La fête.

Une fête est une période de réjouissance collective destinée à célébrer quelque chose ou quelqu’un. Une fête est limitée dans le temps : il n’y a pas de fête solitaire ; les funérailles ne sont pas considérées comme une fête. La fête peut devenir un devoir ou une obligation sociale, comme les préceptes catholiques (Noël, Pâques…) ou les fêtes nationales. Il existe des fêtes publiques, qui engagent une société tout entière, et des fêtes privées limitées à une famille, à une corporation, à des clients, etc.

Étymologie : du latin festa dies, jour de fête. Famille du mot : festif, férié, festin, festoyer, fêtard…

La plupart des fêtes publiques occidentales sont d’origine chrétienne, ou des fêtes plus anciennes que le christianisme a assimilées ; certaines fêtes sont d’origine civile. La tradition laïque a introduit le terme de jour férié pour désigner les jours de fêtes publiques reconnus par la loi, qu’ils soient d’origine chrétienne ou non.

L’héortologie est la discipline des sciences humaines qui étudie les fêtes de tous les points de vue : sociologique, philosophique, historique et théologique.

Selon Jean Duvignaud, la fête n’annonce pas un ordre nouveau, elle n’est pas la révolution. Elle est plutôt une parenthèse à l’intérieur de l’existence sociale et du règne de la nécessité. Elle est aussi ce qui peut conférer une raison d’être à la quotidienneté, d’où la tentation de multiplier les occasions de fêtes, au point, note Jean Duvignaud, que « certaines nations, certaines cultures se sont englouties dans la fête ».

Jean Duvignaud propose de dire qu’il y a une fête véritable, d’une grande diversité et où la spontanéité peut prendre une place, et qu’il y a une pseudo-fête, où tout est codifié. Jean-Jacques Rousseau a été d’un avis similaire, et pensait que la première se produisait surtout à la campagne,

tandis que la seconde se produisait à la ville. Pour la première, il parle plutôt de fête, pour la seconde, de spectacle. C’est que, par delà ses formes, la fête se comprend à partir de deux tendances : l’une vers la spontanéité, l’autre vers la codification.

Pendant l’ancien régime, la fête pouvait avoir des formes diverses, telles processions religieuses, parades militaires, événements corporatistes, remémorations rituelles. Ces fêtes étaient l’occasion d’exercer une grande créativité. Mais, après la Révolution Française, le registre s’appauvrit grandement, et l’on assiste à une plus grande pression de la mise en scène du pouvoir politique, organisant un type de fête mettant en valeur les clivages en place.

Elle est plutôt de l’ordre de ce que Sartre appelait l’ « adhérence ». Tous sont censés participer d’un même élan, être emportés. La fête est un tourbillon qui semble abolir provisoirement les personnalités, mais donne pourtant à chacun l’occasion d’exprimer des désirs habituellement réprimés, serait-ce sur le mode de la farce. Ce paradoxe se comprend assez bien si l’on admet que la fête est sous le signe, non du Moi, mais du Ça. Il va généralement de soi que ce que l’on fait pendant la fête demeurera sans conséquences, précisément parce que l’on n’est pas censé être alors entièrement soi-même, il arrive que l’ivresse soit manifeste.

Néanmoins, selon Roger Caillois, c’est parce que sous nos climats l’ivresse et le masque ne vont guère de pair que nos fêtes ne prennent pas un tour plus violent. Personne ne peut alors prétendre incarner la violence légitime d’un dieu dont il porterait le masque. Au contraire, nos fêtes sont égalitaires, elles dénudent et démasquent par la dérision. Ailleurs, plus ritualisée, la fête n’est pas étrangère au tremendum, à l’épouvante caractéristique de la confrontation au Sacré que l’homme moderne ne connaît plus guère qu’au travers de certains films d’horreur.

Source : Wikipédia.