La Grive mauvis.

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La Grive mauvis (Turdus iliacus) est une espèce de passereaux de taille moyenne (la plus petite des grives) appartenant à la famille des Turdidae. En France, l’espèce n’est visible qu’en période de migration et d’hivernage. Elle se reproduit plus au nord. Sa migration est nocturne.


Un peu plus petite que la Grive musicienne (20 à 24 cm) de longueur pour une masse de 50 à 75 g, la Grive mauvis se reconnait principalement par son plumage brun-olive sur le dos, blanchâtre et taché de macules brun-olive sur le ventre. Les flancs peuvent apparaître roux et un fort sourcil blanc marque la tête. La base du bec jaune représente un autre critère d’identification.

Il n’y a pas de dimorphisme sexuel.

Grive mauvis, carte maximum, Pays-bas, 2013.

Le mâle produit une grande variété de chants courts et en vol un appel sifflé. Il existe aussi un cri d’alarme, notamment poussé durant la défense du nid. En période de reproduction (en Scandinavie, Russie..) la phrase chantée comporte une partie introductive d’une dizaine de petits sifflements, puis une seconde partie avec des éléments plus complexes, Le nombre de mâles sexuellement matures en train de chanter augmente significativement puis chute quand la ponte a commencé, ce qui laisse penser que le chant a une importance pour l’attraction d’une compagne, et pour l’accouplement, puis le maintien des liens. Néanmoins, il a aussi été noté que le nombre de mâles en train de chanter est positivement corrélé au nombre de mâles chanteurs présents, ce qui suggère que le chant a aussi une fonction en termes de compétition inter-mâles. Enfin, toujours durant la saison de reproduction : la partie introductive du chant ne change pas de manière significative, mais la seconde et dernière partie de la phrase musicale est abrégée (voire omise) une fois que la ponte est réalisée.

Une partie des chants de cette espèce est discrète (chants calmes) et il existe des dialectes au sein de l’espèce.

La Grive mauvis vit sur un territoire très large (estimée à environ 10  millions de kilomètres carrés), ce qui rend les études démographiques globales difficiles. Elle se reproduit dans les régions du nord de l’Europe et de l’Asie (et à l’ouest jusqu’en Islande au sud de l’Écosse et en Scandinavie).

Ces dernières années son aire de répartition semble s’être légèrement étendue, tant en Europe de l’Est (où elle se reproduit par exemple sur de nouveaux territoires en Ukraine), qu’au sud du Groenland (les environs de Qaqortoq au Groenland ont été colonisés en 1990-1991, probablement à la faveur du réchauffement climatique).

L’habitat de reproduction est souvent un paysage de forêt et toundra, plutôt constitué de conifères et de bouleaux, qui peut aussi correspondre à certains stades de la succession forestière.

En altitude, cet oiseau est souvent remplacé par le merle à plastron.

Cet oiseau est monogame, migrateur et atteint sa maturité sexuelle à un an.
Il nidifie de mai à mi-juillet, principalement dans les montagnes scandinaves et russes.

Les nids sont construits dans des arbustes ou au sol, par la mère. Quatre à six œufs y sont déposés et soignés, mesurant généralement 2,6 x 1,9 centimètres pour un poids moyen de 4,6 grammes (dont 5% représentent la coquille d’œuf).

L’éclosion nécessite 12-13 jours puis les poussins quitteront le nid dès l’âge de 12-15 jours, les jeunes restent toutefois dépendants de leurs parents pour encore deux semaines.

En hivernage, il passe les nuits dans des « dortoirs ». En hiver, cette grive est présente en petites troupes, mélangée à d’autres grives, dans les champs, les prairies et les bois de l’Europe occidentale. En cette saison, elle affectionne les régions collinéennes ou montagneuses, à proximité des rivières et torrents.

C’est un oiseau migrateur, mais qui parcourt des distances très variables selon les régions. Hivernante en Europe occidentale, centrale et du sud, au nord-ouest de l’Afrique, et en Asie du sud-ouest et à l’est vers le nord de l’Iran. Certains oiseaux de l’ouest de l’aire de reproduction (en particulier au sud-ouest de la Norvège) peuvent ne pas migrer ou n’effectuer que de courtes migrations, alors que ceux de l’Extrême-Orient migrent au moins sur 6500 à 7000 km pour rejoindre leurs aires d’hivernage. La grive mauvis serait plus nomade que les autres grives, c’est-à-dire qu’elle tend moins à revenir régulièrement dans les mêmes zones d’hivernage ; Des passages d’oiseaux vagabonds sont signalés sur la côte nord-est de l’Amérique du Nord, avec même deux observations sur la côte nord-ouest (une grive vue à Washington en 2005 et une à Seward, en Alaska en novembre 2011).

Grive mauvis, carte maximum, Belgique, 1996.

Sur les haltes migratoires et en zone d’hivernage ces grives s’associent volontiers à d’autres oiseaux, formant parfois des groupes de 10 à 200 oiseaux voire plus, se nourrissant souvent de pair avec des litornes, merles communs, étourneaux, et parfois avec d’autres espèces de grives (musicienne notamment).

Régime alimentaire : cet oiseau est omnivore, avec une grande variété de vers de terre, d’adultes et larves de coléoptères, d’arthropodes, de myriapodes et de lépidoptères. Elle mange aussi des gastéropodes. Cette nourriture animale est surtout collectée au sol lorsque les baies disparaissent progressivement ; sinon cette grive est plutôt végétarienne (à 80 %) en automne-hiver avec alors des baies de sorbier Sorbus aucuparia, d’aubépine Crataegus monogyna, de genévrier commun (Juniperus communis), de prunellier Prunus spinosa, d’alisier blanc (Sorbus aria), de pommes domestiques ou sauvages Malus sp., de grains de raisin (Vitis vinifera) et d’olives (Olea europaea) puis de Lierre (Hedera helix) en fin d’hiver ; l’espèce contribuant ce faisant à la bonne diffusion des graines de ces plantes. La plupart des oiseaux semblent distinguer les ultraviolets. Il a été montré en 1999 que cet oiseau est particulièrement sensible à la réflexion des ultraviolets solaires sur la cuticule bleu foncé à noire des myrtilles, mais uniquement chez l’adulte, ce qui laisse penser qu’un phénomène d’apprentissage permet à ces grives de peu à peu distinguer les myrtilles les plus mûres au moyen de leur réflectance UV, c’est une particularité qui semble partagée avec d’autres vertébrés également disperseurs de graines.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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