La clarinette.

La clarinette (du provençal clarin désignant un hautbois) est un instrument de musique à vent de la famille des bois caractérisé par son anche simple et sa perce quasi cylindrique. Elle a été créée vers 1690 par Johann Christoph Denner (1655-1707) à Nuremberg sur la base d’un instrument à anche simple plus ancien : le « chalumeau ». La clarinette soprano est le modèle le plus commun.

La perce cylindrique de la clarinette la distingue du hautbois et du saxophone, tous deux à perce conique, et lui confère une aptitude au quintoiementnote 1. Son timbre chaud dans le registre grave, peut s’avérer extrêmement brillant voire perçant dans l’aigu.

De tous les instruments à vent de sa famille, la clarinette possède la plus grande tessiture avec trois octaves plus une sixte mineure, soit 45 notes en tout. Elle se décline en une famille d’instruments presque tous transpositeurs, depuis la clarinette contrebasse jusqu’à la clarinette piccolo, couvrant ainsi toute l’étendue d’un orchestre symphonique. À l’exception des percussions, la clarinette est l’instrument qui possède la plus grande famille.

Cet instrument est utilisé dans la musique classique et traditionnelle ainsi qu’en jazz et en musique contemporaine. Parmi les compositions célèbres pour clarinette, on peut citer le Concerto pour clarinette de Mozart.

Le musicien instrumentiste qui joue de la clarinette est appelé un clarinettiste.


Toute la famille des clarinettes tire son origine du chalumeau français du Moyen Âge, « vieil instrument encore employé par Gluck dans l’Orfeo (1764) et dans l’Alceste italienne (1766) ».

François-Auguste Gevaert note que « le nom français de l’instrument est employé par les vieux compositeurs italiens sous le déguisement graphique de salmó, et par les maîtres allemands qui l’écrivent Chalumau et Chalamaus. En allemand, de même qu’en néerlandais, le mot Schalmei désigne le hautbois primitif ». Aujourd’hui encore, le registre grave de la clarinette est appelé registre du chalumeau.

C’est à Johann Christoph Denner (1655–1707), un facteur de Nuremberg, que l’on doit l’invention de la clarinette. Vers 1690, « après dix années d’essais infructueux » il ajouta au chalumeau français le pavillon et deux clés d’importance majeure. L’ajout de la « clé de 12», également désignée « clé de registre », permit de tirer parti de l’aptitude de l’instrument au quintoiement, que les musiciens les plus doués pouvaient provoquer par une modification de la position de l’embouchure. Le registre atteint est alors celui dit du clairon et sa sonorité se rapproche de la clarine, petite trompette du xviiie siècle, qui donna son nom à la clarinette.

À cette époque, l’instrument était manipulé via huit trous bouchés par les doigts, ce qui permettait à l’instrumentiste de jouer la gamme depuis le fa grave jusqu’au sol médium. La gamme ne se poursuivait sur le registre supérieur qu’à partir du do, et se faisait donc avec un défaut de deux notes sur la gamme : le la et le si étaient absents de la gamme. La deuxième clef, celle « du la », étend vers le haut le registre du chalumeau.

Le si est obtenu par « quintoiement10 » d’une note plus grave (le mi) grâce au pavillon prolongeant la clarinette et l’ajout d’une clef actionnée par l’auriculaire de la main gauche alors inoccupé. Il fait donc partie du registre du clairon. La gamme (diatonique) est alors complète et le changement de registre se passe sans discontinuité.

Dans l’état, l’instrument ne disposant pas d’une gamme chromatique complète, il restait prisonnier de quelques tonalités particulières. Pour y remédier, les musiciens disposaient de différents modèles de clarinettes, réalisés chacun pour une tonalité spécifique11. Les altérations pouvaient cependant être obtenues par des doigtés fourches ne permettant pas une grande virtuosité, et à la sonorité peu satisfaisante.

Entre 1740 et 1850, il a existé une famille de clarinettes anciennes, appelée clarinette d’amour, réalisées dans différentes tonalités (en sol, en fa, en ré…) et dotées de 3 à 5 clés, qui possédait un pavillon en forme de poire, appelé pavillon d’amour, à l’instar du hautbois d’amour, un bocal courbé et une perce réduite.

