La Contrebasse.

La contrebasse est un instrument grave de la famille des instruments à cordes. Avant l’octobasse, la contrebasse est le plus grand (entre 1,60 m et 2,05 m) et l’un des plus graves instruments de cette famille. À la différence des autres instruments de la famille (violon, alto, violoncelle), qui s’accordent en quintes, elle s’accorde aujourd’hui en quartes (du grave vers l’aigu : mi -1, la-1, ré1 et sol1 en notation française ou E1, A1, D2, G2 en notation anglo-saxonne), essentiellement pour des raisons de facilité de doigté.

Elle peut se jouer en frottant les cordes avec l’archet (arco) ou en les pinçant avec les doigts (pizzicato). La contrebasse est très utilisée en musique classique au sein des orchestres symphoniques, en musique contemporaine et dans la musique électronique en tant que contrebasse synthétique. En jazz, elle fait partie de la section rythmique. La contrebasse est également utilisée dans les autres styles comme le blues, le bluegrass, le rock ‘n’ roll, le rockabilly, le jazz rap et le tango.


Jusqu’à une époque récente, l’appartenance de la contrebasse à la famille des violes ou à celle du violon était un sujet de débat, débat qui trouvait son origine dans des considérations organologiques, musicologiques et même étymologiques erronées, remontant au XIXe siècle. Les recherches qu’a menées Paul Brun1, contrebassiste à l’Orchestre national de Lille, qui font aujourd’hui autorité dans le monde entier, ne laissent plus guère de place au doute : c’est bien à la famille du violon qu’appartient la contrebasse, même si un certain nombre de violes de gambe contre-basses, transformées par suppression des frettes et modification du chevillier (pour passer de six cordes à cinq ou quatre), et qui sont parvenues jusqu’à nous, ont pendant longtemps contribué à accréditer la thèse inverse.

L’apparition de la contrebasse remonterait à 1620, succédant au violone et à la contrebasse de viole, mais elle ne fut introduite dans l’orchestre qu’au milieu du XVIIe siècle. Initialement, elle doublait les parties des violoncelles à l’octave inférieure, puis elle s’émancipa, et les contrebasses obtinrent progressivement dans les orchestres leur propres partitions dans la période romantique.

Il existe deux types d’archet pour la contrebasse. L’archet français est semblable aux archets des autres instruments de la famille du violon  (violon, alto et violoncelle) et se tient de la même façon : l’instrumentiste place le bout du pouce dans le creux du talon et le bout des autres doigts sur la baguette. L’archet allemand est moins long, et il est tenu d’une façon différente, rappelant l’archet de la basse de viole : le musicien place le pouce sur la baguette et ses autres doigts empoignent le talon. L’archet allemand est beaucoup plus ancien que l’archet français, peu utilisé avant les années 1800, avant son adoption par le virtuose italien Giovanni Bottesini. La plupart des archets sont taillés et fabriqués dans un bois du Brésil, le pernambouc. La couleur varie du marron clair au noir.

Certains archets peuvent être fait en carbone.

Avant le milieu du XXe siècle, les cordes de contrebasse étaient généralement faites de boyau, mais depuis ce temps, les cordes en métal ont largement remplacé les cordes en boyau, car elles tiennent mieux l’accord, et sont moins fragiles que ces dernières. De nos jours, l’usage des cordes en boyau est principalement restreint aux contrebassistes actifs dans les domaines de la musique baroque, du rockabilly, du blues traditionnel, du bluegrass et du jazz traditionnel.

La transition du boyau au métal a aussi influencé l’évolution de la technique de l’instrument, car les cordes en métal peuvent être plus proches de la touche que les cordes en boyau, ce qui les rend plus faciles à jouer. De plus, elles peuvent être jouées dans des positions plus hautes sur les cordes graves, sans sacrifice au niveau de la sonorité. La méthode classique de contrebasse du xixe siècle de Franz Simandl n’utilise pas la corde de mi grave dans les positions les plus hautes, car avec les cordes en boyau à une grande distance de la touche, le son n’était pas clair dans ces positions aiguës. Cependant, avec les cordes en métal modernes, les contrebassistes peuvent jouer avec un son clair dans les positions aiguës sur les cordes graves de mi et de la.

Bien que la contrebasse ne soit pas considérée comme un instrument transpositeur, les notes réelles émises par l’instrument se trouvent une octave en dessous des notes écrites.

C’est Cherubini, directeur du Conservatoire de Paris, qui imposa en 1832 l’accord en quartes en usage dans les pays germaniques. Jusque-là, l’accord qui avait généralement prévalu en France pour la contrebasse était l’accord en quintes.

Les essences de bois utilisées pour la construction des contrebasses sont variables, mais on retrouve généralement de l’épicéa pour la table, de l’érable, de l’ébène pour la touche. Certains contreplaqués sont parfois utilisés, généralement pour les instruments d’étude. On trouve aussi des contrebasses récentes en fibre de carbone.

Elle possède généralement quatre cordes accordées en quartes (mi -1, la-1, ré1 et sol1, du grave vers l’aigu). On peut trouver parfois une cinquième corde de do-1 (école française), accordée une tierce sous le mi -1 (soit une octave plus bas que la note la plus grave du violoncelle) ; ou encore un do 2 à la quarte supérieure de la corde de sol 1 (accord utilisé quelquefois dans le jazz). La tessiture de la contrebasse atteint alors 4 octaves, du do -1 au do 4. D’autres écoles préfèrent accorder cette 5e corde en si, pour des raisons de facilité des positions. Certains orchestres symphoniques rendent obligatoire l’usage de la contrebasse à 5 cordes. En effet, seule celle-ci permet d’avoir le registre le plus grave du 16 pieds (appelé ainsi par référence aux flûtes  d’orgue produisant ce registre), indispensable pour jouer certaines partitions telles qu’elles sont écrites, sans avoir à transposer.

Lorsque la contrebasse joue une pièce en soliste avec un orchestre (par exemple un concerto), elle est généralement accordée “en soliste”, c’est-à-dire un ton au-dessus de l’accord orchestre, afin de lui donner un son plus brillant. Ses quatre cordes seront donc fa#-si-mi-la.

Source : Wikipédia.

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