La hyène tachetée.

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La Hyène tachetée (Crocuta crocuta) est la plus grande des hyènes et est originaire d’Afrique subsaharienne. L’espèce est la seule représentante vivante appartenant au genre Crocuta. Elle est classée comme préoccupation mineure par l’UICN, pour autant les hyènes ont connu une spectaculaire régression de leur nombre ainsi que de leur aire de répartition, dut notamment au braconnage et à la réduction de leur habitat, tout au long du XXe siècle. Leur population est aujourd’hui estimée entre 27 000 et 47 000 individus. La hyène tachetée est facilement différenciable des autres espèces de hyènes de par ses oreilles courtes et rondes, son pelage tacheté et la présence d’un pseudo pénis chez les femelles.

La hyène tachetée est l’espèce la plus sociable du règne des carnivores avec de larges groupes d’individus et des comportements sociaux complexes. Son organisation sociale est différente de celle de tout autre carnivore et ressemble davantage à celle des primates cercopithèques (babouins et macaques) en ce qui concerne la taille du groupe, la structure hiérarchique et la fréquence des interactions sociales entre parents et membres du clan non apparenté.

La hyène tachetée est un animal très performant, étant le grand carnivore le plus commun en Afrique. Son succès est dû en partie à sa capacité d’adaptation et à son opportunisme ; c’est avant tout un chasseur, mais c’est aussi un charognard souvent par cleptoparasitisme, capable de manger et de digérer les os, de la peau et les restes animaux. Sur le plan fonctionnel, la hyène tachetée est celle qui utilise le plus efficacement la matière animale de tous les carnivores africains. La hyène tachetée présente une plus grande plasticité dans son comportement de chasse et de recherche de nourriture que les autres carnivores africains.

Hyène, carte maximum, Mozambique, 26/12/1976.

La hyène tachetée a une longue histoire d’interaction avec I’homme ; des représentations de I’espèce existent depuis le Paléolithique supérieur, avec des sculptures et des peintures des grottes de Lascaux et Chauvet. Cette espèce a une réputation largement négative tant dans la culture occidentale que dans le folklore africain. En Occident, l’espèce est surtout considérée comme laide et lâche, tandis que dans la culture africaine, elle est considérée comme avide, gloutonne, stupide, mais puissante et potentiellement dangereuse.


Le nom scientifique de la hyène tachetée, Crocuta, vient du mot grec Krokottas (Κροκόττας) qui à l’origine désignait le chacal doré. Cela est dû au fait que les premières observations de la hyène la décrivaient comme un croisement du loup et du chien africain en Éthiopie. De l’Antiquité classique jusqu’à la Renaissance, la hyène tachetée et la hyène rayée étaient souvent considérées comme faisant partie de la même espèce. Hiob Ludolf dans son livre Historia aethiopica a été le premier à clairement distinguer le genre Crocuta de la famille Hyaena selon leurs différences physiques mais aussi géographiques. La nature exacte de la taxonomie de la famille Hyaena est restée ambiguë durant longtemps, avec notamment les nombreux voyageurs européens parlant de la hyène tachetée comme un loup.

Les premières descriptions détaillées de la hyène tachetée par les Européens proviennent de Willem Bosman et Peter Kolb (1675-1726). Bosman, un commerçant hollandais qui travailla pour la Compagnie hollandaise des Antilles sur la Côte d’Or (aujourd’hui Ghana) de 1688-1701, a écrit de “Jakhals, de Boshond” (chacals ou chiens des bois) dont la description physique correspond à la hyène tachetée. Kolb, un mathématicien et astronome allemand qui a travaillé pour la Compagnie hollandaise des Indes orientales au Cap de Bonne Espérance de 1705 à 1713, a décrit la hyène tachetée en détail, mais l’a appelée « loup tigre », car les colons d’Afrique australe ne connaissaient pas les hyènes et les appelaient donc « loups ».

