lancé une préparation à une future épreuve écrite d’espéranto comme langue facultative au baccalauréat français et propose aux lycéens intéressés de passer un bac blanc d’espéranto. Le premier examen blanc de ce type a eu lieu le samedi 4 juin 2016 ; cependant la date d’introduction de l’espéranto dans la liste des langues facultatives au baccalauréat dépend d’une décision du ministère de l’Éducation nationale. Le 12 avril 2017, la directrice générale de l’enseignement scolaire Florence Robine précise par une lettre qu’« il est tout à fait possible d’entreprendre, dans les établissements où l’enseignement de l’espéranto pourrait se développer, une démarche expérimentale à l’échelle locale ».

L’espéranto est l’une des langues officielles de l’Académie internationale des sciences de Saint-Marin (AIS) dont le but est de favoriser l’utilisation de l’espéranto dans toutes les sciences. Parmi les universités disposant de cycles d’études espérantophones7, les plus réputées sont :

 

  • Sibiu en Roumanie ;
  • Karlovo en Bulgarie ;
  • Komárno en Slovaquie ;
  • Poznań en Pologne.

Concernant l’Université Adam-Mickiewicz de Poznań, des cours d’interlinguistique sont dispensés depuis 1997 dans le cadre de la faculté de philologie de, et un cursus de trois ans en espéranto est proposé. Il valide des crédits ECTS. C’est Ilona Koutny, membre de l’Académie d’espéranto, qui guide ce cursus.

À l’instar des autres langues, l’espéranto dispose de diplômes validant les acquis, mais seul l’institut des langues étrangères (ITK) de l’université Loránd Eötvös (ELTE) délivre des diplômes d’État sur la base du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) : niveaux B1, B2 et C1. Il est à noter que parmi les trente langues proposées par ITK, l’espéranto se classe en 3e position par le nombre de candidats, après l’anglais et l’allemand. De son côté, la Ligue internationale des enseignants d’espéranto (ILEI) agit pour la promotion de l’apprentissage et propose des ressources pédagogiques aux enseignants d’espéranto.

La Commission européenne, par l’intermédiaire de l’agence croate du programme Erasmus+, a décidé de soutenir financièrement la création en une quinzaine de langues du programme « Accélérateur de  multilinguisme ». Dans ces ressources, gratuites et libres d’accès, l’espéranto y est enseigné à des élèves d’environ neuf ans, dans le but de leur permettre un apprentissage plus rapide d’autres langues vivantes, du fait du caractère propédeutique de l’espéranto.

En Chine, l’enseignement de l’espéranto en vue de la préparation du baccalauréat a été autorisé au début de l’année 2018.

Congrès Esperanto, entier postal Dantzig.

L’UNESCO a adopté plusieurs recommandations en faveur de l’espéranto. La première a eu lieu le 10 décembre 1954 lors de la 8e conférence générale à Montevideo (Uruguay). De plus, la revue Le Courrier de l’Unesco est disponible en espéranto depuis 2017. En 1980, l’organisation mondiale du tourisme a souligné à Manille « l’importance de connaitre des langues, notamment celles à vocation internationale comme l’espéranto ».

L’espéranto n’est la langue officielle d’aucun pays, mais il est la langue de travail de plusieurs associations à but non lucratif, principalement des associations d’espéranto. La plus grande organisation d’espéranto est l’association mondiale d’espéranto, qui est en relation officielle avec les Nations unies et l’UNESCO dans un rôle consultatif.

Le nombre d’espérantophones est difficile à évaluer. Les estimations varient entre cent mille et dix millions. Deux millions est le nombre le plus couramment repris, voire jusqu’à trois millions. Toutefois, on peut affirmer en 2015 qu’il y a 120 pays dans lesquels se trouvent des espérantophones.

Étant une langue construite, l’espéranto est généralement appris comme langue seconde, et très souvent en autodidacte par une méthode ou un cours en ligne. Il existe cependant un certain nombre d’espérantophones natifs. Le linguiste finlandais Jouko Lindstedt (eo) estime leur nombre à 1 000.

Jouko Lindstedt évalue par l’échelle suivante la capacité à parler l’espéranto dans la communauté espérantophone :

  • 1 000 personnes ont l’espéranto comme langue maternelle ;
  • 10 000 personnes parlent l’espéranto avec un niveau proche d’une langue maternelle ;
  • 100 000 personnes parlent couramment l’espéranto ;
  • 1 000 000 personnes comprennent l’espéranto et le parlent de façon occasionnelle ;
  • 10 000 000 personnes ont plus ou moins étudié l’espéranto au cours de leur vie.

Sidney S. Culbert, ancien professeur de psychologie de l’université de Washington, espérantophone lui-même, est arrivé, en comptabilisant pendant vingt ans dans de nombreux pays les espérantophones à l’aide d’une méthode par échantillonnage, à une estimation de 1,6 million de personnes parlant l’espéranto avec un niveau professionnel. Ses travaux ne concernaient pas que l’espéranto et faisaient partie de sa liste d’estimation des langues parlées par plus d’un million de personnes, liste publiée annuellement dans le World Almanac and Book of Facts. Comme dans l’Almanach, toutes ses estimations étaient arrondies au million le plus proche, c’est le nombre de deux millions d’espérantophones qui a été retenu et fréquemment repris depuis. Culbert n’a jamais publié de résultats intermédiaires détaillés pour une région ou un pays particulier, ce qui rend difficile l’analyse de la pertinence de ses résultats.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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