La course d’orientation.

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La course d’orientation est une activité de pleine nature qui se pratique avec une carte ou document spécifique à normes codifiées et une boussole, et un système de gestion adaptée (chronométrique électronique (puce électronique au doigt) pour les courses – obligatoire pour celles à tutelle FFCO) et qui se déroule en forêt (individuelle ou relais pour la FFCO) ou en ville (sprint et relais pour la Fédération Française de Course d’Orientation (FFCO)) de jour ou de nuit ou les deux . La forme traditionnelle est une

course à pied de type tout terrain mais d’autres formes de course d’orientation sont nées au fil des années, notamment à VTT et à ski , à raquettes , à cheval , en équipe, à l’aide de matériel de transmission voire en plongée . Une personne pratiquant cette activité est appelée orienteur ou orienteuse. Ce sport est une activité libre et n’est géré que pour les compétitions attribuant des titres officiels par l’International Orienteering Federation et en France par la FFCO (fédération française de course d’orientation).


Course d’orientation, carte maximum, Aland.

Au départ en loisir ou d’une compétition traditionnelle sous tutelle FFCO , l’orienteur reçoit une carte codée ainsi que la définition des postes sous forme d’une petite feuille avec le numéro des postes et des codes inscrits (sur les boitiers des postes type FFCO) , ainsi que leur emplacement précis à l’aide de dessins codifiées (normes IOF (International Orienteering Federation) cartographiques ISOM 2020 ou ISSOM 2020); le terrain qu’elle représente ne peut être connu par l’orienteur/se sauf pour les championnats de la FFCO hors départementaux, régionaux et les courses nationales où la carte doit être nouvelle et secrète . Il doit alors effectuer un circuit, dans un ordre imposé (ou libre suivant le format de course) et composé de plusieurs postes de contrôle appelés “balises” (à l’origine de couleur rouge et blanche , désormais orange et blanche adaptées aux daltoniens(iennes)) . Pour les trouver le plus rapidement possible, l’orienteur doit suivre si possible une démarche réfléchie, en plusieurs phases par exemple  :

  • une phase de lecture de carte : orientation de la carte- positionnement sur la carte – relation carte/terrain) ;
  • une phase de choix d’itinéraire sur la carte  ;
  • une phase de réalisation de l’itinéraire avec relation carte terrain  ;
  • une phase de découverte du poste.

En compétition voire en loisir , les postes de contrôle doivent être atteints le plus rapidement possible et dans l’ordre indiqué sur la carte. Pour y parvenir, l’orienteur doit décider d’un itinéraire le plus adapté à ses capacités (ex : en évitant les fortes montées ainsi que la végétation trop dense et donc impénétrable) en s’aidant de sa carte pour rejoindre au plus vite le prochain poste. La difficulté réside dans le choix de cet itinéraire adapté à chacun (un itinéraire trop physique ou trop long peut faire perdre du temps…). Il doit aussi gérer sa vitesse (une vitesse de course trop élevée peut empêcher la lecture de carte et diminuer la capacité de réflexion), une vitesse de course trop lente peut faire perdre du temps. On dit que la course d’orientation est le sport “de la tête et des jambes”. L’adage semble être ” mieux vaut marcher dans la bonne direction que courir dans la mauvaise ”

Un “historique” a également été réalisé et régulièrement révisé par André HALLOUARD (le plus ancien compétiteur français connu depuis 1966) et disponible sur le site www.asope.info page accueil agrémenté de vidéos présentant les débuts de “l”orienteering”.

La course d’orientation (CO) trouve ses origines dans les pays scandinaves à la fin du XIXe siècle et apparaît progressivement en France après la Seconde Guerre mondiale, fruit d’un prosélytisme suédois pour des raisons en partie économiques.

À partir de 1893, des pratiques d’orientation compétitives naissent dans les milieux militaires du royaume Suèdo-Norvégien et gagnent rapidement quelques clubs civils d’athlétisme ou de ski. La période est propice. Comme dans tous les pays d’Europe, la vague sportive accompagne l’industrialisation. Elle touche les rives de la Baltique et, dans un contexte de social-démocratie, donne progressivement naissance à un « modèle sportif nordique » inspiré des mouvements populaires. À mi-chemin entre activités topographiques militaires et cross-country anglais, les premiers concours d’orientation s’inscrivent dans cette mouvance et préfigurent ce qui va devenir un des sports les plus prisés des pays Nordiques.

C’est en Suède, -séparé de la Norvège en 1905- que la nouvelle activité se développe  et donne naissance, après la Première Guerre mondiale, à l’ORIENTERING, sport progressivement règlementé et institutionnalisé d’abord sous l’égide de la Fédération Athlétique des Sports de Stockholm puis à partir de 1938 sous celle d’une fédération autonome la Svenska orienteringsförbundet (SOFT) précédant la mise en place de structures similaires au Danemark, en Norvège et en Finlande. Car les Suédois ont suscité dès 1930, des échanges avec les pays voisins et créé les premières conditions d’une harmonisation inter-nordique.

C’est également sous leur instigation que se constitue après la guerre, le Nordisk orienterings råds, organisme composé de la Norvège, de la Finlande, du Danemark et évidemment de la Suède, chargé d’élaborer un calendrier annuel de rencontres, d’harmoniser les règlements2. Le prosélytisme suédois permet alors d’aboutir à la création de L’International Orienteering Fédération (IOF) le 22 mai 1961 à Copenhague donnant naissance à l’ORIENTEERING à la définition internationale désormais légitime « course-contre-la-montre, en terrain varié généralement boisé, sur un parcours matérialisé par des postes que le concurrent doit découvrir dans un ordre imposé, par des cheminements de son choix, en se servant d’une carte et éventuellement d’une boussole » Dix pays en deviennent les premiers membres : Suède, Norvège, Finlande, Danemark, Bulgarie, Hongrie, Tchécoslovaquie, Allemagne de l’Est et Allemagne de l’Ouest et Suisse.