Leurs descriptions sont passées largement inaperçues jusqu’en 1771, lorsque le naturaliste gallois Thomas Pennant (1726-1798), dans son Synopsis of Quadrupeds, a utilisé les descriptions, ainsi que son expérience personnelle avec un spécimen captif, comme base pour différencier systématiquement la hyène tachetée de la hyène rayée. La description donnée par Pennant était suffisamment précise pour être incluse par Johann Christian Erxleben dans son Systema regni animalis en traduisant simplement le texte de Pennant en latin. Crocuta a finalement été reconnu comme un genre distinct de Hyaena en 1828.

Contrairement à la hyène rayée, pour laquelle un certain nombre de sous-espèces ont été proposées en raison de sa vaste aire de répartition moderne, la hyène tachetée est une espèce véritablement variable, tant dans le temps que dans l’espace. Son aire de répartition couvrait autrefois presque toute l’Afrique et l’Eurasie, de la péninsule ibérique à l’Oural, où elle est restée pendant au moins un million d’années. Des restes ont également été trouvés en Extrême-Orient russe, et il a été théorisé que la présence d’hyènes aurait pu retarder la colonisation de l’Amérique du Nord. Les causes de l’extinction de l’espèce en Eurasie sont encore largement inconnues. En Europe occidentale au moins, l’extinction de l’hyène tachetée pourrait coïncider avec un déclin des prairies il y a 12 500 ans. Bien que les hyènes tachetées soient des animaux polyvalents à de nombreux égards, certaines propriétés de l’espèce semblent moins souples, telles que son affinité pour les habitats ouverts et les basses altitudes. L’Europe aurait connu une perte massive d’habitats de basse altitude, favorisés par les hyènes tachetées, et une augmentation de forêts mixtes. Les hyènes tachetées, dans ces circonstances, auraient été supplantées par les loups et les humains, qui vivaient aussi bien dans les forêts que dans les terres découvertes et dans les hautes terres que dans les basses terres. Les populations d’hyènes tachetées auraient commencé à décliner il y a environ 20 000 ans, avant de disparaître complètement de l’Europe occidentale.

L’espèce présentait un degré élevé de variation géographique et morphologique, ce qui a conduit à un ensemble étendu d’attributs spécifiques et sous-spécifiques. Il a été démontré que la variation observée chez les hyènes tachetées était liée à la forte corrélation entre la taille du corps et la température. En 1939, le biologiste L. Harrison Matthews a démontré en comparant une vaste sélection de crânes venant de Tanzanie que les variations observées chez les sous-espèces pouvaient également se retrouver dans une seule population, les seuls caractères distingués étant le pelage (qui est soumis à un degré élevé de variation individuelle) et la taille (qui est soumise à la règle de Bergmann). Pendant des décennies, de nombreuses nouvelles espèces et sous-espèces ont été nommées et sont maintenant connues comme synonymes des quatre espèces d’hyènes existantes. Il a été progressivement accepté que toutes les variations trouvées chez les hyènes tachetées pourraient être incluses dans une seule espèce. Lorsque les fossiles sont pris en compte, les espèces présentent des variations encore plus grandes qu’elles ne le sont à l’époque moderne, avec des preuves irréfutables de l’existence de plus d’une espèce dans le genre Crocuta.

Björn Kurtén et Camille Arambourg ont tous deux fait proposé une origine asiatique à l’espèce ; Kurtén a concentré ses arguments sur le taxon plio-pléistocène Crocuta sivalensis des Siwaliks, une opinion défendue par Arambourg, qui a néanmoins cité la possibilité d’une origine indoéthiopienne.Cette position a été contestée par Ficarelli et Torre, qui ont trouvé la présence de la hyène tachetée au Pléistocène inférieur, un âge similaire à celui du C. sivalensis asiatique. Les études sur la distribution phylogéographique des haplotypes d’ADNmt indiquent trois événements migratoires majeur d’Afrique vers l’Eurasie, mais ni la topologie de l’arbre phylogénétique ni les fossiles ne permettent d’exclure une origine asiatique. La première migration des hyènes tachetées d’Afrique vers l’Eurasie a commencé il y a moins de 3,5 millions d’années, très probablement à partir de la région où les premiers fossiles de hyènes tachetées ont été découverts, atteignant l’Asie orientale et très probablement aussi le Pakistan. La deuxième migration des hyènes tachetées s’est produite il y a moins de 1,3 à 1,5 million d’années et a entraîné la première arrivée des hyènes en Europe. Cela a également conduit à une séparation des hyènes tachetées africaines en une population du sud et une population du nord. La troisième migration de la hyène a eu lieu il y a 0,36 million d’années, à partir de la population d’Afrique du Nord jusqu’en Europe et en Asie. Contrairement à d’autres carnivores africains, à l’exception du léopard, rien n’indique que les hyènes tachetées aient subi un goulot d’étranglement génétique pendant le pléistocène.

