La cathédrale Sainte-Marie d’Auch (Gers).

La cathédrale Sainte-Marie d’Auch est une cathédrale catholique romaine située à Auch dans le Gers. Elle fut de tout temps dédiée à la sainte Vierge. Vaste édifice à trois nefs, de 102 mètres de long sur 35 m de large, elle est le siège de l’archidiocèse d’Auch.

Commencée en juillet 1489, à l’instigation de François de Savoie, sur les ruines de la cathédrale romane de Saint-Austinde, elle fut consacrée le 12 février 1548, mais deux siècles ont été nécessaires pour terminer sa construction.

Elle est de style gothique flamboyant, fortement influencé par la Renaissance. Elle fut complétée fin du XVIIe siècle, par une façade et un porche d’ordre corinthien. Elle comprend un ensemble de 21 chapelles.

Elle est surtout remarquable par une série de dix-huit verrières, œuvres d’Arnaud de Moles, et par les boiseries du chœur dont les 113 stalles, d’auteurs inconnus, qui continuent la suite des scènes bibliques commencée sur les verrières.

La cathédrale d’Auch fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 19062. Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.


La première cathédrale aurait été bâtie dans la plaine du Gers. Elle fut ruinée par les Sarrasins au IXe siècle. Elle est alors reconstruite vers 845 au sommet de la colline dominant le Gers, par l’évêque Taurin II qui y plaça l’autel de Notre-Dame apporté d’Eauze par saint Taurin. L’abandon d’Eauze comme siège d’un archevêché, après les destructions provoquées par les derniers envahisseurs Sarrasins et Vikings, et le transfert du siège de l’archevêché à Auch, vont entraîner un développement de la cité. Ayrard est le premier évêque d’Auch qui ait reçu le titre d’archevêque dans une lettre du pape Jean VIII datée du 13 juin 879.

Du temps du duc de Gascogne Garcia II Sanche le Courbé, en 920, une incursion des Sarrasins obligea l’archevêque Odilon à quitter la ville.

L’archevêque Raymond Ier surnommé Copa, fils de Bernard-Odon, comte de Fezensac, fit bâtir un cloître près de la cathédrale dans lequel les chanoines se retirèrent en adoptant la règle de saint Augustin.

Saint Austinde, successeur de Raymond Copa sur le siège d’Auch, fit rebâtir la cathédrale Sainte-Marie grâce aux dons de Guillaume Astanove, comte de Fezensac. Cette cathédrale ainsi que le cloître attenant furent en grande partie détruits dans un incendie en 1171. Au cours de fouilles, seules les fondations du chœur de la cathédrale de saint Austinde ont été retrouvées.

À plusieurs occasions, les archevêques vont essayer de reconstruire leur cathédrale. Il y a une tentative au XIIIe siècle, une autre en 1370 par Arnaud Aubert, une troisième en 1382 par le cardinal Philippe d’Alençon mais le grand schisme d’Occident fait échouer cet essai.

On retrouve ensuite l’archevêque Philippe de Lévis qui entreprit en 1429 d’assez grands travaux dans la cathédrale, d’après Dom Brugèles. Mais la foudre toucha la cathédrale en 1469 et 1474 et ruina ce qui avait été fait.

La construction de la cathédrale actuelle va commencer grâce à deux personnages, l’archevêque d’Auch François de Savoie et son vicaire général, Jean Marre, qui devint plus tard prieur d’Eauze et évêque de Condom, et avait le goût, sinon la passion, de la construction des églises (cathédrale Saint-Luperc d’Eauze, cathédrale Saint-Pierre de Condom, église Notre-Dame de Francescas).

Il y eut des concessions d’indulgences pour ceux qui aideraient à la reconstruction de la cathédrale en 1469 et 1482.

Le parlement de Toulouse constate dans un arrêt du 23 juin 1487 l’utilité des dépenses prévues pour la construction de la cathédrale, qui nécessitent de les prélever sur les revenus de l’archevêché, soit :

  • un tiers des revenus nets de l’archevêque,
  • les revenus d’une prébende canoniale,
  • le dixième des revenus de chaque dignité ou bénéfice,
  • le produit des aumônes.

L’archevêque a alors demandé à Jean Marre de veiller au bon choix des matériaux et à l’exécution des travaux.

La première pierre est posée le 4 juillet 1489. Pierre d’Armagnac, abbé du Faget bénit la première pierre à l’emplacement de la chapelle du Saint-Sépulcre qui était autrefois la chapelle de Montesquiou.