En 1810, Heinrich Bärmann (1784-1847) proposa le retournement du bec12, positionnant ainsi l’anche sur la lèvre inférieure du musicien. Ceci adoucit et garantit la sonorité. Iwan (ou Ywan) Müller y apporta en 1812 treize clés supplémentaires offrant enfin la gamme chromatique complète. Ces nouveautés permirent d’abandonner peu à peu la collection d’instruments dédiés aux tonalités distinctes dont disposaient les musiciens pour interpréter les différentes pièces.

La clarinette fut amenée à son degré de perfectionnement actuel par le facteur d’instruments français Louis Auguste Buffet en collaboration avec le clarinettiste Hyacinthe Klosé. Tous deux adoptèrent le principe des anneaux mobiles que l’Allemand Theobald Boehm avait imaginé pour la flûte : le système Boehm (1843). Aujourd’hui, le système Boehm est utilisé par les clarinettistes du monde entier, aux exceptions des Allemands et des Autrichiens, qui se servent pour la plupart du système concurrent : le système Oehler. Un autre système à treize clés mis au point par Eugène Albert au XIXe siècle, le système Albert, est encore utilisé de nos jours en Europe centrale et en Turquie.

Une clarinette utilisant le système Boehm, peut disposer de près de 22 éléments mobiles utiles, auxquels il faut ajouter les paliers, les axes, les vis et les ressorts. L’ensemble dépasse la centaine de pièces mécaniques, et participe à la manipulation de 17 tampons obturant autant d’orifices inaccessibles avec les doigts.

Le clarinettiste allemand Fritz Wurlitzer (père de Herbert Wurlitzer) a mis au point en 1949 une variante de la clarinette française, qu’il a qualifiée de clarinette Boehm réformée. C’est une clarinette avec un système de doigté français, dont le son est très proche de celui de la clarinette allemande à travers une perce (diamètre et profil interne du tube constituant le corps de la clarinette) différente, et un autre type de bec. Ce type de clarinette trouve encore des amoureux dans certains pays.

Le nombre de clés annoncé par les facteurs correspond au nombre de points de commande intentionnelles (les anneaux n’en font donc pas partie puisqu’ils sont actionnés en même temps qu’un trou est bouché). La clarinette Boehm comporte donc 17 clés, parfois 18 avec le bras de mi  main gauche. Il existe deux variantes du système Oehler comportant respectivement 19 et 27 clés.

La clarinette est un instrument transpositeur (sauf celle en ut naturellement). Par exemple lorsqu’un musicien joue, sur une clarinette en sib, un do qu’il est en train de lire sur sa partition, le pianiste entend un sib. Cela permet de ne pas changer les doigtés principaux entre les instruments d’une même famille: ce sont les notes – et les armures – qui sont décalées sur les partitions de clarinette. Cependant, depuis Schoenberg et Prokofiev, les compositeurs ont tendance « à écrire directement les sons que l’oreille perçoit » sur les partitions d’orchestre.

Conçu par l’acousticien Charles Houvenaghel, un prototype de clarinette octo-contrebasse en métal a été fabriqué en 1939 par Léon Leblanc. Cet instrument était plus grave d’une octave par rapport à la clarinette contrebasse. Elle sonnait comme un jeu d’orgue de 32 pieds. Le projet, très ambitieux de par la taille de l’instrument, a été abandonné. En 1971, une clarinette octo-contralto a également été fabriquée par Léon Leblanc. Décrite et jouée par Cyrille Mercadier lors d’un concert le 2 octobre 2011, elle est exposée avec la clarinette octo-contrebasse au Musée des Instruments à vent de La Couture-Boussey.

Le type de clarinettes utilisées peuvent varier selon les différents ensembles musicaux. Par exemple, dans un orchestre d’harmonie, on retrouve principalement des clarinettes soprano en si♭ et des clarinettes basses, mais aussi parfois des petites clarinettes en mi♭, des clarinettes altos, voire une clarinette contralto.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

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