Les ancêtres du genre Crocuta ont divergé de la famille Hyaena (hyènes rayées et brunes) il y a 10 millions d’années. Les ancêtres de la hyène tachetée ont probablement développé des comportements sociaux en réponse à la pression accrue des autres prédateurs, et les ont forcés à opérer en équipe. Au cours de leur évolution, les hyènes tachetées ont développé des carnassières aigus derrière leurs prémolaires écrasantes, ce qui rendait l’attente de la mort de leur proie inutile, comme c’est le cas des hyènes brunes et rayées, et elles sont donc devenues des chasseurs en meute et aussi des charognards. Elles ont commencé à former des territoires de plus en plus vastes, rendus nécessaires par le fait que leurs proies étaient souvent migratrices et que de longues poursuites sur un petit territoire les auraient amenés à empiéter sur le territoire d’un autre clan. L’apparition de l’espèce en Europe et en Chine pendant la période du cromérien coïncide avec le déclin et éventuellement l’extinction de Pachycrocuta brevirostris. Aucune preuve n’ayant été trouvé montrant que le changement environnemental soit responsable de sa disparition, il est probable que Pachycrocuta brevirostris a disparu à cause de la compétition avec la hyène tachetée.

Bien que les hyènes tachetées semblent anatomiquement plus proches des Felidae, elles ressemblent beaucoup plus à des chiens qu’à des chats. La hyène tachetée a un cou et des membres antérieurs forts et bien développés, mais des membres postérieurs relativement peu développés. La croupe est arrondie plutôt qu’anguleuse, ce qui empêche les attaques venant de l’arrière. La tête est large et plate avec un museau émoussé et un large rhinarium. Contrairement à la hyène rayée, les oreilles de la hyène tachetée sont arrondies plutôt que pointues. Chaque patte a quatre doigts, palmés et armés de courtes griffes, solides et émoussées. La queue est relativement courte, mesurant 300-350 mm de long. Mâles et femelles ont une paire de glandes anales qui s’ouvrent dans le rectum juste à l’intérieur de l’ouverture anale3. Ces glandes produisent une sécrétion blanche et crémeuse qui se colle sur les tiges d’herbe en retournant le rectum. L’odeur de cette sécrétion est très forte, sentant le savon bon marché bouillant ou la brûlure, et peut être détectée par l’homme plusieurs mètres sous le vent. La hyène tachetée possède un cœur proportionnellement large, constituant près de 1% de son poids corporel et lui donnant ainsi une grande endurance lors des poursuites de chasse. Les populations eurasiennes aujourd’hui éteintes se distinguaient des populations africaines modernes par leurs extrémités distales plus courtes et leurs humérus et fémur plus longs.