Les mécanismes de la diffusion de l’orientering puis de l’orienteering en Europe sont bien rodés : les milieux porteurs de pratiques traditionnelles d’orientation sont contactés, des courses dites de propagande sont effectuées visant à faire connaître le modèle sportif nordique. Si des tentatives infructueuses d’implantation française existent avant la création de l’International Orienteering Federation (IOF) en 1960 en direction des milieux scouts3, des organisations touristiques et de la vieille fédération hébertiste la Fédération française d’éducation physique, le prosélytisme suédois s’exerce surtout après : en jeu, des mobiles économiques -le marché des boussoles ®Silva- et symboliques -l’attachement de ce peuple à la diffusion d’un sport dont il a historiquement délimité les normes. C’est donc dans sa version sportive codifiée par la toute jeune IOF que la COURSE D’ORIENTATION -traduction très française de l’ORIENTEERING- se diffuse en France. Le démarchage obstiné de Will STALBRAND, délégué suédois de la succursale française ®Silva, auprès de l’Office national de forêts, des milieux scolaires et de l’École interarmées des sports (EIS) permet donc de mettre en place les premières compétitions.

La Fédération française de course d’orientation (FFCO) voit le jour le 25 avril 1970, réunissant en un consensus temporaire les acteurs des milieux dans lesquels l’activité sportive s’est implantée. Libérée de la tutelle suédoise dés 1975, la structure se développe, marquée par les oppositions entre militaires et civils. La CO s’est en effet répandue dans les Armées, fruit d’une conjoncture favorable mêlant à la fois l’utilitarisme d’un apprentissage plus moderne de la topographie et l’opportunité pour les athlètes du Bataillon de Joinville d’inscrire rapidement la course d’orientation au programme des grandes compétitions internationales militaires et civiles (premiers noms GALLEN, WROBLESKI, TOUSSAINT (premier champion de France) , HALLOUARD (premier champion de France de nuit), DURIEUX, DARTIAL, SYLVESTRE puis BOUSSER, MIELLE, LE STRAT, PLOCKIN, GORET…). Fortement impliqués dans les bureaux et comités directeurs, les orienteurs de l’École interarmées des sports constituent jusqu’au milieu des années 1980 l’élite sportive, forts de leur ancrage dans les Clubs Sportifs et Artistiques de la Défense (CSAD) et bénéficiant de la logistique militaire. Défenseurs du haut niveau et de la version sportive de la course d’orientation, ils s’opposent aux milieux enseignants qui militent en direction d’une orientation « plein air » et une diffusion en direction de la masse. Les luttes de pouvoirs sclérosent le développement de la jeune organisation jusqu’au milieu des années 1980, moment où le nombre de clubs civils devient alors supérieur aux CSAD (103 contre 91 pour un total de 194 clubs)- et au début des années 1990 -date à partir de laquelle une élite n’appartenant plus aux Armées se dessine. Le sport perd progressivement sa connotation militaire peu médiatique et s’autonomise.

En 2021, 76 différentes fédérations nationales [archive], de tous les continents, adhèrent à la fédération internationale, la Fédération internationale de course d’orientation. La course d’orientation est reconnue sport olympique depuis 1977. Des championnats du monde sont organisés chaque année (en alternance sprint et classique) et la course d’orientation fait partie des Jeux mondiaux. Le programme des championnats du monde comprend cinq compétitions, pour hommes et femmes : sprint, relais sprint (mixte), moyenne distance, longue distance et relais. En compétition, au début des années 2000, le sport est dominé par les pays nordiques et la Suisse (Simone Niggli-Luder), même si les Français sont présents notamment en moyenne distance où Thierry Gueorgiou est champion du monde en 2003, 2004, 2005, 2007, 2008, 2009, 2011 et 2017. C’est en effet grâce à une méthode d’entraînement originale associant en permanence pilotage, lecture de carte et course que son père Michel Gueorgiou, entraîneur national de 1995 à 2004, permet au pôle France de course d’orientation de Saint Etienne et à l’équipe nationale un bond considérable dans le classement des français sur la scène internationale.

En 2018, la Fédération française de course d’orientation (FFCO) recense 184 clubs (environ 9 000 licenciés) repartis en 6 ligues affiliées à ce jour, la Fédération suisse de course d’orientation (SOLV) en groupe environ 110, la Vlaams Verbond voor Oriënteringssporten (VVO) et la Fédération régionale des sports d’orientation (FRSO) comptent 17 clubs pour la Belgique et la Fédération canadienne de course d’orientation (COF) en réunit environ 30. Les clubs organisent parfois des entraînements et organisent des courses départementales, régionales, nationales voire internationales suivant un calendrier annuel.

En 2019, les pays nordiques ont repris la main avec le retrait de Simone Niggli et Thierry Gueorgiou et l’avènement de Tove Alexandersson et Olav Lundanes.

En 2011, les Championnats du monde de course d’orientation (WOC : World Orienteering Championship) sont organisés en France (pour la deuxième fois après Gérardmer en 1987) sur le site de La Féclaz en Savoie (73) du 10 au 20 août. L’équipe de France se classe 2e du tableau des médailles avec 3 médailles d’or et 1 médaille de Bronze. Thierry Gueorgiou s’impose sur la moyenne distance et la longue distance en individuel ainsi que sur le relais avec Philippe Adamski et François Gonon.

Voir aussi cette vidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

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