La construction commença par la crypte avec ses cinq chapelles. Cette crypte avait été rendue nécessaire par la volonté d’agrandir la cathédrale et l’impossibilité de le faire à l’époque vers l’ouest (la place devant la cathédrale était alors occupée par des maisons). Cette crypte permet de compenser la forte pente de la colline. À la mort de François de Savoie, en 1490, la crypte était en cours d’achèvement. Elle n’a été terminée que sous le pontificat de son successeur, Jean-François de La Trémoille.

Le 27 juin 1492, un nouvel arrêt du parlement de Toulouse enjoint l’archevêque et les autres gens d’Église de participer à la reconstruction de la cathédrale sous peine de saisie de leur « temporel ». L’archevêque accepte alors de donner 5 000 livres chaque année. On voit apparaître dans les documents, vers 1492, le nom de l’architecte Jean Chénaud. Il va rester jusqu’en 1507 puisqu’on le voit travailler à partir de 1508 à la tour nord de la cathédrale de Bourges. Jean Marre va se trouver éloigné des travaux pendant les démêlés avec Jean Bilhères de Lagraulas nommé évêque commendataire de Condom par le pape en 1496 alors que Jean Marre est élu évêque de Condom par le chapitre en 1497. La construction se poursuivit par le déambulatoire et ses chapelles. À la mort de La Trémoille en 1507, le chevet et le chœur de la cathédrale jusqu’au transept – sauf les voûtes au-dessus du sanctuaire – étaient terminés. On peut voir les armoiries de François de Savoie et Jean-François de La Trémoille à la base des arcs-boutants du pourtour du chœur.

C’est le cardinal François de Clermont-Lodève qui a donné une nouvelle impulsion à la construction de la cathédrale. Ses armoiries figurent sur les quatorze arcs-boutants du côté sud.

Homme de goût ayant vécu en Italie, il commanda à Arnaud de Moles les vitraux, réalisés entre 1507 et 1513, qui ornent les dix-huit fenêtres basses du chevet. Il a aussi commandé l’autel de Sainte-Catherine réalisé en 1521, la Mise au tombeau et les stalles. Ces dernières n’ont été terminées que sous son successeur, François de Tournon. Sous l’épiscopat de Mgr de Clermont-Lodève, on voit apparaître le nom de Méric Boldoytre qui semble être mort en 1538.

En 1544, les travaux ont atteint le niveau d’un des cadrans solaires. La cathédrale est consacrée le 12 février 1548 alors que la construction de la nef, des bas-côtés et des portes se poursuivait. En 1551, les archives mentionnent le nom de Jean Gorrée, dit Normand, comme maître maçon. Son testament date de juillet 1551. On voit ensuite apparaître le nom de Jean de Beaujeu.

Dominique Bertin, huchier toulousain, signe un contrat le 15 mars 1551 pour l’achèvement des stalles.

En 1561, le second cadran solaire est gravé sur la façade sud. L’érection des clochers a dû commencer vers 1559. C’est en 1560 que l’architecte Jean de Beaujeu a terminé la porte du bas-côté nord, comme le prouve l’inscription qu’on peut y lire. En 1562, on peut lire la même signature au pied de l’autre tour de la façade occidentale. Jean de Beaujeu meurt en 1568 et est enterré sous un des trois porches qu’il a réalisés8. Il est remplacé comme maître d’œuvre par Antoine Labernye, puis vers 1571 par Pierre Bouldoutre, et vers 1586 par Jacques Carrière.

En 1609, la nef principale n’a pas encore de voûte. Seul le déambulatoire et les chapelles sont voûtés. La façade occidentale n’est pas encore terminée, ainsi que les sculptures des porches latéraux (les portails latéraux sont restés inachevés).

L’archevêque Léonard de Trappes avait commandé à Pierre II Souffron le grand autel du chœur. Guillaume Bauduer est l’architecte de la fabrique en 1610. Mais pour la construction de la voûte du chœur, la fabrique va s’adresser à un spécialiste, Pierre Levesville. Il avait réussi à refaire la voûte de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, entre 1609 et 1612, partiellement détruite par un incendie. Un bail à besogne est passé avec lui le 22 septembre 1617. La voûte a été réalisée en briques, sauf les ogives qui sont en pierre. Levesville s’est associé à Bauduer sept jours plus tard. Le bail à besogne prévoit qu’il abatte cinq rangs de pierre de taille au-dessus des arcades des galeries du triforium et fasse les fenêtres conformément à l’ordonnance qu’elles avaient à leur commencement, qu’il réalise la voûte et les arcs-boutants pour la somme de 75 000 livres. La première pierre de cette voûte est posée le 16 mai 1618. En 1620, la voûte est terminée et on travaille alors aux vitraux des treize fenêtres du chœur.