Le crâne de la hyène tachetée diffère de celui de la hyène rayée par sa taille beaucoup plus grande et sa crête sagittale plus étroite. Pour sa taille, la hyène tachetée possède l’un des crânes les plus puissants de la Carnivora. Sa dentition est à double usage, à l’inverse de celle des autres espèces modernes d’hyènes, qui sont pour la plupart des charognards ; les prémolaires supérieure et inférieure sont des broyeurs d’os, avec un troisième cône qui tient les os en saillie par la quatrième prémolaire inférieure. La hyène tachetée a aussi ses carnassières situés derrière ses prémolaires de broyage d’os, dont la position lui permet de broyer l’os avec ses prémolaires sans émousser les carnassières. Combinées à de grands muscles au niveau de la mâchoire et une voûte spéciale pour protéger le crâne, ces caractéristiques lui donnent une puissante mâchoire qui peut exercer une pression de 80 kgf/cm2 soit 40% de force en plus qu’un léopard. Des hyènes ont été observées en train de fendre des os des girafes mesurant 7 cm de diamètre. On estime qu’une hyène tachetée de 63,1 kg a une force d’occlusion de 565,7 newtons à l’extrémité canine et de 985,5 newtons à l’éocône carnassial. Dans une étude un individu a exercé une force de 4 500 newtons sur les instruments de mesure.

Cas rare chez les mammifères, les femelles hyènes tachetées sont plus grosses et plus fortes que les mâles, elles pèsent jusqu’à 86 kg.
La hyène tachetée est le plus gros membre existant des Hyaenidae. Le dimorphisme sexuel au niveau de la taille de l’hyène tachetée a été décrit pour la première fois par Matthews en 1939. Depuis lors, les scientifiques se sont opposés sur le fait que les femelles sont plus grosses que les mâles. Des études récentes ont montré que le dimorphisme sexuel est assez faible et n’est pas détecté pour certains traits morphologiques tels que la longueur de l’arrière-pied, la longueur de l’avant-pied ou la longueur de la jambe inférieure. Les femelles adultes sont moins de 3% plus longues, moins de 1% plus grandes et environ 10% plus lourdes que les mâles adultes. Au Maasai Mara, les femelles adultes mesurent 131,4 cm ± 1,2 cm de long, ont une hauteur d’épaules de 82,0 cm ± 0,54 cm et pèsent 55,6 kg ± 2,0. Les mâles adultes mesurent 127,2 ± 1,1 cm de long, ont une hauteur d’épaule de 81,7 ± 0,4 cm et pèsent 49,0 ± 1,3 kg33. Au Ngorongoro, les femelles adultes pèsent 56,68 ± 6,24 kg et les mâles 51,65 ± 3,38 kg. En Zambie, les hyènes tachetées mâles pesaient en moyenne 67,6 kg et 69,2 kg pour les femelles. Des poids exceptionnellement grands de 81,7 kg 27 et 90 kg ont été enregistrés. On a estimé que les membres adultes des populations eurasiennes, aujourd’hui disparues, pesaient jusqu’à 102 kg.

La couleur de la fourrure varie beaucoup et change avec l’âge. Les petits naissent avec des poils noirs et doux et commencent à perdre leur pelage noir pour développer le pelage tacheté de couleur plus claire des adultes à l’âge de 2 à 3 mois. La couleur de base des adultes est un brun grisâtre ou gris jaunâtre pâle sur lequel se superposent un motif irrégulier de taches arrondies sur le dos et l’arrière-train. Les taches, qui sont de distinction variable, peuvent être rougeâtres, brun foncé ou presque noirâtres. La taille des taches varie, même au sein du même individu, mais elles ont généralement un diamètre de 20 mm. Un ensemble de bandes et à peine distinctes remplace les tâches sur le dos et les côtés du cou. Une large bande médiale est présente à l’arrière du cou et se prolonge en une crête tournée vers l’avant. La crête est principalement de couleur brun rougeâtre. La calotte et la partie supérieure du visage sont brunâtres, sauf une bande blanche au-dessus des yeux, bien que le devant des yeux, la zone autour du rhinarium, les lèvres et la partie arrière du menton soient tous noirâtres. Les membres sont tachetés, bien que la couleur des pieds varie du brun clair au noirâtre. La fourrure est relativement clairsemée et se compose de deux types de poils: sous-fourrure moyennement fine (mesurant de 15 à 20 mm) et de longs poils à poils épais (de 30 à 40 mm). L’art rupestre paléolithique européen illustrant l’espèce indique que les populations eurasiennes ont conservé les tâches de leurs homologues africains modernes.

