La joaillerie.

La joaillerie est l’art de fabriquer des joyaux et plus largement des objets de parure mettant en valeur des pierres précieuses, des pierres fines, des pierres ornementales et des perles, en utilisant pour les montures des métaux précieux tels que l’or, l’argent le platine, voire le palladium. Le plus souvent, cette mise en valeur est réalisée dans un bijou ; ce bijou en soi pourra par la suite être lui aussi qualifié de joyau, par extension impropre.

La joaillerie consiste à mettre en scène des pierres sur un support de métal précieux. Les objets réalisés prennent la forme de bagues (solitaires, alliances), colliers, pendentifs, boucles d’oreilles, diadèmes, couronnes et tout autre objet exigeant l’utilisation d’importante quantité de pierres : trône, statue, œufs de Fabergé, etc. Depuis le début de l’humanité, des pierreries sont utilisées pour la réalisation de parures et objets d’ornement précieux ou à valeur symbolique.

Des perles perforées ont ainsi été trouvées dans la Cueva de los Aviones, une grotte située le long de la côte sud-est de l’Espagne, et habitée par des Néandertaliens, mais aussi au Kenya, à Enkapune Ya Muto, en Afrique du Sud et en Afrique du Nord, datés du Middle Stone Age (MSA).

L’art de tailler et d’exposer des pierres précieuses marquent ensuite toutes les civilisations et toutes les cultures. Dans la haute antiquité, les Égyptiens préféraient ainsi la rareté et la maniabilité de l’or aux autres métaux. Dans l’Egypte prédynastique, les bijoux symbolisent le pouvoir politique et religieux dans la communauté. Bien qu’ils soient porté par les riches Égyptiens dans la vie, ils le sont également par eux dans la mort, avec des pièces souvent placés parmi les objets funéraires, comme l’a montré la découverte du tombeau de Toutânkhamon, datant du XIVe siècle avant J.-C.., ou les sandales et les étuis d’orteils en or des épouses du pharaon Thoutmôsis III , accompagnant les corps de ces défuntes dans leur tombeau, et faisant office de talisman pour le passage vers la vie éternelle. Au royaume du Bénin, au XVIe siècle, le roi arborait des manchettes en or gravées de têtes de crocodile, symbolisant le statut du monarque et sa capacité à passer du monde humain à celui des esprits. Fin 2018, une exposition du Metropolitan Museum of Art de New York, Jewelry : the Body Transformed, expose aussi

La joaillerie, épreuve d’artiste.

un ornement de nez en argent réalisé au Pérou, entre le VIe siècle et le VIIe siècle, des bijoux d’oreille en ivoire du XIXe siècle venus des îles Marquises, ou encore une armure en aluminium et cristaux pourpre du créateur contemporain Shaun Leane pour la collection printemps-été 2000 d’Alexander McQueen. Mais la joaillerie moderne se concentre davantage sur le décoratif et l’effet ostentatoire. « L’aspect spirituel était plus explicite autrefois, même si le bijou reste considéré comme une trace permanente d’un corps éphémère », indique Melanie Holcomb, commissaire de l’exposition du Metropolitan Museum of Art, « Les hommes expriment aujourd’hui le désir d’immortalité de manière différente, en se tournant par exemple vers la science et ses progrès, voire vers la chirurgie plastique. ».

La joaillerie, carte maximum Paris, 6/05/1954.

La fabrication de la joaillerie repose sur le moulage, la déformation, le pliage, le limage, le sciage, et la soudure de pièces de métaux précieux ainsi que du sertissage de pierres précieuses, pierres fines et perles.

Moulage :

Les différentes étapes de la fonte à cire perdue :

Cette technique consiste à fabriquer un modèle en métal qui servira à réaliser un moule. Ce moule sera ensuite utilisé pour produire une ou plusieurs pièces. De la cire chaude est injectée dans le moule et les pièces en cire obtenues sont utilisées pour reproduire la pièce avec la technique de coulée à la cire perdue. Les pièces moulées sont ensuite polies soit par un procédé mécanique soit par un procédé chimique.

Bain d’acide :

Des acides sont utilisés pour enlever le borax, liquide employé pour la soudure. Pour ôter ce produit qui se cristallise, on utilise un mélange, le « déroché », composé d’une partie d’acide sulfurique pour neuf parties d’eau. On peut aussi employer un mélange d’eau et de sel à dérocher, tout aussi efficace mais moins nocif. Le déroché permet aussi de désoxyder les bijoux après coulée du métal à cire perdue, après la soudure ou encore, après un « recuit » (le métal est chauffé au chalumeau pour redevenir plus malléable et facile à travailler).

Sertissage :

Le sertissage consiste à fixer une pierre précieuse ou fine sur une monture métallique, en déplaçant une partie de ce métal. Les techniques couramment utilisées pour le sertissage sont  :

Serti griffes : Les griffes sont des tiges en métal sortant de la monture, tiges que le sertisseur vient replier en ergots sur la pierre pour la fixer. C’est la technique qu’on utilise couramment sur les solitaires.

Serti grains : C’est un petit copeau de métal qui est poussé par une échoppe coupante qui le sort de la masse de métal (sans l’en désolidariser) du bijou, pour le rabattre sur le bord de la pierre. Ces grains maintiennent fermement la pierre, se comportant comme de minuscules griffes.

Art du bijou, épreuve de luxe.

Serti clos : une mince plaque de métal précieux entoure le logement de la pierre. On replie la feuille sur tout le périmètre de la pierre, la solidarisant ainsi à la monture.

Serti rails : Les pierres sont glissées entre deux rails, cette technique est surtout utilisée pour les alliances.

Serti mystérieux ou invisible : Inventé par Van Cleef et Arpels, cette technique rend le métal totalement invisible.

Serti à brides ou serti Chirol : Inventé par Francis Chirol, un fil est placé entre deux pierres exerçant une pression latérale sur les deux pierres ; universellement connu pour les alliances, est également utilisé pour d’autres bijoux.

Serti “LS” : Nouvelle procédure de sertissage brevetée et déposée par la société Lyon Serti. Ce serti consiste à entourer la pierre d’un fin rebord de métal à l’aide d’un outil spécial. La trace laissée par cet outil dévoile un motif d’un brillant incomparable.

Le cardinal Mazarin, collectionneur et promoteur de l’art de la joaillerie au XVIIe siècle.
En France, l’histoire de la joaillerie moderne commence au XVIIe siècle, avec l’introduction d’une nouvelle technique qui influe sur la forme des bijoux et la façon de les porter. . Le cardinal Mazarin en développe le goût, acquérant les plus beaux diamants de son temps, et les faisant monter en bijoux, tout en encourageant les joailliers à recourir à ces nouvelles pratiques. C’est la taille en seize (qui se perfectionnera par la suite pour donner la taille en 32 facettes), appelée encore «taille Mazarin». À cette époque les noms des grands orfèvres-joailliers des Rois de France sont bien connus : Claude Ballin (1615-1678), Claude Ballin (le Jeune) (1660-1754), Nicolas Delaunay (1646-1727), Philippe van Dievoet dit Vandive (1654-1738), Jean de Lens (1616-1684), François-Thomas Germain.

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Source : Wikipédia, Yotube.