La forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne).

La forêt de Fontainebleau, autrefois appelée forêt de Bière (dérivé de bruyère), est un important massif boisé de 25 000 ha, dont 21 600 ha sont aujourd’hui administrés en forêt domaniale. Ce massif, au centre duquel se trouve la ville de Fontainebleau, est situé en Seine-et-Marne. La forêt domaniale proprement dite couvre 17 072 ha ; elle a une altitude variant de 42 m (Seine à Bois-le-Roi) à 144 m (Carrefour du Banc du Roi, 2 km au nord de Fontainebleau).

 

Elle est fragmentée et traversée par l’autoroute A6 (1964), les nationales 6 et 7, ainsi que la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles. Chaque année, des millions de visiteurs viennent s’y promener (13 millions en 2006).

La forêt de Fontainebleau est célèbre dans le monde entier pour avoir inspiré les artistes du XIXe siècle : peintres impressionnistes et école de Barbizon, ainsi que des photographes, des écrivains et des poètes. Premier massif labellisé Forêt d’Exception en 2013, il comprend 2 350 ha de réserves biologiques, dont l’origine de la protection sous forme de « réserves artistiques » remonte à 1853, et dont certaines parties n’ont pas subi de coupes rases depuis 1372.

Forêt de Fontainebleau, carte maximum, 20/05/1989.

l y a 40 000 ans, des populations nomades s’installèrent aux abords de la forêt. On en a découvert divers témoignages : outils de pierre taillée, ossements d’animaux : ours, éléphants, rhinocéros, cerfs géants. Durant cette période, la forêt était sauvage et hostile. L’homme y pénétrait donc rarement. Plus de 200 gravures rupestres sont disséminées dans le massif forestier. Elles sont attribuées à toutes les périodes entre le Paléolithique supérieur (vers – 12000 av. J-C) et l’époque moderne, mais la plupart d’entre elles sont attribuées au Mésolithique (entre – 9000 et – 5500 av. J-C). Avec le Néolithique, l’homme développa la culture et l’élevage. Des villages se formèrent autour de la forêt, le centre de celle-ci manquant d’eau ne fut pas habité. On cite entre autres des sites du Bronze moyen avec dans le sud-est près de Montigny la grotte de Croc Marin et surtout l’habitat de Marion des Roches, l’abri de la Gorge aux Loups, l’abri de la Grande Vallée, l’abri de la Touche aux Mulets (dit abri des Orchidées)…

À l’époque gauloise, les Ligures et les Celtes établirent d’autres bourgades mais toujours autour de la forêt : à Avon, à Larchant.

Vers l’an 1000, la forêt était formée d’une série d’enclaves que se partageaient de petits seigneurs et de riches propriétaires terriens.
En 1067, le capétien Philippe Ier acquiert le comté du Gâtinais, ce qui permet au pouvoir royal de maîtriser l’ensemble du territoire de l’actuelle forêt9. En 1137, sous Louis VII, l’existence d’une demeure royale est attestée. Pour les rois de France, la forêt avait en effet plusieurs usages dont la chasse mais aussi un intérêt militaire. Elle fournissait ainsi le bois qui servait à la construction et au chauffage. Fontainebleau représentait également une place stratégique sur la route de Sens et de la Bourgogne.

En 1400, Charles VI ordonne la première réformation de la forêt, c’est-à-dire la fermeture complète de l’espace forestier pour quelques mois, afin de vérifier les droits et usages de chacun sur le gibier et les bois. Cette procédure exceptionnelle va se renouveler de nombreuses fois sous l’Ancien Régime. Le château est rebâti à partir de 1527 par François Ier, afin de venir chasser « les bêtes rousses et noires » qui abondent dans la forêt qui ne comprenait alors que 13 365 ha, mais les rois vont ensuite l’étendre par des acquisitions et des confiscations. Toujours sous François Ier, fut créée la charge de Grand Forestier, responsable des officiers et des gardes à cheval ayant chacun la surveillance et la gestion d’un canton de la forêt. C’est à cette époque, au cours de ce XVIe siècle, que l’administration chargée de la gestion de la forêt prend forme et la gardera jusqu’à la Révolution.

