La conquête de l’Annapurna (1950).

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L’expédition française à l’Annapurna de 1950 conduite par Maurice Herzog avec Louis Lachenal, Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Marcel Ichac (cinéaste), Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin), Francis de Noyelle (diplomate) et Adjiba (Sherpa), avait pour but de réaliser la première ascension d’un sommet de plus de huit mille mètres. Cette expédition permet à Maurice Herzog et Louis Lachenal d’atteindre le sommet de l’Annapurna.

Cette expédition a été popularisée en France par la une de Paris Match, le film Victoire sur l’Annapurna de Marcel Ichac et le livre Annapurna, premier 8000 de Maurice Herzog dans lequel il retrace son ascension. Ce livre à succès a depuis fait controverse, tournant surtout autour du rôle que Maurice Herzog s’arroge. Louis Lachenal présente un récit différent de l’expédition dans ses Carnets du vertige.


Les tensions apparues au cours de l’expédition, le monopole de Maurice Herzog sur le récit de l’expédition, la présentation exaltée qu’il en a faite et sa mise en avant personnelle au détriment des autres membres de l’expédition ont nourri la rancœur. Louis Lachenal a été relégué au second plan tandis que Maurice Herzog utilisait le succès de l’expédition comme tremplin pour une carrière politique. Dans son journal de l’expédition assorti de commentaires ultérieurs, Louis Lachenal livre un récit de l’expédition moins enthousiaste que la version officielle de Maurice Herzog.

Anapurna, premier 8000, carte maximum, Chamonix, 3/06/2000.

Louis Lachenal est choqué qu’au sommet de l’Annapurna, Maurice Herzog lui demande de le photographier avec un drapeau de son employeur et sponsor de l’expédition, Kléber-Colombes. Gaston Rébuffat et Louis Lachenal firent alors en sorte que Maurice Herzog et Marcel Ichac n’entrent jamais en possession de ce cliché qui ne sera publié qu’en 1996. Cela aurait valu à Rébuffat de ne plus jamais être choisi par la Fédération française de la montagne pour participer à des expéditions alpines lointaines.

Félicité Herzog, fille de Maurice Herzog, publie en 2012 un roman autobiographique Un héros où elle brosse un portrait sévère de son père.

Dès les années 1950, quelques personnes émettent des doutes sur l’atteinte effective du sommet par Lachenal et Herzog. Les photos du sommet, prises selon Lachenal sur une banquette de rochers situées en face nord sous le sommet, ne montrent pas le sommet de l’Annapurna et alimentent les doutes. Mais cette remise en question de la victoire à l’Annapurna pose beaucoup plus de questions qu’elle n’en résout. Il faudrait alors imaginer que tous les membres de l’expédition — y compris Lachenal, que les détracteurs d’Herzog disent soutenir — auraient menti, ce qui n’est pas concevable. En 1970, une expédition britannique suivit la même voie pour arriver au sommet et son chef, Henry Day, confirma la description de l’approche du sommet et du sommet lui-même faite par Herzog. L’alpiniste anglais se dit très étonné par cette polémique franco-française alors qu’à l’étranger personne ne met en doute la réalité de la victoire de l’expédition de 1950. Pour Claude Gardien, « Les soupçons de tricherie ne reposent sur rien, si ce n’est la personnalité de Herzog, ayant du mal à quitter le personnage qu’il s’est bâti dans son livre. Il gardera un penchant pour l’affabulation, et c’est la seule charge qu’on puisse lui opposer. ».

Voir aussi cettevidéo :

Sources : Wikipédia, YouTube.

Cet article a 2 commentaires

  1. Pepito

    Bonjour,
    ne répétez pas les inepties de quelques journalistes à sensation voulant faire le buzz.
    Le récit de Lachenal diffère de celui d’Herzog sur des détails sans importance, mais exagérés par certains pour augmenter leurs ventes.
    Herzog ne s’arroge aucun rôle dans son récit : l’avez-vous seulement lu ? Il est plein de louanges envers la plupart des membres de l’expédition, Lionel Terray au premier chef, mais aussi Marcel Schatz ou Marcel Ichac. Difficile à concilier avec un Herzog voulant tirer la couverture à lui seul, n’est-ce pas ?
    Quant au traitement médiatique dont il a bénéficié, il faut en chercher la raison dans plusieurs éléments : il a survécu 62 ans tandis que Lachenal est mort 5 ans après (on parle toujours plus des vivants que des morts, CQFD) ; il a été résistant tandis que Lachenal a été un planqué pendant la Seconde Guerre Mondiale ; il était le chef d’expédition ET il a fait le sommet (chose unique dans l’histoire de l’himalayisme où les chefs d’expé restaient généralement au camp de base) ; il a animé l’ascension de bout en bout, installant plusieurs camps intermédiaires (alors que Lachenal était la plupart du temps malade et n’a retrouvé la forme qu’à la fin pour aller au sommet.

  2. Administrateur

    Merci de vos précisions, elles sont utiles.

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