Les hyènes sont connues comme étant des chasseurs qualifiés et environ 25 à 35% des tentatives de chasse aboutissent à la capture d’une proie ongulée. Seules, elles se nourrissent de petites proies jusqu’à 75% du temps. Cependant, dans le Masaï Mara, les grands ongulés requièrent souvent la coopération des membres du clan, ce qui augmente la probabilité de réussite d’environ 20%. Les hyènes chassant seules des jeunes gnous bleus dans le Serengeti ont un taux de réussite de chasse de seulement 15%, ce chiffre pouvant atteindre 23% pour une chasse en duo et jusqu’à 31% pour les groupes de trois ou plus. Lorsqu’elles chassent des proies de taille moyenne à grande, les hyènes tachetées ont tendance à sélectionner certaines catégories d’animaux. Elles choisissent généralement les individus les moins aptes parmi les proies: parmi les populations de gnous et de gazelles, les jeunes animaux sont fréquemment ciblés, tout comme les animaux âgés, bien que cette dernière catégorie ne soit pas aussi importante lors de la chasse aux zèbres, en raison de leur comportement agressif anti-prédateur. Le succès de la chasse varie en fonction de la taille du groupe, des espèces de proie, des tactiques de défense de la proie, de la taille du groupe de proies et de l’écosystème. La hyène tachetée suit ses proies vivantes grâce à sa vue, son audition et odorat. Les carcasses sont détectées par l’odorat et le son des autres prédateurs qui s’en nourrissent. Pendant la journée, elles regardent les vautours descendre sur des carcasses. Leur perception auditive est suffisamment puissante pour détecter le bruit des prédateurs tuant une proie ou se nourrissant de carcasses sur des distances pouvant atteindre 10 km. Contrairement au loup gris, la hyène tachetée se repose davantage sur sa vue que sur son odorat lors de la chasse et ne suit pas les empreintes de sa proie ni ne se déplace en file indienne. Une petite proie est tuée par une seule morsure alors que les proies plus larges sont mangées vivantes.

Les hyènes tachetées chassent généralement le gnou soit individuellement, soit par groupes de deux ou trois. Elles attrapent des gnous adultes généralement après 5 km de courses à une vitesse pouvant atteindre 60 km/h. Les poursuites sont généralement débutées par une hyène et, à l’exception des femelles avec des petits, il y a peu de défense active de la part du troupeau de gnous. Un gnou tentera parfois d’échapper aux hyènes en se jetant à l’eau, même si, dans de tels cas, les hyènes l’attraperont presque toujours. Les zèbres exigent des méthodes de chasse différentes de celles utilisées pour les gnous, en raison de leur habitude de courir en groupes serrés et de la défense agressive des étalons. Les groupes de chasseurs de zèbres typiques sont constitués de 10 à 25 hyènes, bien qu’un seul cas d’hyène tuant un zèbre adulte sans aide ait été enregistré. Lors d’une poursuite, les zèbres se déplacent généralement en groupes serrés, les hyènes poursuivant en arrière dans une formation en croissant.

Les poursuites sont généralement relativement lentes, avec une vitesse moyenne de 15 à 30 km/h. Un étalon essaiera de se placer entre les hyènes et le troupeau, mais dès qu’un des zèbres est distancé par le reste du troupeau, généralement après une course de 3 km, il est immédiatement attaqué. Bien que les hyènes puissent harceler l’étalon, elles ne se concentrent généralement que sur le troupeau et tentent d’esquiver les assauts de l’étalon. Contrairement aux étalons, les juments réagissent seulement de manière agressive lorsque leurs poulains sont menacés. À la différence des gnous, les zèbres s’abreuvent rarement lorsqu’ils sont poursuivis par des hyènes. Lors de la chasse aux gazelles de Thomson, les hyènes tachetées opèrent généralement seules et s’attaquent principalement aux jeunes faons. Les poursuites contre des gazelles adultes et jeunes peuvent couvrir des distances de 5 km avec une vitesse de 60 km/h. Les gazelles femelles ne défendent pas leurs faons, bien qu’elles puissent tenter de distraire les hyènes en feignant d’être faibles.

