La cathédrale Saint-Fulcran à Lodève (Hérault).

La cathédrale Saint-Fulcran de Lodève se trouve dans l’Hérault, région Occitanie, au pied des montagnes à environ 54 km au nord-ouest de Montpellier, un peu à l’écart de la côte méditerranéenne.

Ce bâtiment typique du gothique méridional est le siège de l’ancien diocèse de Lodève, supprimé pendant la révolution et son territoire rattaché au diocèse de Montpellier.

Cette cathédrale a été classée monument historique en 1840.

Quelques vestiges de plusieurs bâtiments antécédents sont conservés dans la crypte. La première cathédrale du temps de la fondation de l’évêché vers la fin du IVe siècle reste inconnue. Des chapiteaux des VIe et VIIe siècles, conservés au Musée Fleury, laissent supposer un chantier aux temps du royaume des Wisigoths. Les murs extérieurs de la crypte semblent provenir de cette période. Au Xe siècle l’évêque Fulcran (949-1006) fit rebâtir ou agrandir la cathédrale qu’il consacra en 975. Le dédoublement des murs de la crypte vers l’extérieur et sa voûte font partie de cet édifice.

L’édifice mesure 58 m de longueur ; la nef principale 15 mètres de large avec une hauteur sous voûtes de 25 mètres ; 45 mètres de largeur au niveau du transept. La grande rose fait 7 mètres de diamètre. Un chœur à nef unique, très large, avec une abside polygonale à neuf pans, éclairée par neuf fenêtres gothiques d’une hauteur remarquable de 12 m , se prolonge vers l’ouest par une nef basilicale à trois vaisseaux. Le portail principal, richement profilé, se trouve au milieu du bas-côté nord, sous un porche. En face s’élève un clocher de plus de 57 m de hauteur. La nef est entourée de chapelles latérales. La façade occidentale, sans tours, est ornée d’une belle rose et d’un chemin de ronde. Le cloître se trouve au sud du chœur. La cathédrale est un bâtiment typique du gothique méridional, majestueux et austère, et reflète une influence stylistique de l’architecture des ordres mendiants.

Les sources écrites de l’époque de la construction de la cathédrale gothique, peu nombreuses, qui ont été transmises par les évêques Bernard Gui (1324-1331) et Guillaume Briçonnet (1489-1519), également évêque de Meaux et directeur spirituel de Marguerite de Navarre, ne donnent que des indices indirects sur la construction ; il est nécessaire de recourir à une datation stylistique comparative (d’après Curtius).L’édifice gothique fut commencé par l’abside vers 1265/1270. La deuxième phase aux années 1270 comprend le chœur à nef unique et la chapelle du Sacré-Cœur (anciennement Saint-André) qui longe le mur nord du chœur.

Cathédrale de Lodève, carte maximum, 13/11/1976.

Dans la troisième phase de construction vers la fin des années 1270 et début des années 1280 on construit les deux travées orientales du bas-côté nord avec la chapelle adjacente (Saint-Fulcran) et le portail avec son porche. Le chœur fut voûté et fermé provisoirement pour pouvoir servir au culte.

Dans une quatrième phase vers 1295/1300 on termina le bas-côté nord avec sa chapelle Saint-Roch (anc. Saint-Martin) et commença le bas-côté sud avec les chapelles Notre-Dame et Saint-Michel. Au-dessus de cette dernière on érigea un clocher de plus de 57 m de hauteur, qui sera terminé vers 1320. Il servit également de tour de guet.

Au temps de l’évêque Bernard Gui (1324-1331), anciennement Grand inquisiteur, la construction n’avançait plus pour raison de problèmes de financement. Seulement vers 1345 les bas-côtés furent terminés et voûtés et la moitié inférieure de la façade ouest fut érigé. Plusieurs épidémies de la Peste noire et la Guerre de Cent Ans interrompirent de nouveau les travaux. Ce n’est qu’entre 1413 et 1430 que la façade est terminée, fortifiée avec un chemin de ronde et des échauguettes et que la nef principale est voûtée. Vers la fin du XVe siècle la chapelle Saint-Fulcran fut agrandie et un baptistère fut ajouté au sud-ouest.

Pendant les Guerres de religion, la cathédrale a été pillée et gravement endommagée. En 1573 elle a été partiellement détruite. Les troupes protestantes ont fait sauter les quatre grands piliers de la nef pour faire s’écrouler les arcades, les murs de la claire-voie et les voûtes de la nef. Seuls restaient intacts le chœur, les murs extérieurs de la nef et toutes les chapelles. C’est l’évêque Jean de Plantavit de La Pause (1625-1648) qui fit rétablir à l’identique les parties détruites. Sous la Révolution, la cathédrale fut profanée et servit d’entrepôt. Au XIXe et XXe siècles, une série de restaurations furent exécutées (renforcement des contreforts, enlèvement des enduits originaux, réouverture de fenêtres obturées). Finalement, on a ajouté un toit de pierre au clocher.

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Sources : Wikipédia, YouTube.