À l’époque de Louis XIV, moins de 20 % de la superficie est boisée. Colbert lance une nouvelle réformation de juin à septembre 1664 ainsi que des chantiers de plantation10. Le roi parcourt alors la forêt chaque année en automne pour la chasse. En 1716, à la suite du terrible hiver de l’année 1709, un nouvel aménagement de la forêt est promulgué : 6 000 ha sont plantés de feuillus, mais cela s’avère un échec presque total. En 1750, un nouvel aménagement est relancé et le pourtour de 90 km de la forêt est délimité par 1050 bornes encore visibles de nos jours. En 1786, une timide introduction de pins sylvestres est tentée. Après la Révolution, à la suite de nombreuses coupes sauvages et de la prolifération du gibier faute de chasse, Napoléon Ier réforme en 1807 l’administration forestière et celle du château. En 1830, la plantation de 6 000 autres ha de pin provoque la colère des artistes qui viennent chercher l’inspiration en forêt. Par ailleurs, la mare aux Evées est drainée et réaménagée en 1837.

En 1839, Claude-François Denecourt fait paraître son premier guide de promenade en forêt et aménage les premiers sentiers en 1842. Dès 1849, le chemin de fer arrive à Fontainebleau, ce qui va permettre aux Parisiens de visiter Fontainebleau par des excursions à la journée.
À la demande des peintres de l’École de Barbizon, les coupes de feuillus sont suspendues dans certains cantons appréciés des artistes. En 1853, des « sanctuaires de la nature » sont ainsi soustraits à l’action des forestiers sur 624 ha de vieilles futaies et de zones rocheuses (Bas Bréau, Cuvier Châtillon, Franchard, Apremont, la Solle, mont Chauvet), par dérogation aux règles d’exploitation habituelles, en faisant appel au caractère artistique exceptionnel des lieux. Pour la première fois en France, le souci de « protection de la nature », sous l’angle esthétique et paysager, va être associé à la gestion forestière. Puis par le décret impérial du 13 avril 1861, la « réserve artistique » (21e série) est portée à 1 094 ha et enfin à 1 693 ha de 1892 à 1904. Elle constitue la première réserve naturelle au monde, avant même la création du parc national de Yellowstone aux États-Unis.
En 1872, le premier Comité de protection artistique de la forêt de Fontainebleau est mis en place, auquel adhère, entre autres, Victor Hugo. Lui succède en 1907 l’Association des amis de la forêt de Fontainebleau. Puis, par arrêté du 23 juillet 1945, est créée la commission consultative des réserves artistiques et biologiques.

Forêt de Fontainebleau, carte maximum, 24/02/2007.

Un décret de 1875 affecte au Département de la Guerre un terrain situé dans la forêt domaniale. L’École d’application de l’artillerie et du génie située à Metz avait été transférée à Fontainebleau après le Traité de Francfort de 1871. Deux champs de tir avaient été aménagés dans la forêt, l’un au nord et l’autre au sud-ouest de la ville. Ce dernier est localisé sur la carte topographique de Denecourt datant de 1895.

En 1953, les premières réserves biologiques16 dirigées (411 ha) et intégrales (141 ha) sont créées en remplacement de 552 ha de réserves artistiques, dont 1 070 ha sont maintenus. Ces dernières sont supprimées par arrêtés des 7 août 1967 et 11 janvier 1972, en limitant d’abord les réserves biologiques à 416 ha, parmi lesquelles les réserves biologiques domaniales intégrales (RBDI) de la Tillaie, du Gros Fouteau et des Hauteurs de la Solle totalisent 136 ha. Celle de la forêt de la Tillaie de 34,37 ha n’a pas subi de coupe à blanc depuis 1372. Les réserves du Chêne Brûlé et de la Gorge aux Loups sont également intégrales et les réserves dirigées sont alors la Haute Borne, Cuvier Chatillon, le Petit Mont Chauvet, le Mont Merle, la Boissière, Bellecroix, la Gorge aux Merisiers, la Mare aux Pigeons, la Mare aux Fées, la Plaine de Chanfroy, le Coquibus et le Laris qui parle. Puis les réserves biologiques domaniales retrouvent et dépassent leur surface d’avant 1967, en étant portées en 2011 à 1 050 ha pour les réserves intégrales (RBDI) et à 1 300 ha pour les réserves dirigées (RBDD), soit 2 350 ha au total. Les 7 réserves intégrales sont la Tillaie, Gros Fouteau – Hauteurs de la Solle, Chêne brûlé, Gorge aux Loups (anciennes), Vallée Jauberton, Béorlots, Rocher de la Combe (nouvelles) et les 14 réserves dirigées sont sur Fontainebleau : Belle Croix, la Boissière, Camp de Chailly – Cuvier Châtillon, Champ Minette, Gorge aux Merisiers, Haute Borne, Mare aux Fées, Mont Merle, Petit Mont Chauvet, Plaine de Macherin et sur les Trois Pignons : Baudelut, Chanfroy, Coquibus et Mare aux Joncs.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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