Les hyènes tachetées sont relativement largement réparties en Afrique, au sud du Sahara. Leur répartition actuelle est inégale, en particulier en Afrique occidentale et centrale, avec des populations souvent concentrées dans des zones protégées. Des distributions plus continues persistent sur de vastes zones du Tchad, de la République centrafricaine, du Sud-Soudan, de l’Éthiopie, du Kenya, de la Tanzanie, du Botswana, de l’Angola, de la Namibie et de certaines parties de l’Afrique du Sud. Des scientifiques ont rapporté que les hyènes tachetées sont encore largement répandues à Djibouti ainsi qu’en Gambie. Des études à long terme sur l’espèce et des enquêtes récentes ont également confirmé leur présence au Bénin, au Burkina Faso, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Malawi, au Nigéria, en République du Congo, au Sénégal, Zambie et Zimbabwe. Il est également probable que les hyènes tachetées ont établi une petite population en Érythrée. Les hyènes tachetées peuvent parfois entrer au Gabon en provenance de la République du Congo, mais rien n’indique qu’il y ait une population résidente au Gabon. Hofer et Mills ont signalé l’extinction de l’espèce en Algérie, où elles auraient pu être observés dans l’Ahaggar et le Tassili d’Ajjer. Il n’existe pas non plus de preuve confirmée de leur présence en Égypte, au Lesotho, au Libéria, en Libye, en Tunisie et au Maroc, et aucun cas récent au Togo.

Des populations viables existent dans plusieurs pays et une estimation provisoire de la population mondiale totale est comprise entre 27 000 et 47 0001. Les plus grandes populations connues se trouvent dans l’écosystème de Serengeti en Tanzanie et au Kenya (7 200 à 7 700 dans le secteur tanzanien et 500 à 1 000 dans le secteur au Kenya) et dans le parc national Kruger en Afrique du Sud (1 300 à 3 900). Les densités de population basées sur les recensements systématiques varient considérablement, allant de 0,006 habitants au km² en Namibie à 2,4 individus au km² dans le cratère du Ngorongoro en Tanzanie. On trouve de faibles densités de population dans les zones semi-désertiques d’Afrique australe (0,006 à 0,05 individus au km²), telles que le Namib et Etosha Pan. De fortes densités sont observées dans les savanes et certaines forêts ouvertes de Tanzanie et du Kenya, ainsi que dans les forêts de montagne (0,32 à 2,4 individus au km²), telles que la réserve de Selous, le parc national Aberdare et le cratère de Ngorongoro. La plupart des populations vivant dans des zones protégées d’Afrique australe et plusieurs populations en Afrique orientale sont considérées comme stables. Il est prouvé que quelques populations ont augmenté au cours des dernières années. En revanche, de nombreuses populations de l’est, du centre et de l’ouest de l’Afrique sont considérées en déclin, même dans les zones protégées, principalement en raison de l’intensification des conflits homme-faune au cours desquels les humains empoisonnent et éliminent les hyènes repérées et en raison du piégeage accidentel.

Les hyènes tachetées sont présentes dans tous les habitats, y compris les habitats semi-désertiques, de savane et de forêts ouvertes, de forêts denses sèches et même de montagne, comme dans les Aberdares, le Mont Kenya et les hauts plateaux éthiopiens, jusqu’à 4 100 m d’altitude. Elles sont absentes ou présentes à de très faibles densités dans les conditions extrêmes de désert, les altitudes les plus élevées sur les montagnes et les forêts tropicales humides, bien qu’elles puissent faire de profondes incursions dans les zones forestières où les chemins forestiers fournissent un accès. Dans de nombreuses parties de leur aire de répartition, elles sont étroitement associées aux habitations humaines. Bien que de longues périodes puissent s’écouler entre les moments où elles boivent, les hyènes tachetées dépendent au moins un peu de l’eau. Tilson et Henschel ont par exemple décrit le cas d’un clan qui s’était dispersé après l’assèchement de la seule source d’eau de son aire de répartition.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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