Le 14 juin 1629, Mgr de Trappes consacre l’autel du Saint-Sacrement coiffé d’un ciborium, dais de pierre sculptée à jour 9. C’est sous l’épiscopat de Dominique de Vic que les plus grands progrès sont faits pour l’achèvement de l’édifice, puis que l’essentiel de la nef et de son voûtement sont réalisés. Le 16 juin 1629, le maître architecte Jean Cailhon passe un bail à besogne pour établir les voûtes de la nef, des bas-côtés, du transept, le pavé en pierre de taille, un autel dans chaque chapelle, les charpentes des combles. Le délai de réalisation prévu est de sept ans. On pose les vitraux de la nef en 1641 et on fait l’expertise avec la réception des travaux de Jean Cailhon.

C’est à son successeur Henri de La Mothe-Houdancourt que l’on doit l’achèvement de la cathédrale. Le 23 août 1670, Pierre Miressou, de Peyrehorade, signe le bail à besogne pour la construction des clochers suivant les plans anciens. C’est en 1677 que le maître sculpteur d’Auch François Auxion signe le contrat pour réaliser les bas-reliefs du premier ordre de la façade. Puis en 1680, Auxion, Miressou, Mercier s’engagent à faire les chapiteaux de la façade. En juillet, Auxion entreprend les sculptures du second ordre de la façade et de la porte principale.

Le Conseil départemental décide le 3 octobre 1793 la destruction des blasons se trouvant sur les murs et les voûtes de la cathédrale. L’évêque constitutionnel est mis en prison et l’entretien de la cathédrale n’est plus assuré.

Le siège de l’archevêché ayant été transféré à Agen par le Concordat du 15 juillet 1801, le Conseil Général refuse de verser des sommes importantes pour la restauration de la cathédrale d’Agen et demande dans sa séance du 18 octobre 1807 le rétablissement de l’archevêché à Auch.

En 1808, Napoléon Ier promet au cours d’un passage à Auch d’affecter des sommes pour la restauration de la cathédrale. Le décret du 24 juillet 1808 accorde 19 000 francs à cette opération.

Le concordat du 11 juin 1817, non appliqué puis modifié par la bulle du 6 octobre 1822 promulguée par le pape Pie VII, recrée 30 diocèses et 7 sièges archiépiscopaux – dont celui d’Auch – supprimés à la Révolution.

Les travaux d’entretien sont interrompus entre 1812 et 1816. En 1826, le préfet du Gers envoie au Ministère des Affaires culturelles un rapport sur les travaux effectués satisfaisants. À partir de 1826, des achats de maisons situées à proximité vont permettre de dégager des places devant les façades ouest et nord. Le 14 mai 1826, l’architecte Jean-Baptiste Lodoyer11 propose un devis de réfection totale de la nef, du chœur et du transept. Les travaux sont adjugés le 4 juin. L’architecte s’intéresse ensuite au problème de l’écoulement des eaux pluviales et des dégâts qui en résultent. Il propose de disposer des canalisations en fonte.

En 1849, les travaux de restauration et d’entretien de la cathédrale sont confiés à Hippolyte Durand, architecte diocésain depuis 1834, qui venait d’être nommé à Auch en remplacement de Lodoyer. Hippolyte Durand s’installe à Auch en 1853. Il va alors faire le bilan de l’état de la cathédrale dont l’estimation du coût est considérable.

Le 23 janvier 1856, Charles Laisné est nommé architecte diocésain du Gers. Il va rester à ce poste jusqu’en 1879 et réaliser le programme de travaux de restauration prévus par son prédécesseur.

À la fin du siècle vont se succéder les architectes Jean Camille Formigé, Charles Albert Potdevin13 en 1883, puis en 1888 Adrien Chancel.

En 1903, c’est l’architecte Alexandre Marcel, successeur d’Adrien Chancel, qui poursuit les travaux déjà commencés.

Le 18 octobre 1921, le feu détruit partiellement l’intérieur de la tour nord. La restauration en est faite par l’architecte des Monuments historiques, Marcel Poutaraud.

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Sources : Wikipédia, YouTube.

 

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